Suite de Et un bubolbulb, un ! | PV Ishihara Sora |

Ils étaient désormais en dehors des serres et malgré la douleur que lui-même ressentait dans ses jambes en plus du poids - certes pas si lourd mais ni trop léger- que représentait la pression du corps de Sora sur son dos, ils se dirigeaient toujours en direction de l’infirmerie. Ils traversaient certes d’une façon plutôt lente, les jardins de l’école sous les regards interloqués voir inquiets de certains élèves. En tout franchise quelles étaient leurs pensées à cet instant même était le dernier cadet des soucis de Hikaru. La seule chose à laquelle, il pensait c’était est ce que l’infirmerie allait être ouverte ? Il faut dire que par miracle, il n’avait jamais eu à y aller de si tôt depuis le début de l’année. Et là, une seule question persistait dans son esprit et c’était : Qu’est ce qu’il allait bien faire si celle-ci était fermée ? Non, il ne voulait même pas y penser ! Ce n’était décidément pas possible qu’il soit si poisseux à ce point, n’est ce pas ? Mais oui, c’était totalement impossible.

C’est lorsqu’il arriva à la porte du rez-de-chaussée de l’école qu’il ressenti une douleur atroce aux niveaux de ses jambes. C’est vrai que lui aussi avait été touché par les bouts de verres et le pus. Il faillit d’ailleurs en perdre l’équilibre mais tenta de faire abstraction de la douleur, du moins tant que Sora n’était pas entre les mains de l’infirmière. C’est donc plus difficilement mais d’un pas certain qu’ils se rendirent dans le couloir, les menant à l’infirmerie. Lorsqu’ils furent à quelques pas de l’infirmerie, le cauchemar de Hikaru s’était réalisé. L’infirmerie n’ouvrait plus désormais qu’à midi. Non ! Ce n’était pas possible ! Il sembla d’un seul coup frappait de désespoir qu’il faillit se laisser glisser au sol totalement exténué pour laisser le loisir à sa douleur de le torturer. Mais non, il ne pouvait pas abandonner ! Surtout pas alors que Sora pouvait à tout moment être prise de nouveau de douleur, c’est donc en regroupant toutes les forces qu’il lui restait, qu’il frappa à la porte, encore et encore au point que ses mains désormais lui faisait mal en hurlant.

« S’il vous plait, ouvrez nous ! »

Il resta là au moins dix minutes à frapper à s’en briser les poings sur les portes de l’infirmerie. Désespéré ? On pourrait le dire en quelque sorte, il ne savait plus quoi faire. Comment ça avait pu tourner à un tel désastre et surtout par SA faute ? Non mais c’était vraiment un enfer dans ses conditions. Il était sur le point d’abandonner lorsqu’il entendit le bruit d’une porte qui s’ouvre. Etait-ce la fin de son calvaire ? Si seulement c’était possible. Lorsqu’il ne sentit plus le contact du bois de la porte contre son poing, il comprit que non il ne rêvait pas, son cauchemar semblait prendre fin. Lorsqu’il vit le visage noir de l’infirmière surement réveillée par le boucan qu’il venait de faire, il se sentit tout simplement rassuré. Sora allait être enfin entre de bonnes mains.

« Madame, elle a été touchée par du pus de Bubobulb à ses jambes, j’ai appliqué du sébum apaisant mais il faut absolument que vous regardez s’il n’y a rien de grave ! »

Il s’était faufilé dans l’infirmerie, en lui narrant ce qu’il venait de se passer sans entrer dans les détails mais sans non plus en omettre. Il déposa alors Sora sur une table de consultation et laissa l’infirmière s’en occuper en allant s’asseoir derrière le paravent pour lui laisser un peu d’intimité. Il était totalement exténué et désormais rassuré de la savoir entre de bonnes mains, il se laissa alors gagner par la douleur sans pour autant dire mot.

Sora était désormais portée par le jeune homme. D’ordinaire, s’il avait osé, elle l’aurait frappée en lui ordonnant de la lâcher, mais là, elle n’avait pas vraiment le choix. Elle lui serrait juste fortement le coup, pour ne pas tomber, on ne sait jamais avec ce qui vient d’arriver, il l’a déjà étonnée plus d’une fois. Ne regardant pas les gens qu’ils pouvaient croiser, la jeune fille avait le visage contre l’épaule du jeune homme, et restait muette comme une carpe. Après tout, il n’y avait rien à dire pour le moment, elle était juste étonnée de la façon dont il prenait la situation en main, certes avec beaucoup d’inquiétude, mais il avait agit plutôt rapidement, et surtout, il n’avait pas hésité. Une fois arrivée devant l’infirmerie, ils se rendirent comptes que celle-ci était fermée. Pas étonnant, vu l’heure qu’il était. Le temps était long. Très long, dix minutes, lui paraissaient comme trente. Elle n’en pouvait plus, malgré les efforts d’Hikaru qui frappaient la porte avec tellement d’énergie, qu’elle en avait mal pour lui. La porte s’était enfin ouverte. La jeune Japonaise était à moitié dans les vapes, et ne remarqua qu’à peine le visage de l’infirmière qui montrait qu’ils l’avaient dérangé, mais de toute manière elle était là pour s’occuper des élèves en difficulté, et ça à n’importe quelle heure. Hikaru, l’a déposa sur une table de consultation, et la jeune fille n’écoutait même plus, quand il narrait le récit de leur aventure à l’infirmière. C’est ainsi que par la suite, la femme vint s’occuper d’elle. Mais Sora détestait se faire tripoter, et détestait encore plus les remèdes de l’infirmerie, plus dégoutant les uns que les autres, limite, encore plus que le mal lui-même. Néanmoins, elle n’avait pas le choix pour le moment. Celle désinfecta premièrement sa plaie, ce fut surement l’épreuve la plus dure, mais la jeune fille ne cria qu’une seule fois. Car le plus dur était passé, et elle se refusait de crier une fois de plus, car après tout elle pouvait le supporter, c’était le principe même de l’image qu’elle s’était forgée. Puis par la suite, elle appliqua un produit étrange qu’elle ne serait vous décrire, c’était juste visqueux, et beurk. Elle en avait déjà eût un mauvais souvenir la veille, alors rien que revivre la même expérience à moins de 24 heures d’intervalle la frustrait encore plus.

Ensuite, elle lui dit de ne pas beaucoup bouger, en attendant que ça sèche. De toute façon, où voulait-elle qu’elle parte ? L’espace d’un instant, elle en avait même oublié Hikaru, qui se trouvait assis derrière le paravent. Elle ne l’entendait pas, c’était si suspect. Mais s’il voulait rester silencieux, elle respectait sa décision, et n’allait pas chercher plus loin. Du coup, elle avait complètement zappée qu’il s’était blessé lui aussi. Alors que le silence régnait dans la pièce, Sora se décida enfin à dire quelques mots, pour détendre l’atmosphère. « Je suis désolée de m’être énervée. J’étais en colère et j’ai pas réfléchie avant de parler. » Pour la première fois elle s’excusait. D’ailleurs pourquoi s’excusait-elle ? Parce qu’en y repensant, le jeune homme s’était démené comme un fou pour elle, et elle ne lui avait même pas dit merci, et même si tout cela était de sa faute, et qu’elle avait une fierté et un orgueil très mesurée, elle avait aussi une sensibilité à fleure de peau, qui faisait qu’elle ne pourrait rester éternellement énervée avec tout ce qu’il venait de faire. Mais cela ne voulait pas dire qu’elle allait jouer les bisounours tout le temps, bien sur. Finalement, elle ajouta. « Et, merci, pour…tout ça. »


Subitement, alors que les évènements défilaient de nouveaux dans son esprit, elle se souvint que le jeune homme aussi avait été blessé… le premier, et elle ne se souvenait même pas l’entendue joindre. Après tout, c’était peut-être vraiment un homme. La jeune fille ne pouvant pas s’empêcher de se sentir mal à l’aise se mordit instinctivement la lèvre inférieure, soupirant. De là où elle était assise, elle ne le voyait pas, et ne pouvant pas se lever, elle était légèrement bloquée. Mais le temps qu’elle puisse dire quelques choses d’autres, l’infirmière revint de nouveau, pour s’occuper de lui. Elle du voir qu’il était blessé, quand elle leur ouvrit la porte. Bref, elle était légèrement soulagée. « Hikaru…ça va ? ». au moins, la situation était arrangée, et ils étaient tout d’eux en entre de bonnes mains, et il n’y avait plus à s’inquiéter. Le côté mélo-dramatique de la situation passé, Sora ne tardera pas rapidement à endocer son rôle de fille froide, et ne sera plus aussi pleine de compassion. lLe moment n’était pas encore arriver, mais il ne tardera pas, et là, on verra une grosse différence. Le revers de la médaille vous dis-je.

Depuis qu’il s’était assis et surtout le fait d’avoir porté Sora sur ses épaules avaient enlevés le peu des forces qu’il lui restait. Si seulement la douleur ne l’empêchait pas de le faire il se serait endormi sous le champ mais il gardait désespérément les yeux ouverts. Il avait mal partout : à ses jambes, son bras et toujours sa poitrine mais il ne disait rien. Pourquoi ? Il était tellement perdu dans ses pensées qu’il en oubliait un temps soit peu la douleur bien qu’elle venait le rappeler à l’ordre toutes les deux minutes. Il s’était mué dans le silence, pas parce qu’il n’avait rien à dire à Sora mais plutôt par le fait qu’il ne savait vraiment pas quoi lui dire. Des excuses ne servaient vraiment à rien, il le savait et puis ce n’était pas assez fort pour exprimer ce qu’il ressentait à l’heure actuelle. Si on le sondait à l’heure actuelle, on y verrait une profonde culpabilité. Oui il se sentait plus que responsable de ce qu’il venait de se passer et si elle prenait la décision de le détester pour le restant de ses jours, il comprendrait aisément. Il soupira de tristesse à cette pensée. Il appréciait énormément Sora, bien qu’elle passe plus son temps à lui lancer des remarques acerbes qu’a lui sourire, il s’était habitué à sa compagnie et y trouvait même un certain charme. C’était une fille consciencieuse qui voulait réussir et qui faisait son possible pour que son maladroit de partenaire, à l’occurrence lui, s’améliore en tout point…Et ce même si souvent le résultat n’était pas vraiment concluant, elle lui en tirait pas vraiment rigueur. Cependant il fallait bien avouer que les épreuves qu’ils avaient rencontré étaient à des mil lieux de la situation actuelle. Jamais il n’avait fait autant preuve de maladresse et surtout de stupidité jusqu’ici. Mais voila aujourd’hui c’était différent. Pour la première fois de sa vie, il découvrait qu’il était une catastrophe ambulante et que malheureusement sa poisse pouvait avoir de grave conséquence. Bon c’est sur qu’elle n’allait pas perdre une jambe ou autre mais elle allait souffrir le martyre pendant quelques temps. Si c’était possible il prendrait volontiers toute la douleur de son amie pour éviter qu’elle demande à leur professeur de changer de partenaire et qu’elle l’ignore mais c’était impossible, tout comme changer le passé. Ils avaient beaux être magiciens, la science du temps était un domaine interdit et il ne se risquait pas de s’y mettre.

« Je suis désolée de m’être énervée. J’étais en colère et j’ai pas réfléchie avant de parler. » Lança finalement Sora pour briser le silence.

A force d’être perdu dans ses pensées, il en avait oublié de briser ce dit silence mais il faut dire qu’il n’avait pas eu le courage. Peureux ? Surement…Après tout il n’était qu’une petite tortue qui s’inquiète plus de sa survie que de se lancer dans des exploits extraordinaires et puis dans le cas actuel, le prix était peut être la perte d’une amitié à laquelle il tenait.

« Et, merci, pour…tout ça. »

Et voici que maintenant elle le remerciait comme si c’était naturel pour elle. Pourtant Hikaru connaissait parfaitement le côté orgueilleux de son amie et c’est pour cette raison qu’il accueillit ses remerciements vraiment du fond de cœur même s’il était persuadé qu’il ne les méritait pas. Après tout sans lui, elle ne se serait pas là à l’heure actuelle. C’est alors que l’infirmière passa de son côté avec à la main cette fameuse potion. Elle avait donc fini avec Sora ? Sans un mot celle-ci s’attela à lui remonter les pants de son pantalon pour y appliquer dessus la solution visqueuse et nauséabonde sur ses cloques. Il se mordit les lèvres lorsque le produit rentra au contact avec sa peau sous l’effet de surprise. Elle s’attaqua ensuite à son bras et le sermonna même du regard. Il faut dire qu’avec le temps et le nombre de fois où elle l’avait vu défiler dans son cabinet après l’une de ses maladresses, elle disait plus rien mais n’en pensait pas moins.

« Hikaru…ça va ? »

Il se souvint alors qu’il n’avait toujours pas dis un mot depuis qu’ils avaient quittés les serres, mais en réalité il ne savait pas quoi dire. Il était mortifié par ce qui se passait et puis il manquait de mot pour exprimer ses regrets mais il ne pouvait pas rester mué éternellement dans le silence…Mais il pouvait dire quoi ? Il savait pas mais même s’il savait que cela n’allait rien changé il devait reconnaitre ses torts et les assumer comme il avait l’habitude de le faire. C’est donc difficilement mais surement qu’il lui lança.

« Ça va bien, l’infirmière s’occupe précieusement de ma personne. Au fil du temps je suis devenu son patient préféré… » Commença-t-il dans un demi-sourire faux pour tenter de détendre l’atmosphère. Cependant l’infirmière ne sembla pas trop apprécier l’allusion et appuya exprès sur une des cloques et c’est ainsi qu’il ne put s’empêcher de pousser un cri de douleur bien fort sous l’effet de surprise. « Finalement je retire ce que je viens de dire, elle m’aime pas… » Dit-il avec un ton plus tristounet. « Enfin tout ça pour dire qu’il ne faut pas t’inquiéter… Sinon toi, ça va mieux ? »

Bien qu’il ait commencé par dire des conneries comme à son habitude, il savait parfaitement que ce n’était pas la meilleure chose à faire mais il était ainsi : Il refusait tout simplement de prendre la vie trop au sérieux de peur de ne pas savoir profiter de chaque instant. Cependant sans attendre la réponse de son amie, il ajouta à la suite dans un ton plus sérieux.

« Je sais que tu croiras peut être pas ce que je vais dire mais je suis sincèrement désolé de ce qu’il vient de se passer. Tu as peux être raison : je ne suis qu’un idiot qui ne pense pas aux conséquences que peuvent avoir ses actes. En tout cas si tu en viens à me détester, je comprendrais parfaitement comme tu veuilles changer de partenaire. Finalement ça serait même plus facile et reposant pour toi, je suppose. »

Plus il avait avancé dans son monologue plus sa voix s’était affaiblie par le poids et la culpabilité qu’il ressentait au fond de lui. Il ne savait pas ce que allait répondre la jeune fille mais en jeune homme qu’il était, il allait accepter tous ses reproches.

« Ça va bien, l’infirmière s’occupe précieusement de ma personne. Au fil du temps je suis devenu son patient préféré… »

La jeune Japonaise se demandait comment le jeune garçon pouvait encore avoir de l’humour, aussi minuscule soit-il. Il fallait vraiment avoir un mental plutôt solide pour pouvoir prendre ça avec humour, bien le pire était largement passé, la jeune fille ne pouvait pas en rire, ni maintenant, ni plus tard. Cependant, alors que son expression était restée neutre, la jeune fille ne put s’empêcher de masque son rire étouffer, lorsque le jeune homme souffrit à cause de l’infirmière. Non pas que le malheur des autres l’amusait, mais son humour était bien particulier, pas étonnant qu’il ne riait pas pour les mêmes choses. Enfin, tout ça pour dire que l’ambiance était légèrement détendue, et que Sora était encore moins crispée qu’auparavant. Sa blessure lui faisait aussi moins mal et la douleur était largement supportable, juste des petits piquotements irréguliers. Alors que le jeune homme lui demander dans quel état elle se trouvait, elle n’eût pas le temps de répondre, qu’il enchaîna.

« Je sais que tu croiras peut être pas ce que je vais dire mais je suis sincèrement désolé de ce qu’il vient de se passer. Tu as peux être raison : je ne suis qu’un idiot qui ne pense pas aux conséquences que peuvent avoir ses actes. En tout cas si tu en viens à me détester, je comprendrais parfaitement comme tu veuilles changer de partenaire. Finalement ça serait même plus facile et reposant pour toi, je suppose. »

Bizarrement, tout son discours ne l’étonna que peu. C’était du Hikaru tout craché. Des excuses et encore des excuses, pourtant, auparavant, elle l’avait bien prié pour qu’il ne s’excuse pas, elle en avait eût ça dose, bien qu’elle soit toutes sincères. Elle ne pût s’empêcher de sourire en l’entendant. Voilà maintenant qu’il commençait à culpabiliser, alors qu’il y a quelques minutes, elle s’était gentiment excuser. Il ne pouvait y avoir qu’un seul coupable majeur dans cette histoire, et pour une fois qu’elle voulait en prendre la responsabilité. Enfin, il n’avait pas complètement tort. C’était réellement un idiot, et elle le détestait. Bon, détester c’était un peu fort, mais ça se rapprochait de l’idée principale de ces sentiments à son égard. Enfin, c’était ce qu’elle voulait principalement lui faire croire, car finalement, à force de subir les conséquences de sa maladresse, et de passer du temps à discuter avec lui, elle commençait à l’apprécier, mais juste un peu. Ce qui était sûr c’est qu’il y avait peu de chance selon elle qu’ils deviennent amis, mais vu qu’elle ne le détestait pas tant que ça, c’était un bon point pour lui. Comme on dit, il valait mieux inspirer la crainte que l’amour. Enfin après un bon temps de silence, elle se décida à lui répondre.

« Tu n’es pas un idiot… c’est encore pire que ça. Mais depuis le temps, j’ai l’habitude. »

De toute façon, il était légèrement trop tard pour changer de partenaire, et puis, ça l’étonnerait que le professeur le veuille. Enfin bon, si la jeune Japonaise aurait vraiment voulu changer de partenaire depuis le début, elle l’aurait fait il y a déjà longtemps. Mais elle garde cet empoté. Allez savoir pourquoi, les gens ont souvent des tendances masochiste, mais sans lui, elle ne prendrait pas les cours de botanique aussi à la légère, elle qui s’impose souvent une hygiène de vie scolaire très stricte. Mais si elle la respectait réellement, elle serait une Muneo et non une Yunikon. Elle ne voulait pas non plus qu’il s’en veuille trop, car bien qu’elle veuille qu’il culpabilise un bon coup, elle ne voulait pas qu’il souffre trop non plus. Ces Geobuk étaient tellement imprévisible, et toujours dans le mauvais sens. Elle attendit un léger moment avant de poursuivre.

« Tu as beau être détestable, si je voulais vraiment changer de partenaire, je l’aurait fait depuis le début. Donc, il est un peu tard pour culpabiliser maintenant. »

En fin de compte, elle n’avait pas été très blessante. Moins que d’habitude, et moins qu’il aurait du l’espérer en tout cas. Néanmoins, elle avait gardé son ton froid et détaché, et son air neutre, qui lui était bien propre. Pourtant, bien qu’elle soit si distante en apparence, après ce qu’il venait de se passer, si Hikaru avait besoin d’elle un jour, elle n’hésiterait surement pas. Ce serait son côté loyal qui parlerait en premier. Mais ce jour était encore loin d’arriver, alors… « Et je t’ai déjà dit que je détestais encore plus que tout quand tu t’excusais. Alors à l’avenir, évite. » Elle affichait un léger sourire en coin, car elle savait que quoi qu’elle dise, et aussi froide elle pouvait paraître, le jeune homme recommencerait surement, et très bientôt en plus. Non pas que l’idée de se faire blesser de nouveau la réjouissait au contraire, mais elle avait encore le temps, avant de se plaindre, encore, et rien que de penser qu’elle pouvait prédire excatement ce qui se passerait la prochaine fois la faisait simplement sourire.

Le petit Hikaru était fin prêt à recevoir les foudres de son amie. Sora n’était pas une méchante fille et il le savait parfaitement. Au bout de sept ans à ses côtés, il la connaissait parfaitement, du moins connaissait pas mal de choses à son sujet et surtout ses réactions, lorsque lui, le maladroit de service, faisait des siennes. Sora, la fille qui courrait après la perfection dans tout ce qu’elle entreprenait mettait énormément de sa personne pour façonner le jeune homme à sa façon, c'est-à-dire le rendre parfait au moins lorsqu’ils étaient en cours de botanique. Depuis sept longues années, elle tentait tant bien que mal de faire en sorte que lui, Anzai Hikaru, parvienne à finir un cours sans faire preuve de sa maladresse légendaire, ce qui se soldait souvent par un échec retentissant. La preuve, aujourd’hui n’avait pas échappé à cette règle, une fois de plus. Hikaru avait tendance à jouer avec les nerfs de la jeune fille sans le vouloir intentionnellement et n’était jamais sur de la réaction de celle-ci. Lui il l’appréciait énormément, la considérait même pour une amie, mais il n’était pas du tout certain que ce soit réciproque. Loin d’être du style à tout voir noir, il gardait quand même une réserve sur certaines personnes et Sora faisait partie de ce lot comme Kyu Rim. Qui sait ? Aujourd’hui avait été la goute de trop qui avait fait déborder le vase ? Nul le pouvait le dire avec certitude, alors il se contenta du silence qui pesait dans la pièce, redoutant tout de même la réponse de son amie et parfaitement décidé à faire avec.

« Tu n’es pas un idiot…C’est encore pire que ça. Mais depuis le temps, j’ai l’habitude. »

Il s’étonna du ton calme de son ami et se demanda même si elle n’essayait pas de se contenir plutôt. Il faut dire que Sora n’avait jamais été du genre à mâcher ses mots et lorsqu’elle avait quelque chose à lui dire, elle n’hésitait pas une seule seconde et Hikaru était tellement idiot, voir trop gentil, pour y voir une certaine méchanceté dessous. Après tout, selon lui ce qu’elle disait avait du sens et était vrai. Si elle croyait que ce qu’elle lui disait n’avait aucun impact sur lui, elle faisait faute route mais c’est difficile, surtout pour lui, de s’améliorer lorsqu’une sorte de malchance ne fait que de le suivre depuis sa jeune enfance. En tout cas, même si les résultats étaient peu visibles, il faisait toujours de son mieux pour répondre à ses attentes lorsqu’il était avec elle.

« Tu as beau être détestable, si je voulais vraiment changer de partenaire, je l’aurais fait depuis le début. Donc, il est un peu tard pour culpabiliser maintenant. »

Hikaru aurait pu en tant normal, la trouver un peu masochiste sur les bords mais il devrait alors reconnaitre que la plupart de ses amis l’étaient également. Avec sa maladresse si frappante et si souvent présente, il était toujours étonné de voir qu’il avait autour de lui des personnes qui restaient tout de même, qui l’engueulait, se moquer gentiment de lui, voir qui en riait. C’était oui quelque chose de vraiment surprenant. Contrairement à ce que la jeune fille pourrait penser, les mots qu’elle utilisait ne lui faisaient pas du tout mal, il avait l’impression qu’elle lui disait qu’elle l’appréciait et qu’il était tel qu’il était. Oui, il fallait vraiment lire entre les lignes pour comprendre ça mais c’était de cette façon qu’il percevait cette phrase…Vraiment étrange, n’est ce pas ?

« Et je t’ai déjà dit que je détestais encore plus que tout quand tu t’excusais. Alors à l’avenir, évite. »

L’infirmière avait fini avec lui et la douleur n’était vraiment plus présente à part des légers picotements qu’il ressentait de temps à autre mais tout à fait supportable. Il se leva alors de sa chaise et arriva à temps de l’autre côté du paravent pour voir un léger sourire venir s’évanouir des lèvres de la jeune fille. En gros, il était persuadé qu’elle lui en voulait plus vraiment. Pourquoi ? Aucune idée et il n’irait pas lui-même chercher la signification de ce changement dans l’attitude de sa camarade de cours. Tout ce qu’il l’importait, c’était qu’elle ne lui en voulait pas trop, et c’était tout ce qui comptait. En jetant un coup d’œil vers l’horloge qui se trouvait près du lit de Sora, il vit qu’il restait que dix minutes avant le début des cours. Ils devaient donc partir récupérer leurs livres et prendre le chemin vers leur premier cours de la journée : le cours de potion qui se trouvait dans les cachots de l’école. Une course contre la montre venait donc de s’engageait et il ne pouvait pas perdre une minute s’il ne désirait pas arriver à la bourre. Oui il pouvait le faire en dix minutes, enfin c’était ce qu’il espérait, c’est pour cette raison qu’en prenant la direction de la porte, il lança à son amie.

« Avoue que tu m'aimes bien en fait ? » Dit-il le sourire aux lèvres avant d'ajouter sans attendre la réaction de la jeune fille.« Bon, je vais récupérer nos livres dans les serres, en attendant rends toi à notre premier cours. Les cours sont sur le point de commencer. A tout de suite. »

Dans un dernier signe, il quitta alors la pièce en direction des serres pour récupérer leurs livres, indispensable pour leurs cours de la matinée. Espérons que cette fois-ci, il ne lui arrivera rien…Mais ça c’est encore une autre histoire…