♫It's just a bad day ♫ [Shinoda Yutsuki]

Assise sur un banc, elle regardait voleter autour d'elle son animal de compagnie. La demoiselle enviait toute l'énergie qui animait à présent la petite chauve-souris mais surtout cette capacité à savoir quoi faire. La bête ne faisait jamais de mouvement inutile. Cette faculté à ordonner chacun de ses gestes la rendant presque humaine...Fascinant? Pas autant que cela pouvait le paraitre. S'ennuyant profondément, Ryeo Won observait son fidèle ami cherchant ainsi à tromper l'ennui. Occupation dérisoire qui ne tarderait pas à la faire bailler. Le sachant pourtant, la jeune femme ne cessait aucunement cette activité décidée de la poursuivre jusqu'à ce qu'elle se lasse. Elle tenterait alors de trouver autre chose pour s'amuser. Oh évidemment que la coréenne avait déjà durement réfléchie mais rien ne lui venait. Toutes activités lui paraissaient agaçantes et elle ne se sentait guère à démarrer l'une d'entre elles persuadée qu'elle ne finirait rien. Jamais satisfaite? Pas vraiment. L'élève avait toujours su comment gérer ses loisirs seule et tous l'avaient satisfaites. Jusqu'à maintenant.Non, elle ne demandait aucunement qu'un fait étrange vienne bouleverser son quotidien. Après tous ne détestait t'elle pas les surprises? Ryeo Won attendait jusque que le temps passe pour s'ouvrir sur un nouveau jour et peut-être une meilleure humeur. Car oui, c'était depuis le réveil qu'elle se sentait morose. Rien ne l'avait intéressée et tous l'irritait. Elle qui se moquait d'ailleurs toujours du monde qu'il l'entourait se sentait agacée au moindre regard. Et la demoiselle ne s'aimait guère ainsi, préférant sa constante froideur et son éternel détachement. Partir dormir? Il n'était pas encore l'heure de se coucher. L'asiatique ne pouvait laisser Morphée l'emporter avant de ressentir ne serait-ce qu'une infime parcelle de fatigue. Frustrant. Certes, elle aurait pu remédier à des potions comme pouvait le faire certaines camarades stressées mais l'utilisation de ces produits entrainaient aux yeux de la jeune femme une dépendance. Et il n'y avait pas plus autonome qu'elle. Ryeo Won se serait haït de devoir sans cesse sans remettre à un breuvage pour partir dans un profond sommeil ou tous simplement la détendre. L'envie de partir au royaume des rêves viendrait seule et tant pis s'il fallait l'attendre. De plus, si quand bien même elle aurait souhaiter s'échapper dans les songes, le dortoir devait être à présent bruyant. Il fallait attendre. Dérangeant? La patience était une des qualités de la demoiselle. Elle pouvait rester ainsi encore pendant des heures...

L'espérance d'une activité intéressante l'avait fait venir en ville. L'école n'avait rien de passionnant. L'établissement était alors remplis d'élèves braillards et insupportables. De plus l'air frais la détendait. La coréenne ne supportait pas ce sentiment qui l'irritait depuis trop longtemps à présent et se sentait agacée. Capable de s'en prendre à n'importe qui, elle préférait s'isoler puisque ne supportant pas les disputes. Surtout maintenant. Bien que guère violente, elle ne se serait sentis apte à garder son calme et ne pas frapper l'opportun qui la dérangeait. Même l'idée de faire les boutiques avait été remise à plus tard. Non, Ryeo Won n'était pas de celle qui passait leur temps dans les magasins mais elle avait quelques achats à faire. Liste établie le matin même. Mais bien que ne supportant l'idée de remettre au lendemain ce qu'elle pouvait faire maintenant, elle l'avait abandonnée. Pour la même raison qu'elle avait quitter Akiwa. Une fois les portes franchies, la coréenne avait alors commencer une longue marche. Si chaque pas la détendaient? Malheureusement seulement le temps de son effort. Un sport plus intense aurait sans doute produit pareil effet sur la jeune femme. Lorsque qu'elle en avait eu assez, la demoiselle était alors venue s'assoir sur le banc d'un parc. Endroit plutôt agréable la nuit. Plus qu'en journée puisqu'il était alors bondé de monde surtout lorsqu'il faisait aussi bon. Si elle craignait de tomber sur de curieuses rencontres? Bah la sorcière s'en moquait éperdument. Ce ne serait pas la première fois qu'elle serait perturbée par des énergumènes. Et elle avait toujours su s'en tirer que ce soit avec son incroyable baratin ou son caractère des plus forts. Enfin, ce n'était pas arrivé aussi souvent et son incroyable intuition féminine ne s'inquiétait de rien. Cette nuit serait calme.

Si l'intuition des femmes est plus important que celui des hommes? Sans nul doute. Ryeo Won devait alors être une exception. Elle s'en rendit compte lorsqu'elle vit passer lentement devant elle un groupe de jeunes hommes. Oh cela n'aurait pu être aucunement alarmant si ils n'avaient pas remarquer sa présence. Quelques uns se mirent alors à la héler. Se taire fut difficile pourtant elle ne dit rien. Ils partiraient, ce n'était qu'une bande de petits cons, rien d'autre. Toutes filles en avaient souvent croiser sans rien avoir. Même les paroles déplacées qu'ils lui lancèrent ne la fit réagir. Elle aurait du détourner le regard, ne se doutait t'elle pas qu'en faisant mine de les ignorer ils seraient partis plus rapidement? Mais la demoiselle avait associer cette attitude à la lâcheté puis en soit n'était t'elle pas un rien provocante? Estimant sûrement qu'ils trouveraient plus passionnant comme occupation puisqu'ils avaient affaire à une fille chiante, tous partirent à la plus grande satisfaction de l'asiatique. Etait-ce un signe qu'un évènement encore plus déplaisant se produirait lorsque la pluie arriva? Un léger soupir traversa les lèvres de Ryeo Won. Non, elle ne craignait pas les gouttes des cieux mais elle savait pertinemment que sa petite créature volante si. L'aimant plus que tous, elle se résolue à partir trouver un abris laissant ainsi une envie de sentir l'eau froide sur sa peau. Certes, elle aurait pu laisser sa chauve-souris s'en aller seule mais elle avait besoin de sa compagnie. Oui, elle ressemblait à ces vieilles accrochées à leurs chats. Ridicule mais elle s'en moquait.

Ce fut au détour d'un petit chemin que le sort se décida à venir la taquiner. Devant Ryeo Won se déroulait à présent une scène de bagarre. Les mêmes idiots qu'elle avait pu voir quelques minutes auparavant ainsi qu'un autre jeune homme jusqu'alors jamais croisé. Ridicule! Ne se rendaient t'ils pas compte qu'ils étaient déplorables? Que ce fut par sortilège ou avec les poings, la violence servait strictement à rien. On pouvait tout arranger par les mots. Oh non, la demoiselle ne rebroussa aucunement le chemin. Elle ne faisait jamais marche arrière. Et de toutes les façons. Elle attendrait que tous ces gamins se calment. Quant à s'impliquer, il n'en était même pas question! C'était leur affaire pas la sienne. La demoiselle ne bougea même pas lorsqu'un sort passa au dessus d'elle. Pourtant décider à rester immobile, elle quitta son rôle de statue lorsqu'elle aperçu un des garçons passer derrière celui que tous agressaient. Elle ne supportait les coups bas. D'accord, être plusieurs face à un en était un mais la victime (si elle pouvait l'appeler ainsi) s'en sortait parfaitement seule d'où l'absence d'aide de la part de Ryeo Won. Attrapant le bras du lâche, elle vint le lui bloquer dans le dos, le faisant aussi basculer au sol pour le plaquer. Elle vint alors enfoncer son genoux dans le creux du dos de ce dernier. La douleur était une excellente punition. Son regard vint alors se poser sur le groupe de jeunes gens qui n'avait toujours pas cesser de se battre. Sûrement prise comme alliée du jeune homme solitaire, on en vint à tenter de le frapper aussi. Mais où était la galanterie? On ne touchait une femme qu'avec une fleur l'ignoraient t'ils?

- TORU PETIT COUILLON ! REVIENS ICI !

Elever la voix sur mon fléreur était quelque chose qui ne m'arrivait jamais. Je l'adorais, ce matou. Je l'avais depuis mon entrée à Akiwa, et nous avions grandi ensemble, comme deux fidèles compères. C'était sans aucun doute l'être en lequel j'avais le plus confiance. Je savais que jamais il ne me trahirait. Et je ne sais pas si on peut réellement parler de ça avec un animal, mais je ne le trahirais jamais non plus. Mais le fait est que malgré son calme, il se réveillait des jours avec l'envie de faire chier son monde, ou moi, pour faire plus simple. Il avait donc eu la merveilleuse idée de me prendre ma chère et tendre baguette .... Fatal Error. Le problème, c'est que faisant parti de la catégorie des félins, magique qui plus est, Toru était très agile. Allez donc essayer de l'attraper. Je me retrouvais, en short, à courir à travers la chambre et la salle commune. Je me tapais à peine la honte ... Moi qui entrenait - enfin, non mais voilà quoi - une image de solitaire austère ... J'étais en train de tout détruire en poursuivant mon chat, sous les rires amusés de mes confrères goebuks. Et ces idiots d'ailleurs ... Ne pouvaient-ils pas m'aider au lieu de suivre la scène avec ce regard stupidement avide de spectacle ? Imaginez que Toru soit un mage noir déguisé en chat ! Là ils feraient moins les malins, quand Toru se transformerait en un grand mec à tête de serpents à jeter des sorts de magie noire à tout va.

Bon. Dans ces cas-là, il n'y avait qu'une solution. La magie sans baguette. Il n'y avait que les meilleurs capables d'une telle prouesse, patati patata ... Je n'étais pas dieu. J'arrivais juste à lancer deux trois petits sorts mineurs, pas bien compliqués. Après, ça s'arrêtait à là. J'avais encore besoin d'entraînement ...
Je plissais légèrement les yeux, ma main tendue vers Toru. Il fallait sentir les flux et reflux de magie qui circulaient dans mon corps, tout comme le sang coulait dans nos veines. Avec un peu de concentration, ce n'était pas impossible. Il fallait le vouloir, réellement, sincèrement.
Oui, mais non. Je laissais retomber mon bras, la mine défaite. Toru était beaucoup trop agité pour que j'arrive à quoi que ce soit. Bon, magie out. Qu'est-ce que je pouvais bien faire maintenant ? D'ailleurs, en parlant, je dois vous dire que sur certains plans, les moldus sont beaucoup plus fort que les sorciers. "La Magie est puissante". Ce n'est pas faux. Mais le problème, c'est qu'elle l'est tellement, que lorsqu'un sorcier en est dépourvu, il se retrouve complétement à la ramasse, ne sachant rien faire de ses dix doigts. Mais pas moi. Je sais qu'avec un minimum de réflexion, on peut arriver à faire quelque chose ...

Et ne rien faire est parfois la meilleure des solutions. Je soupirais, la mine déçue, avant de me retourner vers la chambre. Prendre Toru par les sentiments. Ah, je suis follement ingénieux. Le connaissant, je savais qu'il n'allait pas supporter de voir son vénéré maître triste, et qu'il ferait tout pour me faire plaisir. Arrivé à l'intérieur de la chambre, je me laissais retomber sur mon lit, et à peine quelques secondes plus tard, ma délicieuse baguette se retrouva au-dessus de mon lit. HA HA ! En quelques secondes, je m'étais retrouvé debout, ma baguette en main.

- Toru, la prochaine fois, je te coupe le zigouigoui.

Menace suprême pour homme et chat. Là, il ne me ferait plus rien avant un petit moment. Mais malgré la petite colère que je ressentais à son égard, je ne pouvais pas renoncer à notre petite promenade du dimanche. Non seulement parce que c'était une coutume, mais aussi parce que j'avais envie de prendre l'air. Enfermé toute une semaine entre les murs de cette école, ça pouvait être très chiant par moment, surtout lorsqu'on était entouré d'imbéciles ... J'aimais beaucoup les gens en général, mais parfois, il n'y avait rien de mieux qu'un peu de calme pour se ressourcer. A croire que petits, on ne leur avait jamais expliqué les notions de silence ou encore de tranquillité. Vive l'éducation moi j'dis hein. C'est l'une des raisons qui fait que peu de personnes m'apprécient. Ils croient tous que je ne sais pas m'amuser, que j'ai un bâton dans le trou d'fesses, que je suis un intello geek, et patati et patata ... Pourtant, ce n'est pas ça. C'est vrai, j'aime bosser. C'est vrai, j'aime être seul. Pourtant, je sais très bien rigoler de temps en temps ... Rares sont les personnes à bénéficier de ces états d'âmes, mais ils existent pourtant bel et bien. Les gens sont justes trop idiots pour voir au-delà des apparences, et c'est ça, qui est bien dommage. Bien dommage ...

Arrivé en ville, je ne pris pas très longtemps avant d'aller au parc. Un peu de verdure dans ce monde pollué ne nous ferait pas de mal. Toru semblait heureux d'être sorti, en compagnie de son maître. Et je dois dire que moi aussi, j'étais plutôt content. Ma colère était déjà retombée, et je me sentais vivre à nouveau, d'une certaine manière. Le temps de marcher, je ne m'étais pas rendue compte que la nuit était déjà tombée. J'aimais la nuit. Peut-être était-ce grâce à ma consoeur, cette chère lune qui m'avait fait grâce de son prénom ? A sa lueur, j'avais l'impression que rien ni personne ne pouvait me heurter. Comme si j'étais en sécurité, qu'on ne pouvait pas voir mon vrai visage. Pourtant, ce n'était qu'une impression.

Un peu plus loin dans le parc, je vis un groupe de gars autour d'un banc. J'aurais très bien pu penser qu'il ne s'agissait que d'une bande d'amis en train de rire, mais le grognement qu'émit Toru me contredit bien vite. Et s'il y avait bien quelqu'un de détecter de mauvais gens, c'était bien lui, Fléreur par excellence. Je fronçais donc les sourcils, comme si je n'attendais qu'un mouvement brusque de leur part pour sortir ma baguette, mais je pus agréablement constater qu'ils partaient, comme si de rien était. Je repris donc ma route.
Malheureusement, la pluie, elle, était bien décidée à me pourrir la vie. Comme fait exprès, le jour où je sors de l'école, cette p***** de pluie se met à tomber. Génial. Génial, vraiment. Agacé, j'appelais Toru pour qu'on y retourne, mais je ne le sentais plus près de moi. Qu'est-ce que c'était encore cette histoire ?

- Wingardium Leviosa.

Au moment même où je me retournais, je voyais mon pauvre Toru se faire propulser contre un arbre. Mes yeux s'écarquillèrent, et je sentais derechef ma colère revenir au galop. Les mêmes que tout à l'heure. Ces HA avaient osé s'en prendre à MON chat. Et s'il y avait bien quelque chose que je ne supportais pas, c'était ça. Sans plus réfléchir, contrairement à mes habitudes, je sortis ma baguette de ma poche et envoyais un sort à celui qui avait envoyé valser Toru contre l'arbre. Il allait bien regretter sa farce celui-là ... Mais bien sûr, comme cette bande d'imbéciles était oh combien courageuse, il fallait qu'ils s'y mettent tous en même temps ... Bah très bien, ça en ferait plus à qui péter la gueule.

Ma colère m'avait certainement rendu plus fort. Sans aucun doute. Sinon, je ne vois pas comment j'arriverais à tenir contre cinq mecs. J'étais certes plutôt bon, mais voilà. Dans le feu de l'action, j'envoyais un Sectum Sempra à l'un d'eux, mais celui-ci l'évita habilement et moi, je ne cherchais même pas à savoir où avait atterrit ce fichu sortilège.
A peine quelques minutes après, l'un de mes adversaires tomba. Cause : une aide venue de nulle part. Qui plus est, une fille. Alors là, non, je ne voulais pas de fille moi. Bon, j'avoue, le gars avait l'air de souffrir le pauvre, mais quand même ... Je ne pouvais pas accepter que quelqu'un se mette en danger par ma faute, surtout si c'était une fille. Jolie en plus, mais bon, ce n'était qu'un détail. L'un d'eux essaya alors de la frapper, mais je lui saisis le col avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, et lui colla ma baguette entre les deux yeux. Loin de me douter qu'elle pensait la même chose au même moment, je ne pus m'empêcher de lui rappeler qu'on ne touchait les filles qu'avec une fleur. M'étant débarrassé de lui, je me retournais vers ma pseudo coéquipière, les sourcils froncés.

- J'ai pas besoin d'aide ... Tu devrais partir avant qu'il ne t'arrive quelque chose. Reste pas plantée là, allez quoi !

Tenue du jour :

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