Pas une seule seconde elle n'aurait pensé qu'il allait réagir de cette manière. Elle qui pensait encore qu'il allait l'envoyer paître de la même manière qu'il l'avait fait lorsqu'elle s'était mise à lui faire des chatouilles – idée stupide number one – elle avait également cru qu'il allait lui balancer le même style de réplique sanglante si elle osait s'emparer de ses lèvres – idée stupide number two –. Oui, idée stupide, oui, elle s'était faite avoir à son propre piège, elle qui avait cru pendant l'espace d'un instant le tenir entre les mailles de son filet, pouah ! Mais elle s'attendait à quoi, après tout ? À ce que le gentil monsieur de la maison rouge décide de la laisser gentiment le dominer comme le bon toutou qu'il était ? Oui, elle y avait cru, oui, elle l'avait voulu et, oui, maintenant elle s'en mordait réellement les doigts. Parce qu'elle avait été trop joueuse, parce qu'elle avait voulu jouer avec le feu et voir ce que cela pouvait bien faire, la pauvre inconsciente venait de se prendre à son propre piège. Pas l'espace d'une seconde, elle n'aurait pensé d'une quelconque manière qu'il allait la laisser faire et même … Aller plus loin qu'elle n'aurait jamais osé penser. Un baiser chaste, pur et innocent, voilà ce qu'elle lui avait donné, et elle avait obtenu le double, « pire » en quelque sorte. Idiote, pauvre folle, elle avait vraiment cru une seconde à penser s'échapper de son emprise, mais non. Trop tard. Pauvre âme qui y réfléchira à deux fois la prochaine fois avant d'agir de la sorte. Elle jurait qu'elle n'allait plus jamais – oh non jamais – se risquer à tenter quelque chose d'aussi puéril, d'aussi nul que cela. Et elle aurait bien été capable de cracher, mais là, maintenant, tout de suite, l'on va dire que ses lèvres étaient occupées à quelque chose de beaucoup plus intéressant qu'un pari lancé à elle-même. Parce que, effectivement, mine de rien, c'était plus intéressant et largement plus agréable d'avoir ses lèvres collées à celles du blondin un peu trop rapide à son goût. Mais pourquoi pas ? Peut-être cachait-il ce désir depuis plus longtemps qu'elle, chose tout à fait probable vu la vitesse avec laquelle il avait réagi. Oui, c'était tout à fait cela, mais elle n'allait pas se risquer à le penser trop longtemps.

Une torture, oui, c'était exactement cela. Une horrible torture qu'il lui faisait subir. Mais pas dans le sens où elle se disait qu'il embrassait vraiment mal ou une autre idée saugrenue de sa part, non, pas vraiment. Disons simplement qu'elle haïssait les frissons qu'elle avait ressenti lorsqu'il s'était relevé, serrant son corps contre le sien et laissant sa main se balader le long de son dos, et elle priait fort son dieu inexistant qu'il ne l'avait pas senti, qu'il n'avait pas senti les frissons qui avaient secoué son corps dès qu'il avait eu l'occasion de poser ses mains sur elle. Il était hors de question qu'il ai conscience qu'elle prenait au sérieux ce qu'elle pensait n'être pour lui qu'un simple petit jeu. De toutes évidences, elle savait bien ce que l'on racontait sur lui, tout cela, les mauvaises rumeurs. Et elle avait également conscience qu'après ce passage dans l'eau – qui avait grandement intérêt à ne rester qu'entre eux deux s'il tenait à la vie – il se remettrait à la haïr et à lui sortir qu'elle était chiante ou toute autres douceurs du genre … Toutes ces pensées disparurent bien rapidement dès qu'il décida que, non, ce n'était pas à elle de dominer mais lui; d'où le fait qu'en un rien de temps, elle se retrouva en dessous et trempée. Et aller ! Encore ces maudis frissons ! Mais cette fois, elle préféra se dire qu'ils étaient survenus uniquement grâce à la température de l'eau et non pas autre chose. C'était plus que clair, il la voulait là maintenant de suite, et elle n'allait pas franchement refuser … Pourquoi ? Il l'attirait clairement, et aussi on pourrait dire qu'elle l'aim … était aimantée ou attirée, oui, c'est ce que je dis.
Elle se mordit les lèvres si fort qu'elle aurait pu y perdre ses dents, c'était une façon comme une autre de tenter de refouler une nouvelle fois la vague de frisson qui avait pris possession de tout son être et sans qu'elle ne s'en rende compte, la main posée sur la nuque du jeune homme se mit à glisser tout le long de son dos, arrivant à sa taille, elle souleva le bas de son tee-shirt extrêmement moulant à cause de l'eau, afin de glisser sa fine main dessous. Là, elle était faite, elle tremblotait légèrement, pour sûr qu'il l'avait remarqué; et ses lèvres, oh seigneur, Shin Ah roula des yeux en laissant un soupir s'échapper d'entre elles. Prête à parier qu'il devait jubiler rien qu'à sentir le drôle d'effet que ses lèvres avaient sur sa peau. Peau qu'il adorait martyriser – c'était ce qu'elle pensait – lorsqu'il avait le malheur d'y décoller ses lèvres. Elle était prête à parier sa baguette qu'il le faisait exprès parce que, oui, elle devenait complètement parano la petite. Parano ou folle ? Folle, très certainement. Et malheureusement pour elle, elle venait de se rendre compte qu'elle avait eu la folie de s'éprendre d'un ineo. Et le pire de tous. Elle le haïssait autant qu'elle l'aimait et voulait qu'il brûle en enfer, lui et ses stupides manies de la faire trembler dès qu'il la touchait. Et ce, que le geste sois dur et méchant, ou doux et sensuel, un peu comme … Là. Sa respiration commençait à s'accélérer et son sang ne faisait qu'un tour; alors oubliant totalement le reste elle le laissa faire et se risqua même à sourire très légèrement lorsqu'il commença à déboutonner son uniforme. Puis il s'arrêta soudainement, arrêta tout, comme ça. Ce qui la frustra légèrement, elle effaça immédiatement le sourire de ses lèvres et fronça presque les sourcils jusqu'au moment où il la fixa. Oh, oui, il la fixa. Et ce simple regard eut le même effet que le reste, à la différence près que ce fut directement son cœur qui fut touché cette fois-là; passant d'un rythme cardiaque assez élevé à carrément affolé. Ou presque, ce n'était pas le bon mot, mais l'idée y était. Son pauvre petit organe de vie tapait tellement fort qu'elle avait la nette impression de l'avoir juste à côté de ses oreilles, ou sur le bord de ses lèvres. Et autant dire que ce regard là avait totalement sappé le peu de raisonnable qui subsistait encore en elle; comme s'il l'avait prévu et avait fais exprès. Oui, là elle avait ses yeux rivés dans les siens au point qu'elle avait oublié tout le reste, leur mauvaise rencontre avec le basilic, ses paroles peu réconfortantes, son immaturité la plus totale et … Elle aurait aimé dire quelque chose – mais quoi ? – sauf qu'au moment où elle entrouvrit ses lèvres, ce fut pour accueillir celles du jeune homme qui, une fois de plus, venait de joindre les siennes à celle de la yongwang, complètement paumée, cherchant seulement à ce qu'il ne la laisse pas, pas maintenant, pas plus tard. Torturant sa pauvre petite cervelle pour savoir de quelle manière elle allait être capable de le retenir d'avantage avec elle, autrement que dans un lit. Et elle ne put d'avantage réfléchir puisqu'une langue étrangère vint s'amuser avec la sienne, sa réaction ? Surprise, surprise! Elle ouvrit de nouveau les yeux l'espace d'une fraction de seconde et serra ses doigts dans son dos – non l'heure n'était pas encore venue où elle devait aiguiser ses ongles contre celui-ci – avant de se laisser faire de nouveau et de se laisser totalement entrainer par Jun. Mais elle ouvrit de nouveau les yeux bien rapidement, trop rapidement à son goût même, si vous voulez tout savoir. Le contact savoureux et exquis de sa langue s'en était allé bien rapidement, et il … parlait! La première fois de sa vie que Shin Ah lui aurait bien renvoyé un de ses innombrables « ta gueule. ». Oui, shut up and kiss me, that's all she wanted. Il lui demandait si c'était assez sérieux … ça l'était … ? Décidant de ne pas avoir l'air de le supplier en lui demandant plus ni de l'envoyer paître en lui disant qu'elle en avait assez eu; elle préféra continuer à jouer la « yongwang joueuse » qu'elle était. Mais innocente ? Really ? Let's see …

Arquant un sourcil au dessus de son œil, elle lança – un sourire en coin – ;

« Ne me dit pas que tu étais réellement sérieux, là? »

Ainsi donc, comme une pauvre fille en manque de sa drogue, elle approcha de nouveau son visage du sien et … mordilla la lèvre inférieure de Jun. Oui, vous avez bien lu, elle se borna tout simplement à lui mordiller la lèvre inférieure tandis que ses mains, elles, semblèrent plus apte à lui retirer ses habits. Sans attendre un carton d'invitation, la belle s'attela à laisser glisser la veste de son uniforme sur ses épaules avant de lentement se poser sur la surface de l'eau. Elle ne pensa même pas à l'éventualité qu'il lui en veuille puisque son uniforme allait être trempe – ou foutu – et qu'ils allaient devoir courir à moité déshabillés dans les couloirs du cachot avec le basilic à leurs trousses ( haha ! ); pas plus que du fait qu'il y avait peut-être un monstre marin qui les observait, non. Tout ce qui l'intéressait, c'était Jun. Lui et lui seul. Et … Aussi son tee-shirt qu'elle jugea être de trop. Alors, tandis que ses lèvres vinrent de nouveau s'emparer de celles de Jun de plus belle, elle posa ses mains sur les hanches du jeune homme comme elle avait fait précédemment à la différence qu'elle s'empara du bas du vêtement, le faisant tout doucement remonter histoire de ne pas décoller trop rapidement ses lèvres des siennes; mais une fois qu'elle parvint au niveau de son torse, elle n'eut guère le choix et déposa un simple baiser sur ses lèvres avant de rompre tout contact afin de lui retirer son tee-shirt et enfin, oui enfin, elle put s'arrêter deux secondes. Shin Ah envoya valser le haut avec la veste et laissa tout doucement rouler ses doigts sur le torse légèrement humidifié de l'ineo. Il n'y avait pas à dire, Dieu avait créé l'homme à son image, et Jun en était le parfait exemple. Pas un, non, pas un seul défaut elle n'avait été capable de trouver à ce dernier. Sauf peut-être sa taille, mais voyez-vous, comme il restait plus grand qu'elle, ce n'était plus un défaut. Et dire qu'elle l'avait là, que pour elle, c'était … à peine croyable, oui, à peine. La belle préféra laisser ses mains sur le torse du garçon et, après l'avoir admiré quelques instants, elle lança un sourire taquin à celui-ci avant d'approcher à son tour ses lèvres de son cou. Mais pas pour faire la même chose, oh non, une pensée beaucoup plus égoïste avait envahi la demoiselle, elle s'était mise une idée tout autre dans la tête, et ce n'était pas parsemer sa peau d'innombrables baiser non, c'était plutôt … Un suçon. Oui, la marque rouge sur la peau que vous lui verrez sous peu de temps, eh bien c'est elle qui l'aura faite ! Comprenez-là, la demoiselle n'était pas du genre à prêter. Mais pas du tout. Estimant enfin avoir passé assez de temps pour que la marque se voit bien – et tant pis s'il n'était pas d'accord ! – elle revint s'occuper des lèvres du monsieur restées trop longtemps inactives à son sens. Quémandant discrètement en entrouvrant sa bouche, un baiser comme le bien trop court auquel elle avait eu droit auparavant. Et parce qu'il était d'humeur clémente, il lui offrit. Bien décidée à sentir encore et encore tous ses frissons qui lui faisaient peu à peu perdre la tête, elle le prolongea autant qu'elle put, jusqu'au moment où son souffle vint à manquer. Lentement, elle remonta sa main sur son cou en traçant un rond imaginaire qui était en réalité était le cercle de rougeur qu'elle lui avait volontairement infligé, elle murmura;

« Mh. Ceci est pour montrer que je ne prête pas. »

Elle savait qu'il était du genre libertin et polygame … Et avec cette phrase elle voulait une réponse, espérant grandement qu'il lui donne la bonne. De toutes évidences, une chose était sûre, quelque soit sa réponse, la doré ne comptait pas vraiment arrêter la douce torture qu'il lui faisait subir.