Ce matin là aurait pu être un jour de cours comme les autres, en effet on était désormais Jeudi et l’échec retentissant dont il avait été la digne victime était désormais loin derrière lui, enfin pas vraiment. Pour bien comprendre la chose, il fallait savoir que la veille, Sora-chan et lui, qui étaient partenaires en cours de botanique, avait du extraire le pus aux couleurs verts jaunâtres et surtout nauséabond d’essence d’un Bubobulb. Une créature déjà vraiment repoussante d’apparence, il faut bien l’avouer et comme Hikaru était loin d’être adroit de ses dix doigts en temps normal, vous imaginez donc sans problème qu’il avait encore fait des siennes. Comme à son habitude, il avait fait une bourde, mais pas une bourde sans accident car désormais il avait sur la poitrine une grosse cloque très douloureuse qui n’arrêtait pas de le bruler, difficile de ne pas céder à l’envie de la gratter pour tenter d’apaiser cette douleur. Malgré les soins que lui et Sora avaient subis, cette cloque était toujours bien présente et ne semblait pas avoir décidée de partir. C’est pour cette raison que cette nuit là, il n’avait pas réussi à fermer l’œil de la nuit et c’était contrairement à ses habitudes levé très tôt.

Il était désormais sous la douche et tentait d’apaiser cette douleur en la passant sous le jet glacé de l’eau qui semblait l’apaiser quelques instants avant de devenir encore plus vive qu’auparavant. Y’avait des fois où il se maudissait lui-même d’être si maladroit alors il imaginait à peine ce que pouvait éprouver Sora-chan qui avait été touchée par le pus à ses épaules. Si vous faites le rapprochement, été est synonyme d’uniforme d’été donc de manches courtes en plus d’avoir à rattraper l’examen en question pour ne pas avoir un F. Vous imaginez donc sans trop de mal que Hikaru était persuadé que la miss lui en voulait à mort. Il devrait penser à acheter un fouet, pour pouvoir faire passer les nerfs à la jeune fille. Oh oui il allait surement avoir l’occasion d’entendre parler du pays. De plus il pouvait vraiment ne pas lui en vouloir puisqu’il était le responsable de la situation.

« Hé Hikaru, t’as un hibou dans ta chambre mais à ta place je l’ouvrirais pas, c’est une enveloppe rouge. » Lui lança un de ses partenaires de dortoir à moitié hilare.

Il grimaça à l’idée. En effet la lettre rouge signifiait en langage cordant, une « lettre gueulante », le genre de lettre qu’on préférerait que le hibou se soit trompé de destinataire. L’expéditeur était encore certes encore inconnu mais il se faisait pas d’illusion cela ne pouvait être que de la part de Sora. Rancunière ? Aucune idée mais il faut croire qu’elle avait décidé, peut être, de lui faire payer ce petit accident. C’est donc l’âme en peine qu’il se dirigea désormais vêtu de son uniforme vers son dortoir qui était désormais vide. Les derniers levés s’étaient dirigés vers les douches en lançant des regards moqueurs à Hikaru qui déprimait tout simplement. Puisque ce n’était pas la dite journée ou l’île remontait à la surface, ça ne pouvait être qu’un hibou interne et lorsqu’il pénétra dans sa chambre, il vit l’hibou perchait sur son baldaquin le fixant de ses gros yeux sous le regard étonné de Tori qui se demandait pourquoi il n’avait pas été utilisé. D’ailleurs celui-ci se détourna d’Hikaru, signe manifeste que son hibou désormais lui faisait la tête. C’est avec crainte qu’il prit la lettre qui était déposé sur son lit. Oui c’était bien une lettre rouge et il déprima lorsqu’il reconnu l’écriture soignée de Sora-chan. Voyant qu’il était toujours seul dans la chambre, il décida de décacheter l’enveloppe en question qui s’échappa de ses mains pour former la forme d’une bouche et qui d’une voix stridente lui lança d’un ton menaçant :

« Anzai Hikaru, espèce d’idiot ! Tu as intérêt de ramener tes fesses dans les serres immédiatement avant le début des cours, c'est-à-dire à 8h00 tapante. Il est hors de question que le « petit » problème dont nous avons été victime par TA faute se reproduise, est-ce bien clair ? Si tu n’es pas à l’heure, je ne te conseille même pas de penser à ce qui pourrait t’arriver. »

Lorsque le message fut délivré, l’enveloppe se désintégra sous les regards et rires hilares des Geobuk qui avaient assistés à la scène alertaient par le bruit. Il regarda rapidement sa montre et remarqua qu’il était désormais sept heure et quart. Il prit alors rapidement ses livres de la journée et se dirigea rapidement vers le réfectoire pour prendre quelques tartines de pains beurrés de confiture qu’il avait pris à Kimi-chan et se dirigea vers les serres d’un pas rapide. En fait, il savait qu’il avait tendance à jouer avec les nerfs de Sora et elle faisait déjà assez peur en temps normal. La voir folle de colère ? Ce n’était pas dans les projets de Hikaru qui débarquait désormais dans le parc en direction des serres. Il arriva totalement essoufflé aux serres. Il faut dire que l’école était immense et pour la traverser de son dortoir aux serres, il fallait bien compter au moins une demi-heure. C’est donc pour cette raison qu’il arriva à 7h55 pile. Lorsqu’il ouvrit les portes des serres, il réveilla un bulbe sauteur qui faillit lui sauter dessus mais qu’il évita de justesse. Ses livres quant à eux se trouvaient désormais sous le bulbe qui semblait les trouvait confortable. Si avec tout le vacarme qu’il avait réussi à mettre en deux secondes il n’avait pas réussi à alerter Sora, il pouvait faire encore pire, mais il ne préféra même pas y penser.

Exaspérée. C’était clairement l’état d’esprit dans lequel se trouvait Sora. Pourquoi ? Elle ne voulait même pas y penser, tellement elle en était exaspérée. Vous pensez peut-être que c’est une réaction exagérée, mais pas du tout, c’est mérité. A compté d’aujourd’hui, son pire cauchemar avait un nom bien définé : Anzai Hikaru. Alors qu’il y a quelques jours, elle se disait qu’elle commençait à grandement l’apprécier, et que peut-être il pourrait devenir un ami, surtout que parler de Quidditch avec lui était un vrai plaisir, toutes ses pensées, s’étaient évaporées en un instant lorsqu’hier, lors du test de botanique, le pus de ce Bubobul prit contact avec sa peau. A cet instant précis, elle cru qu’elle allait littéralement exploser sur place. Le pire, c’est à cause de ça, elle s’est récoltée un bon F, sa première mauvaise note, depuis qu’elle est à Akiwa. Bref, l’horreur, et tout ça elle le doit à Hikaru-kun. Ce matin, elle soufrait de douleur. Les clocs qu’elle avait récoltés sur l’épaule lui faisait atrocement mal, elle avait tellement envie de se gratter, mais ça avait été déconseillé par l’infirmière. Mais ce qui trottait le plus dans sa tête, c’était le F qu’elle avait eût, mais qu’il pouvait encore rattrapée, aujourd’hui. En y repensant, elle se demandait pourquoi elle avait laissé cette imbécile faire la manipulation alors qu’elle savait bien, qu’il était maladroit. Enfin, ce qui était fait, était fait. Rapidement, elle se leva, puis prit une douche rapide, histoire d’estomper la douleur horrible à supporter. Alors qu’elle n’était pas prête à subir un nouvel échec, elle décida d’envoyer un message avec l’hibou à Hikaru. Ce message montrait bien toute sa colère, et pourtant, elle se demandait si le jeune homme allait la comprendre. Ce qui était sur, c’est qu’elle en avait par-dessus la casquette de toutes ses excuses répétés qu’il lui faisait. C’est bien beau de s’excuser, mais par la suite, il faut essayer de ne plus commettre les mêmes erreurs.

« Anzai Hikaru, espèce d’idiot ! Tu as intérêt de ramener tes fesses dans les serres immédiatement avant le début des cours, c'est-à-dire à 8h00 tapante. Il est hors de question que le « petit » problème dont nous avons été victime par TA faute se reproduise, est-ce bien clair ? Si tu n’es pas à l’heure, je ne te conseille même pas de penser à ce qui pourrait t’arriver. »

Ce qu’on pouvait dire, c’était que la jeune femme n’avait pas la langue dans sa poche, et c’était complètement justifié. Elle ne savait pas quand il avait le recevoir, mais assez rapidement pour être à l’heure à leur rendez-vous s’il tenait à la vie. Des menaces ? Nooon. Enfin bref, la jeune fille enfila son uniforme d’été, avec la veste d’intérieur destiné à l’uniforme d’hiver, car elle voulait cacher ses clocs. Les chuchotements et questionnements autour d’elle, très peu pour elle. Il était environ sept heures, et la jeune fille était déjà descendue, et avait rapidement pris son déjeuné à la cafétéria, seule comme souvent, les livres à la main. Elle arrive environ, trente minutes en avance, par apport aux rendez-vous aux serres. La jeune femme aimait et détestait à la fois cet endroit. Elle aimait car il était très riches en variété et que c’était l’endroit rêvé pour s’exercer, mais, elle le détestait justement à cause de toutes ces variétés, qui pouvaient être nuisibles et dangereuses, comme elle avait pût en avoir la désagréable démonstration la veille. Enfin, après environ vingt-cinq minute passés dans la serre à ne rien faire de constructif, la jeune fille entendit des bruits étranges, qui semblaient provenir de l’entrée. Alertée, la jeune fille s’y dirigea en deux temps trois mouvements, avant de prendre conscience de la situation qui ne l’étonna même pas. Son camarade Hikaru, et ce bulbe qui semblait avoir pris ses livres en otage. Ne savait-il pas que lorsque l’on entrait dans la serre il fallait faire preuve d’un grand silence ? Ah, elle ne voulait même pas savoir comment cela était arrivée. Sora, sans lui adresser la parole, passa devant lui, puis fit en sorte, à sa manière que le bulbe laisse ses ouvrages, les prit, puis les lui tandis.

« Prends-les, tu risques d’en avoir besoin dans la journée. » Puis, elle se tut, avant de le regarder de haut en bas, ne sachant pas vraiment quoi dire. Après tout, il n’y avait pas grand choses à dire, ils étaient là pour s’entrainer, un point c’est tout. Finalement, elle se décida à dire quelques mots en plus. « Bon, puisque tu es en avance, on va commencer maintenant. » Puis elle fit signe de le suivre, vers la partie de la serre où il y avait les Bubobulb. Ils se stoppèrent puis, la jeune fille s’adressa de nouveau au jeune garçon d’un air assez dur, après tout, il devait s’y attendre. « Tu devines bien qu’on est pas ici pour s’amuser. Alors tu as intérêt à réussir ton coup cette fois-ci, sinon… » Elle ne préférait même pas terminer sa phrase. Effrayante ? Pas qu’un peu. Enfin, il fallait pas trop lui mettre la pression non plus, déjà qu’en temps normal il était maladroit, alors sous-pression, ça donnait quoi ? Alors, plus doucement, elle lança : « Tu vas y arriver cette fois ? ». Finalement, elle ne pu s’empêcher de se gratter légèrement l’épaule, en se demandant, si le jeune homme lui aussi souffrait comme elle. Tseuh, il avait intérêt.

Comme il l’avait supposé, le bocan qu’avait occasionné son arrivé n’était pas passé inaperçu. Quand je vous dis que Hikaru est une catastrophe ambulante, pourtant il cache pleins de qualités en vérité…Pauvre petit. Il se demandait comment il allait pouvoir récupérer ses livres…dur dilemme car il avait devant lui deux solutions : soit il utilisait la manière douce, soit la forte mais aucune des deux ne l’enchantait vraiment. Pourquoi ? Parce que la manière douce consisterait à le prendre à main nue aux risques de le réveiller de nouveau et de le voir lui sauter au visage. La deuxième solution consisterait à utiliser le sort d’expulsion mais au final faire du mal à cette pauvre créature, bien qu’il ne soit pas vraiment fan de l’espèce en question de la créature, il ne pouvait se résoudre à suivre cette éventualité. C’est alors qu’il vit une ombre passer devant lui, qu’il reconnu tout de suite comme étant celle de Sora. Il avait donc bien eu raison, son entrée dans la serre avait du faire son impact de nouveau. En temps normal, il aurait eu tendance à rire de sa maladresse mais il se souvenait parfaitement ce qu’avait causé cette dite étourderie la veille. D’ailleurs sa poitrine n’arrêtait pas de le gratter, il ne put donc pas s’empêcher de le faire à travers son débardeur qui cachait parfaitement sa cloque. Plus jamais il ne toucherait un Bubolbulb enfin sans y être obligé…Ce qui allait être malheureusement le cas vu que c’était la raison de sa venue dans ce lieu. Et oui selon Sora, il était primordial qu’ils parviennent à extraire du pus sans en avoir plein le corps. Pas si compliqué que ça non ? Enfin pour lui c’était plus facile à dire qu’à faire.

En l’espace de quelques secondes, le bulbe qui était confortablement installé sur ses livres n’y était plus et Sora les lui tendait. Rien de bien étonnant de la part de Sora, elle savait ce qu’elle faisait contrairement à lui…

« Prends-les, tu risques d’en avoir besoin dans la journée. »

Ce n’était pas faux, ce qu’elle disait. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il la remercia en s’inclinant légèrement, un peu mal à l’aise. Il faut dire que lorsqu’il s’arrêta sur son uniforme, il ne pouvait que constater qu’elle aussi avait toujours ses cloques ce qui expliquaient qu’en plein mois d’été, elle portait sa veste d’uniforme d’hiver. En tout cas, elle n’hésita pas de le regarder de haut en bas, il semblait qu’elle cherchait à trouver quelque chose à dire.

« Bon, puisque tu es en avance, on va commencer maintenant. » Dit-elle sobrement en lui faisant signe de la suivre, vers la partie de la serre ou se trouvait les Bubobulb.

D’ailleurs Hikaru eu un mouvement de recul en voyant ses créatures, la sensation de douleur au niveau de sa poitrine se fit plus intense qu’auparavant comme si son corps lui réclamait de les fuir aussi vite que possible. Difficile de rester de marbre devant cette immonde chose, n’est ce pas ? En tout cas c’était le cas pour Hikaru qui avait fait l’amère expérience de sentir ce fameux pus venir s’appliquer sur son torse la veille.

« Tu devines bien qu’on est pas ici pour s’amuser. Alors tu as intérêt à réussir ton coup cette fois-ci, sinon… »

Le ton de la voix de la jeune fille était effrayant et surtout il lui avait glacé le sang. Elle lui en voulait à mort plus que d’habitude. Il baissa les yeux quelques instants totalement déstabilisé. Ainsi dans cette position, il donnait l’impression d’être un petit garçon qu’on avait grondé et mit au coin mais en fait, il était vraiment désolé de l’avoir mise dans la panade. Il faut dire qu’à la base, elle n’était pas vraiment enchantée de faire équipe avec lui et désormais par SA faute, elle avait un F, sans compter d’être recouverte de cloques qui devait la faire souffrir autant qu’il souffrait de la sienne. Vous pouvez imaginer sans trop de mal que oui, il était vraiment désolé…Mais la connaissant s’il avait encore le malheur de lui présenter ses excuses, elle serait bien du style de lui répondre : « Si des excuses suffisaient, on aurait plus besoin de la police ! »…Oh oui elle était bien capable de lui lancer ça avec des yeux noirs. D’ailleurs le fait qu’elle n’avait pas fini sa phrase était vraiment mauvais. Il avait désormais la pression sur le dos et il sentit de nouveau le stress prendre possession de son corps, ce qui était mauvais signe. Il faut bien dire que ce n’était qu’en période de stress que sa maladresse devenait plus violente et plus dévastatrice mais en son fond intérieur, il savait qu’il devait reprendre contenance. Et puis il devait au moins ça à sa partenaire ! Il devait viser au moins un B à défaut d’un A.

« Tu vas y arriver cette fois ? »

Cette fois ci le ton de la jeune fille était plus doux, elle commençait à le connaitre il faut croire. C’est pour cette raison qu’il inspira profondément et dans une voix plus calme, il lui lança :

« Je vais faire de mon mieux, mais peut être faudrait-il que tu gardes une distance plus que respectable lorsque je ferais les manipulations. Je ne voudrais pas que de nouveau tu puisses être atteinte par un jet ou autre, je m’en veux déjà assez comme ça. »

Rien que de penser de devoir de nouveau affronter cette créature, il ne pu s’empêcher de gratter plus fortement sa cloque, ce qui le contraint à pousser un cri de douleur. Ça lui faisait un mal de chien cette cloque. Que les Bulbobulb aillent au diable ! Voila ce qu’il pensait à l’instant même, il avait jamais autant détesté une plante que celle-ci. C’est donc dans un soupire qu’il ajouta.

« Lorsque tu seras à l’abri, tu pourras me rappeler ce qu’il faut faire, s’il te plait ? Je veux être sur de ne pas faire de NOUVEAU une mauvaise manipulation. »

« Je vais faire de mon mieux, mais peut être faudrait-il que tu gardes une distance plus que respectable lorsque je ferais les manipulations. Je ne voudrais pas que de nouveau tu puisses être atteinte par un jet ou autre, je m’en veux déjà assez comme ça. »

Faire de son mieux… Désolé, mais c’était du déjà vu, elle avait entendue cette phrase à tellement de reprises que désormais ça ne lui faisais ni chaud ni froid. Maintenant, elle avait pour habitude de n’attendre que les résultats. Garder une distance respectable ? Elle y avait premièrement pensée, ne voulant pas encore plus souffrir que maintenant, mais en y repensant, ils étaient quand même une équipe. Bien que froide et hautaine, elle n’en était pas si égoïste pour autant. Enfin, si un peu, mais pas à ce point non plus. De plus, s’il lui demandait de tenir une distance respectable pour son bien, ça voulait dire qu’il y avait une marge d’erreur plus ou moins grande pour qu’il ratte son coup, ce qu’elle ne tolèrerait pas. Il l’avait raté une fois hier, cela ne devait pas se reproduire. La dureté qu’elle s’infligeait chaque jour, elle commençait aussi à son insu à l’imposer à ce pauvre Hikaru-kun. Avant même qu’elle ne puisse le contre-dire, le jeune homme poussa un cri de douleur. Depuis quand les hommes étaient aussi sensible ? Enfin, elle ne le considérait pas comme un homme non plus. Pas une femme hein, mais c’était juste son partenaire, point finale. Elle ne pût s’empêcher de soupirer lourdement.

« Lorsque tu seras à l’abri, tu pourras me rappeler ce qu’il faut faire, s’il te plait ? Je veux être sur de ne pas faire de NOUVEAU une mauvaise manipulation. »

« Ca va aller, je reste à côté de toi. Après tout il n’y a aucune raison pour que tu te trompes n’est-ce pas ? » La jeune fille lui avait mis la main sur l’épaule, affichant un sourire presque effrayant. Ce sourire se transforma en quelques secondes en une mine encore plus effrayante, qui lui, elle l’espérait, avait fait comprendre qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. Puis, avant de commencer les choses dites sérieuses, elle prit sa baguette et lui donna trois coups de baguettes dans le ventre. Rassurez-vous, c’était vraiment des petits coups, de toute façon, Sora n’avait pas la moindre once de force. Sur ceux elle rajouta : « Je ne savais pas que tu étais une vraie chochotte. Crier pour si peu ? » Enfin, elle avait beau parler et jouer la fière, elle aussi la vielle, avait bien souffert, et n’avait pas non plus dormie de la nuit. Enfin, il n’était pas sensé le savoir ça. La jeune fille fit le tour de la plante, avant de revenir à son point de départ, puis elle resta quelques minutes, silencieuse, tout en l’observant, repensant point par point à la manipulation qu’il avait effectué la veille, pour ne pas reproduire la même erreur comme il disait.

Bon, théoriquement, pour extraire le pus, il fallait percer une pustule, et il fallait de préférence mettre des gants en peau de dragon, mais ça, il n’avait pas, vu que ce n’était qu’un entrainement. Tseuh, normalement, il était sensé savoir tous ça, sans qu’elle ait à lui rappeler. Bref, la jeune fille s’accroupit, et lui indiqua de faire de même. Elle le regarda quelques instants avant de parler de nouveau. « Tu vois ça ? C’est notre pire ennemi. Il faut le prendre par les sentiments. » D’habitude, elle n’agirait pas de la sorte, une plante, bah, c’est une plante, mais là c’est autre chose. Vous avez surement compris pourquoi depuis le temps. Puis, en même temps elle essaie aussi de détendre l'atmosphère. « Tu dois percer la pustule avec une extrême douceur, puis récolter le pus, sans qu’il ne touche ta peau ». Elle insista clairement sur l’extrême douceur, car la veille, elle avait l’impression que le garçon partait à la guerre. Elle se leva de nouveau, puis alla chercher l’éprouvette qu’elle avait ramenée, avant de la ramener. Puis, elle ajouta de nouveau : « Essaie de trouver la plus petite. »

Finalement, elle se recula de quelques pas de fourmis, pour le laisser respirer, de peur d’être trop encombrante. Après tout, lui refiler sa nervosité était loin d’être la meilleure chose à faire, mais elle ne pouvait s’en empêcher. Les résultats scolaires comptaient tellement pour elle. Sora attendait qu’il face le premier geste pour que tout s’enchaîne, mais bizarrement, elle avait un étrange pressentiment. Elle s’imaginait déjà, de nouveau à l’infirmerie, avec des clocs, cette fois-ci sur le visage, torturez par la douleur. Tout cela n’était qu’une mauvaise intuition n’est-ce pas ? Il pouvait tout aussi bien réussir n’est-ce pas ? A vrai dire, elle n’y croyait même pas elle-même, alors difficile de se convaincre, et de le convaincre lui-même.

« Ca va aller, je reste à côté de toi. Après tout il n’y a aucune raison pour que tu te trompes n’est-ce pas ? » Lui avait-elle lancée avec un sourire à faire glacer le sang.

Etait-ce un conseil d’ami ou une menace ? Peut être les deux qui sait, mais une chose est sure : c’est qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. Pauvre Hikaru, il sentait désormais le poids sur ses épaules devenir plus pesant ou était-ce la force que la jeune fille m’était dans son appui sur son épaule qui lui donnait cet effet ? Il n’en avait aucune idée et il ne se risquait pas de le dire ou de lui demander si elle le tuerait s’il avait le malheur de faire une bêtise de plus. Et puis les trois coups de baguette dans le ventre qu’elle lui mit en le traitant de chouchoute lui avaient donné sa réponse. Non il ne fallait même pas y songer. Elle quitta alors son épaule pour venir s’accroupir devant son nouveau cauchemar l’incitant de faire de même.

« Tu vois ça ? C’est notre pire ennemi. Il faut le prendre par les sentiments. »

Au moins, ils étaient d’accord sur un truc : cette bête ou plante appelez là comme vous le voulez n’était décidément pas leur amie. En plus désormais il devait la prendre par ses sentiments ? Il n’allait jamais s’en sortir mais bon Hikaru n’était pas du genre défaitisme. Après tout s’il ne devait pas finir fou, il devait au moins tenter de croire que tout irait désormais pour le meilleur des mondes, enfin c’était ce qu’il se forçait à penser en réalité…Et puis il n’était pas si nul, il pouvait parfaitement y arriver, oui parfaitement et empocher par la même occasion 20000 wons en passant par la case départ, enfin non, décrocher un A, quoi ! Oui il devait garder à l’esprit cette possibilité et uniquement celle-ci. L’échec n’était même pas envisageable, parce que premièrement Sora allait l’étriper et pour uniquement cette raison il ne voulait ABSOLUMENT pas que ça arrive.

« Tu dois percer la pustule avec une extrême douceur, puis récolter le pus, sans qu’il ne touche ta peau. »

Elle insista bien sur le mot « extrême douceur », ce qu’elle aurait du dire la vieille car pour la délicatesse dont il avait fait preuve, il pouvait en effet repasser. Il faut dire qu’il était tellement du genre franc et surtout insouciant, qu’il ne pensait pas qu’une telle plante pouvait réagir de cette façon. Maintenant, il le savait et il avait bien l’intention de suivre les conseils de la demoiselle avec attention. Il devait donc être délicat avec la bestiole, mais comment ? Lui et la délicatesse ça faisait deux ! Enfin par délicatesse je parle du sens premier, celui ou on est doux et tendre. Une chose à laquelle il n’était pas habitué, mais bon il devait faire de son mieux, c’est tout ! Elle s’était désormais levée prendre une éprouvette avant de revenir en ajoutant :

« Essaie de trouver la plus petite. »

« La plus petite ? Bien chef ! »

Il observa donc la créature de toute sa longueur et sa largeur afin de découvrir celle qui était la plus petite. Lorsqu’il la repéra, il se leva pour attraper une aiguille comme leur professeur leur avait enseigné de faire et il retourna auprès de la plante. Mais voila maintenant qu’il avait la pustule la plus petite, qu’il avait l’aiguille dans la main, il devait passer à l’action et la tout son avenir était en train de se jouer. S’il ratait son coup, Sora allait le tuer mais pas pour de faux, non il était intimement persuadé qu’elle allait le massacrer dans tous les sens du terme. Mais Hikaru voulait croire qu’il allait y arriver, ça ne pouvait que marcher ! Allez il devait penser délicatesse mais c’était plus facile à dire qu’a faire. Qu’est ce qui pouvait adoucir les nerfs des créatures en général ? Ah oui la musique ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé…Non non rassurez vous, Hikaru n’allait pas chanter, il ne savait même pas s’il était doué alors avoir la prétention d’arriver à bercer ce Bubobulb, ce n’était pas la peine d’y penser, mais il connaissait un enchantement en japonais. Un que son père lançait toujours quand il était petit pour que le turbulent petit garçon qu’il était s’endorme. Il prit alors délicatement sa baguette dans ses mains et lança le dit enchantement. C’est alors qu’un mélodieux et calme son fit son apparition dans les serres. Sans un mot, il attendit quelques minutes que la musique fasse son effet et tout délicatement, il approcha son aiguille de la dite créature. Doucement mais surement. Il mit au moins cinq minutes pour atteindre la pustule pour être sur de ne pas brusquer la plante en question. Lorsque la pustule fut piqué, le pus commença à s’extraire et c’est de nouveau tout délicatement mais avec une certaine appréhension qu’il prit l’éprouvette et la remplit de ce fameux pus qui lui faisait tant souffrir le martyre. Il mit au moins quelques minutes pour la remplir pratiquement à ras bol et il retira certes d’une façon douce mais aussi rapide que l’éclair l’éprouvette en se levant d’un bond.

Oh oui, il était fier de lui ! Après l’échec de la veille, il pouvait espérer empocher une meilleure note et par la même occasion faire en sorte que la jeune fille ne lui en veuille plus trop.

« On a réussi ! » Dit-il en levant les bras mais il avait oublié qu’il tenait la dite éprouvette. Un peu de pus vint s’étaler sur son bras le contraignant à lâcher la dite éprouvette qui désormais risquer de tomber par terre et de venir par la violence du choc retombé sur les jambes de son amie. Comme on le dit si bien : chassez le naturel et le voici de nouveau de retour pour lui jouer un mauvais tour.

Elle n’aimait pas se qualifier comme une chef, mais si ça lui plaisait… Puis bon, il faut dire qu’entre eux d’eux, c’était elle qui avait le plus grand esprit de combativité, et bon, c’est une meneuse la jeune fille. Bref, elle observait le jeune homme à l’œuvre, la mine légèrement crispée. Le coup de l’enchantement c’était pas mal. La au moins elle reconnaissait ce Hikaru à qui parfois il arrivait d’utiliser intelligemment son cerveau. La berceuse faillit même l’endormir, tellement elle était fatiguée, mais la jeune fille lutait avec elle-même pour trouver garder les yeux ouverts. Bref, la « mélodie mélodieuse » terminée, la jeune fille repris ses esprits, et se concentra sur le jeune homme, son aiguille, le Bubobulb et sa foutue pustule. Elle regardait ses gestes avec attention, s’apprêtant à crier à la moindre erreur de sa part. Mais finalement, elle n’eût même pas besoin de jouer le tyran despotique, car le jeune homme y arrivera parfaitement. Que ce soit lorsqu’il s’approcha de la pustule ou alors quand il commença à extraire lentement le pus, avec une extrême douceur, c’était fait comme un pro. Elle était fière de lui, pour une fois. Enfin, c’était tout de même, le strict minimum. Jamais contente cette Sora. La jeune Japonaise affichait un léger sourire en coin, en regardant le jeune homme, mais celui-ci n’allait pas tarder à s’effacer, comme souvent d’ailleurs.

« On a réussi ! »

La jeune fille hocha la tête affirmativement à deux reprises, sans rien dire, voyant l’excitation du jeune homme. Il était vraiment comme un petit enfant, ce qui parfois pouvait être assez « chou ». Mais là, en l’occurrence ça ne l’était pas du tout. A cet instant, tout se passe si rapidement. Alors qu’elle n’eût à peine le temps de remarquer le pus qui vint se déposer sur la main du jeune homme, l’éprouvette qu’il jeta par la surprise se cracha au sol, et le verre éclata en mille morceau, et un peu de pus vint se déposer sur les chevilles de la jeune fille, ainsi que quelques éclats de verre. C’est alors qu’en une seule fraction de seconde, la jeune fille cru qu’elle allait littéralement mourir. Déjà que la douleur du pus qui la brulait vif battait son plein, celle du verre n’arrangeait pas non plus les choses si vous voyez ce que je veux dire. Sora se mordait les lèvres aussi fortement qu’elle le pouvait, histoire de ne pas crier, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Accroupie au début, elle se mit instinctivement en possession assise, en regardant le jeune homme d’un regard indescriptible. On pouvait littéralement voir des flemmes dans ses pupilles. Hallucinations ? Peut-être pas. En hachant ses mots, elle lui parla enfin.

« Dis-moi que tu l’as fais exprès ! »

Oui, car au moins, elle se dirait que tout cela n’était pas arrivé inconsciemment, parce que franchement, une suite d’évènement aussi ridicule les uns que les autres, ça ne pouvait que être prémédité, mais venant de la part de son cher camarade, elle pouvait encore avoir quelques doutes vous voyez. Si elle n’avait pas un moral d’exprès, elle en pleurerait. Plus les secondes passaient, et plus la douleur s’intensifiait. Une seule envie, percer toutes les pustules du Bubobulb, récolter tout le pus, et lui verser sur la tête, d’un coup ! Comment ça vous voyez à peu près l’intensité de sa colère ? Pour l’instant elle n’avait encore rien dit, car elle essayait de se contenir. Néanmoins, elle ne pourrait garder le silence plus longtemps, ce était à dire, devait être dit. Bref, elle s’exprima enfin.

« Qu’est-ce que tu comptes faire là ? L’infirmerie doit surement être fermée, et je suis sur le point de perdre une jambe. Satisfait ? »

A vrai dire, elle ne savait en rien si l’infirmerie était fermée, mais ouverte ou pas, elle ne pourrait y aller, marcher ça sera pas pour aujourd’hui. Elle avait aussi tendance à exagérer les choses, certes ça faisait mal, mais pas à ce point, on allait tout de même pas l’amputer. Enfin, elle l’espérait. Si cela arrivait, il l’aurait sur le poids de sa conscience jusqu’à sa mort ! Elle se ferrait un plaisir de le hanter toutes les nuits. Enfin bref, la jeune fille ne dit rien pendant un moment, se demandant comment le jeune homme allait réussir à manager la situation. Est-ce qu’il allait enfin se prendre pour un homme et prendre les choses en mains, ou alors encore et toujours la laisser diriger les opérations comme elle avait l’habitude de faire ? Quelque soit la décision qu’il prendra, elle espérait qu’elle serait rapide. Pour la première fois depuis le début, la jeune fille poussa un léger cri de d’agonie, avant de se donner un coup dans la jambe. On soigne un mal par un mal ? Elle était si désespérée. Elle leva les yeux au ciel, et se demandait bien ce qu’elle avait fait pour mériter une chose pareille.

Les secondes qui annonçaient l’impact de l’éprouvette avec le sol froid des serres parurent être les plus longues de toute sa vie. Si seulement il n’avait pas rangé sa baguette dans la poche de son uniforme, il aurait pu utiliser le sort d’attraction pour éviter le désastre mais le destin en avait décidé autrement. C’est donc impuissant qu’il assista à la scène alors que désormais l’éprouvette s’était brisée sous le choc envoyant le pus et des morceaux de verres vers lui et Sora. Il senti même à travers les pants de son pantalon, les morceaux de verres venir trancher le tissu et le pus s’étaler sur sa peau mais en réalité la seule chose qu’il avait en vue à cet instant même c’était Sora. Autant Hikaru pouvait se montrer d’être d’un naturel inconscient et stupide à souhait autant dès que cela touché autrui, il en oubliait totalement sa personne. Lorsqu’il la vit mordre ses lèvres surement débordée par la douleur et sa désormais haine, il se sentit vraiment pathétique. Non Hikaru n’était pas du genre à être aveugle, il aurait fallut un miracle pour que celle-ci ne le déteste pas.

« Dis-moi que tu l’as fais exprès ! »

Tels furent les seuls mots qui sortirent à cet instant là de la bouche de la jeune fille. Oui lui-même pensait que la situation actuelle était totalement hallucinante, et tout ça à cause de SA maladresse. A cet instant là, il semblait totalement ailleurs bien trop préoccupé à regarder les quelques cloques venir prendre possession des jambes de son amie. Il avait totalement oublié sa douleur qui était pourtant bien présente. Que pouvait-il bien faire, hein ?

« Qu’est-ce que tu comptes faire là ? L’infirmerie doit surement être fermée, et je suis sur le point de perdre une jambe. Satisfait ? »

C’est alors qu’elle poussa un cri d’agonie qui inquiéta encore plus Hikaru. Sora n’était pas du genre chouchoute et ce simple cri l’informait que la jeune fille avait atrocement mal. Tout d’abord, il devait trouver un moyen pour apaiser sa douleur ! Même pas la peine de penser à un sort, il trouvait déjà qu’il en avait assez fait pour la journée et il ne voulait surtout pas venir alimenter encore plus son dossier en maladresse dans le jugement de Sora. Bien qu’il tremblait de tout son long et surtout de douleur qui semblait même pas lui venir à l’esprit, il pensa à la fiole que lui avait donné l’infirmière la veille pour apaiser la douleur juste un certain moment si sa cloque lui faisait atrocement mal. Mais voila cette dite fiole se trouvait dans sa chambre, mais qu’importe si ça pouvait apaiser la douleur de Sora un petit moment, il devait absolument trouver un moyen d’aller la récupérer. C’est à ce moment là qu’il pensa au sort d’attraction, celui qui permettait de faire voler à soi un objet même sur une bonne distance. Il sortit alors sa baguette de sa poche et murmura :

« Accio fiole de sébum apaisant! »

Lorsqu’il prononça ses mots, il pensa uniquement à cette dite fiole qui était sur sa table de chevet. Elle ne mit d’ailleurs que quelques dizaine de secondes pour arriver dans ses mains, qu’il ouvrit tout simplement et en s’approchant de Sora, il murmura.

« C’est un sébum antidouleur qui va apaiser pour un certain temps l’effet de brulure. Pendant ce temps, je vais te porter sur mes épaules et on ira à l’infirmerie. »

Il ne l’avait pas regardé en face, ni présenter des excuses. Pourquoi faire ? Lui-même s’en voulait à mort de l’avoir fait souffrir de la sorte. De ses mains, il appliqua délicatement le sébum sur la peau de la jeune fille, en prenant bien soin de ne pas lui faire mal. Puis lorsqu’il eut fini d’appliquer la sorte de crème sur les cloques de la jeune fille qui commençaient à apparaitre désormais, il l’obligea à grimper sur son dos en passant ses bras autour de son cou. Peut être à cause de la douleur ou pas, elle se laissa faire et sans s’inquiéter autre mesure, il laissa derrière lui ses affaires de cours ou autre. C’est ainsi qu’ils sortirent tout simplement des serres en direction de l’infirmerie.

Suite : Et un Bubobulb, un ! [Partie 2] | PV Ishihara Sora |