Le mieux à Akiwa, c’est que l’uniforme n’est obligatoire que pour les cours. Ce n’est pas qu’il n’était pas beau, au contraire, mais elle s’imaginait mal porter celui toute une journée alors qu’elle savait que de beaux vêtement l’attendait dans sa chambre. Il y a encore quelques heures, elle était parterre à faire le ménage dans celui-ci. Elle avait découvert des morceaux qu’elle cherchait depuis un moment, c’était pour dire. Hors, une envie plutôt soudaine lui vint en tête. Sans exactement savoir pourquoi, Soo Jin voulait absolument porter ce haut si décolleté et ce short si court qu’elle avait trouvé sous sa pile de vêtement. Le genre de vêtement qu’elle mettrait pour sortir en ville, si elle n’était pas une magicienne. Le genre de vêtement qui ne pouvait d’ailleurs pas passer inaperçu, ni laisser la gente masculine indifférente. Pour tout dire, cet ensemble était assez provocateur. Mais aux yeux de Soo Jin, cet ensemble indiquait plutôt une maturité adulte qu’elle n’avait pas encore atteinte ainsi que des risques aveugles. C’était aussi une façon pour elle de s’aventurer dans l’inconnu et de voir si ce que l’on dit et ce que l’on cesse de répéter était véridique ou pas. Dans tous les cas, il était clair que si son frère la voyait là-dedans, il allait carrément flipper et l’habiller de force avec un sac à patate.

En à peine quelques minutes, la jeune Muneo avait déjà pris le pas dans les couloirs, s’engageant dans la direction du sous-sol. Ce sous-sol qui d’ailleurs abritait presque la moitié de ses connaissances, bonnes et mauvaises. Entre temps, elle avait remarqué qu’on la regardait beaucoup plus qu’à l’habitude. Les plus coincés semblaient choqués, mais les plus intentionnés étaient sans doute contentés. Des regards, des sourires, des visages indifférents… elle avait l’impression d’être en partie le centre d’attraction durant son passage. Et malheureusement, ou pas, Soo Jin aimait cette sensation que lui procurait tout ce non-verbal. Car elle avait l’impression de se sentir désirée. Comment est-ce qu’une demoiselle qui venait d’avoir ses dix-huit ans et élevée par un grand frère qui était tout à fait à l’encontre de cette attitude, pouvait-elle se préoccuper à ce point de ce genre de chose ? Peut-être parce que la miss allait plus vite que la vie et demandait à avoir son indépendance de femme, à l’instant.

Ce fut au bout de plusieurs minutes qu’elle se retrouva enfin à destination; dans l’antre des Ineo. Pour une fois, ce n’était pas son frère qu’elle avait envie de voir. Du moins, pas vêtue ainsi. Disons plutôt qu’elle préféra essayer de trouver ses amis comme Kessy, Ji Yung ou encore Jae Hyun. Hélas, quelque chose l’arrêta dans sa marche. Quelque chose ou plutôt quelqu’un. Quelqu’un, un mec plus âgé et d’environ le même calibre que son frère, qui, lorsqu’ils furent au même niveau, se projeta sur elle, la forçant à se coller dos au mur qui se situait derrière elle. Pendant un instant, Soo Jin eut le souffle coupé. Qui était-il ? Que lui voulait-il ? Elle n’eut pas le temps de se poser la moindre question, ni même de réaliser quoique ce soit, car il vint glisser l’une de ses mains sous l’une de ses cuisses, de façon à relever sa jambe, pendant que l’autre tenait sa baguette. Il approcha alors son visage à quelques centimètres du sien, le regard baissé vers sa poitrine à moitié nue. Puis il apporta doucement sa main tenant sa baguette, vers le ventre de celle-ci, à l’endroit où sa camisole se terminait. La demoiselle ne put alors s’empêcher de fixer le bout de bois, ainsi que tout geste à venir. Sa respiration révélait alors qu’une assez forte nervosité était présente. Puis, toujours dans ce silence ma foi désagréable, elle suivit des yeux le geste lent de sa baguette qui tranquillement, soulevait le bout de tissu de la jeune fille, laissant sur son chemin de longs et d’énormes frissons. À cet instant-là, Soo Jin fut incapable de penser tant son attention était rivé sur ce fichu bout de bois. Cela dit, plus elle sentait le bout de tissu glisser sur sa peau, plus sa nervosité augmentait. Heureusement, le garçon s’arrêta net au niveau de sa poitrine, comme s’il essayait de ne pas être vulgaire. Le regard de la jeune fille se posa alors sur lui, décidée sur le fait qu’elle ne voulait pas connaître la suite. Puis doucement, il vint lui murmurer à l’oreille…

« Tu sais ce que j’ai envie de faire ? »

Un sourire mauvais apparu sur ses lèvres quelques secondes avant qu’il ne se mette à l’empoigner brusquement, la forçant à le suivre. Là, il parcouru quelques mètres de plus le couloir dans lequel ils se trouvaient, avant d’ouvrir un porte et de traverser et de la refermer bruyamment. En aucun cas, le lieu ne lui disait quelque chose… ou alors si, mais de façon très vague. Disons plutôt qu’elle avait l’impression d’être dans un cachot et que c’était probablement là qu’il l’avait amené. En même temps, la demoiselle tira de son côté pour tenter de se défaire de l’emprise qui ne se défit malheureusement pas. Et en un temps trois mouvements, elle se fit pousser à l’intérieur de ce que l’on pouvait définir comme étant une cellule. Rapidement, elle se retourna face à lui qui se retrouvait pratiquement de l’autre côté de cette porte dans laquelle on venait de l’enfermer. Il la regarda alors d’un sourire plus que mesquin.

« Pas de chance, je suis plutôt du genre possessif avec les jolies créatures. Je ne les garde que pour moi. Mais c’est vrai que j’en connais plusieurs dans ma meute qui n’attendent que ça… te manger tout cru. »

Les yeux rempli de peur, Soo Jin avala à nouveau sa salive de travers. Bon sang, et elle qui croyait qu’elle avait déjà eu affaire avec les pires. Prise d’une poussée d’énervement, elle se mit alors à paniquer…

« Laisse-moi sortir ! LAISSE-MOI SORTIR ! »

Elle donna un coup de pied dans la porte, sachant tant bien que mal que cela allait être inutile. Puis elle passa ses mains sur elle, cherchant sa baguette qu’elle n’avait malheureusement pas. Ce qui la fit lâcher un juron. Commençant alors à tourner en rond, elle se mit à chercher une solution. C’est là qu’elle eut comme seule idée d’utiliser son furet. Elle le sorti de sa poche, l’approchant des barreaux pour le faire passer de l’autre côté, après lui avoir lâché un « Je te fais confiance » de sa part. Ce n’était pas con, il avait toujours réussi à se faire comprendre par les autres. Après tout, il était intelligent lui aussi. Et cette fois, elle osait espérer qu’il parvienne à ramener quelqu’un vers elle, peu importe les moyens.

Comme à son habitude, la jeune femme s’était mise sous la forme d’un petit chat tigré. Transformation faite bien évidemment dans une pièce close, et elle avait bien regardé et écouté avant de rentrer, étant donné que si quelqu’un la voyait rentrer dans une salle et qu’un chat en sort, ce n’était pas spécialement bon pour les rumeurs et les mauvaises langues. Enfin, Min Ae se fichait complètement que des rumeurs circulent sur elle. Tant que cela ne concernait pas son secret qu’elle tente de garder pour elle, ça allait. Enfin, maintenant il y avait bien Kessy qui le savait, mais de toute façon, il sait que la reine des ineo n’hésitera pas à dévoiler le fait qu’il est aussi animagus si il dit la vérité en ce qui concerne le secret de la demoiselle. Enfin, revenons-en aux faits. Donc Minae était à présent Tigresse, surnom qu’on lui donnait à chaque fois qu’elle allait chez les gens. A croire que ces gens n’ont aucune imagination, ce surnom était beaucoup trop cliché pour le poil de la bête ! Mais bon, elle n’allait pas leur dire après « appelez-moi autrement que Tigresse ! », ça poserait énormément de questions à ces personnes. Et puis, elle s’en fichait. C’était un moyen comme un autre d’être proche de personnes au point qu’ils leur disent quelques trucs, comme à un confident. Car ils savent que les chats ne parlent pas. Sauf certains, en fait .. Mais ça, ils ne pouvaient pas vraiment le savoir sur ce point.

Minae se trimballait alors dans tous les couloirs de l’école, ses oreilles bien droites histoire d’entendre la moindre parole intéressante. Eh oui, elle était toujours aux aguets. De toute façon, qu’est-ce qu’ils vont dire ? Un chat les a écouté ? C’était des paroles à les envoyer balader, de toute façon. Sous sa forme féline, la jeune femme avait quasiment tous sous contrôle. Alors, la petite chatte descendit les étages, jusqu’à même se retrouver au sous-sol. Un endroit beaucoup trop humide à certain moment pour un chat, mais elle avait prit l’habitude depuis ces six années passées dans cet établissement. Elle passa même devant un couple qui était collé contre le mur. Si elle aurait put, elle leur aurait dit que le sous-sol n’était pas l’endroit idéal pour faire ça, mais un chat, ça miaule et ne parle pas. Minae retourna alors dans la salle commune des ineo, puis alla directement dans le dortoir d’elle et d’une autre fille. Cette dernière n’était pas là, elle en profita alors pour se retransformer sous sa forme humaine avec toute la grâce du monde; puis elle troqua l’uniforme scolaire contre un jeans et une chemise, histoire de ne pas être aussi provocante que celle qu’elle avait vu contre le mur.

La jeune femme était donc dans la salle commune, assise avec son furet sur les genoux. En y réfléchissait, la fille d’avant avait le cœur qui battait un peu trop vite. Même si sur le coup elle pensait que c’était sous le truc de « l’amour », le mec - ineo qui plus est - avait sorti sa baguette.. Ce n’était pas si normal que ça, finalement. C’est pourquoi Minae sorti de la salle, et retourna sur ses pas, jusqu’à voir un furet gambader jusqu’à elle, s’accroupissant pour voir ce qu’il avait à lui dire - car bien évidemment, elle savait sentir au moins ce que voulaient dire les animaux. Sa maîtresse était coincé avec quelqu’un ? Ça devait être le couple d’avant .. La demoiselle suivit donc le furet jusqu’à la porte du fameux cachot 163. Porte verrouillée. Sortant sa baguette de sa poche, elle prononça un faible Alohomora avant que la porte ne s’ouvre dans un petit cliquetis. Elle entendait déjà des « laisse-moi partir » avant d’ouvrir entièrement la porte.

Là, elle vit alors le même couple qu’avant. Sauf que le mec était plus en train de déshabiller la jeune femme avec sa baguette, sous les cris aigue. « Expelliarmus » dit-elle en pointant la baguette du garçon avant qu’elle ne s’envole et se retrouve contre le mur. Ayant signalée ainsi sa présence, le jeune homme se retourna, dévisageant celle qu’il considère comme la reine de sa maison, vu qu’elle l’avait déjà vu dans sa salle commune. Elle se rapprocha de lui sans dire un mot jusqu’à se retrouver complètement face à lui. Il s’était apparemment détourné de son objectif premier. Minae lui fit un sourire mauvais, comme si elle avait plaisir à faire cela, avant de montrer sa propre baguette, de l’abaisser en direction des jambes du garçons avant de lancer un « Locomotor Mortis » qui fit rapprocher les jambes du garçon avant de les bloquer complètement. Il sauta sur place, lui demandant de le libérer de suite. Mais sans un mot, et toujours avec le même sourire, elle le prit par le col de son haut avant de le faire avancer. « Si tu ne dis pas que j‘ai usé de la magie, je te libère. Sinon, je devrai te tuer. ». Ce n’était qu’un chantage qu’elle faisait au jeune homme, mais comme il sait qu’elle serait capable de le faire souffrir, il bougea frénétiquement la tête de haut en bas. Minae le poussa alors jusqu’à la sorti, prête à le ramener dans la salle commune. Elle ne veux pas d’histoire pour sa maison, donc elle n’ira pas le dénoncer au risque de faire perdre des points à sa maison. « Prends sa baguette. Dis que tu l’as trouvé par terre et que tu ne sais pas à qui elle appartient. C’est la moindre des choses que tu puisses me faire. » ceci étant dit à la jeune femme qui avait été spectatrice du petite « spectacle » entre les deux ineos. C’était donc sur ces mots là que la féline poussait le garçon - qui se devait de sautiller - jusqu’à la salle commune, là où elle le libéra du sort d’un regard méprisant. Finalement, elle retrouva son furet, et se mit à nouveau à le caresser sur un fauteuil..

Elle était toujours planté dans cette foutue cellule, espérant que son petit animal soit parvenu à quelqu’un qui oserait venir l’aider. En attendant, le cerveau de Jinnie se mit en marcher; il y avait probablement un moyen de sortir de là sans utiliser la magie, non ? Ce fut à ce moment-là qu’une voix retentit dans le cachot, disant un sors. Sans plus tarder, le regard de la jeune fille se dévia en direction de la voix alors qu’en quelques secondes, elle vit revoler la baguette du garçon plus loin. Elle lâcha un soupir soulagée. Heureusement, cela n’avait pas trop pris de temps. Sans ajouter quoique ce soit, elle s’approcha à nouveau des barreaux, observant la scène entre la fille et le mec. Soo Jin aurait pu s’en sortir beaucoup plus facilement si elle avait eu sa baguette elle aussi; maintenant, elle allait s’assurer de l’avoir en tout temps. « Prends sa baguette. Dis que tu l’as trouvé par terre et que tu ne sais pas à qui elle appartient. C’est la moindre des choses que tu puisses me faire. » Et sur ce, elle suivit du regard la jeune femme quitter l’endroit amenant l’Ineo avec elle. Quoi ? C’est tout ? Ses yeux virent ensuite la baguette de l’autre de l’autre côté des barreaux. La jeune fille se pencha se demandant s’il lui était possible de l’atteindre de là où elle était. Elle étira son bras au travers ceux-ci; plus que quelques centimètres. Elle se rapprocha d’avantage, le visage presqu’étampé entre les barreaux, ne serait-ce que pour se donner un peu plus de longueur. Elle fit une légère grimace, mais parvint à frôler du bout de ses doigts, le bout de bois. Doucement, elle les agita un peu de façon à le faire rouler vers elle pour faciliter son emprise, malgré les barreaux qui lui brisait presque les os. Dans tous les cas, Soo Jin fini par y arriver et ramena la baguette de son côté. Une fois redressée, elle lança à son tour une formule sur la porte de barreaux afin de la déverrouiller. Celle-ci s’ouvrit légèrement, montrant alors qu’elle pouvait sortir. Ce que fit Soo Jin sans plus attendre. Cela fait, elle se dépêcha de retrouver la sortie du cachot.

Au bout d’un moment, la demoiselle fut à nouveau dans les fameux couloirs des Ineo. Qu’allait-elle faire maintenant ? Elle avait envie de retrouver cette jeune femme de tout à l’heure, ne serait-ce que pour aller la remercier de l’avoir aidé. Après tout, elle s’était rapidement volatilisée avec le mec. Il ne restait plus qu’à savoir où elle était. Et si elle ne la trouvait pas maintenant, elle la remerciera une autre fois. Ce fut donc à ce moment que Soo Jin prit le pas, s’aventurant encore dans leur antre. Des chambres, des chambres et encore des chambres… comment savoir laquelle était la sienne ? Elle soupira. Ayant tourné un coin, elle entendit cependant deux personnes discuter. Enfin, discuter… disons plutôt que c’était un peu comme des sermons. Et à les entendre, cela provenait de la salle commune. Discrètement, Jinnie s’y approcha. Toutefois, elle resta derrière la porte. Tout ce qu’elle put conclure fut qu’il y avait un homme et une femme. Peut-être les deux de tout à l’heure. Cela fut donc confirmé en voyant ce même garçon sortir de celle-ci; il ne s’était absolument pas rendu compte de sa présence puisque de directement en sortant, il lui avait fait dos, allant en direction opposée. Là, Soo Jin prit une grande respiration avant d’entrer légèrement incertaine dans la salle commune des Ineo. Elle aperçue bel et bien la jeune femme de tout à l’heure et cette fois, elle était seule. Elle s’approcha de celle-ci, se mordillant un peu la lèvre. Puis une fois devant elle, elle prit soudainement la parole alors que le regard de l’autre s’était tout juste déposé sur elle.

« Hm, je voulais simplement te remercier... »

C’est bien et maintenant ? Devait-elle déguerpir ou alors tenter de sympathiser un peu ? De toute façon, elle se sentait assez mal à l’aise. Et non, ce n’était pas son interlocutrice qui la rendait ainsi, seulement la situation. Car c’était majoritairement de sa faute à elle si elle s’était retrouvée dans cette situation. D’autant plus qu’elle savait qu’être vêtue comme ça en se promenant dans l’antre des rouges était quelque chose à éviter lorsqu’elle était seule. Mais bon, il suffisait qu’elle se dise que rien n’arrivera pour que quelque chose arrive. Hors, la moindre des choses qu’elle s’était dû de faire, était ce qu’elle venait de faire à l’instant-même.

« Juste au cas, je m’appel Soo Jin. » Un petit silence se fit, pendant qu’elle l’observait toujours. « Mais je ne vais pas te déranger plus longtemps. »

Elle réalisa alors qu’elle avait toujours la baguette du mec en main. À avoir vraiment été méchante, elle l’aurait sans doute gardé. Mais elle n’en avait pas besoin.

« Ah et tiens, tu pourras la lui redonner. » fit-elle en lui tendant le bout de bois.

Elle lui lança ensuite un bref sourire avant de tourner les talons doucement.