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 " La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ]

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Matsuo SachikoMatsuo Sachiko
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je suis ici depuis le : 07/07/2010
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animal de compagnie : Chat Du Nom de Titus
mood : La bonne humeur a quelque chose de généreux : elle donne plutôt qu'elle ne reçoit.
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" La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ] _
MessageSujet: " La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ]   " La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ] EmptySam 4 Sep - 22:30

Deux ans peuvent paraître longs, comme courts. Le temps passe sans qu’on ne puisse faire quoique ce soit pour l’arrêter. Les jours, les semaines, les mois défilent rapidement, fuyants les secondes telles la peste. On vit chaque jour notre quotidien qui joue un rôle important dans le temps. Plus on fait les mêmes choses, moins on voit les heures s’enfuirent à vif allure. En deux ans, une multitude de péripéties peut se dérouler. En deux ans on fait de nouvelles rencontres, on change, on grandit, on devient une autre personne. On oublie aussi les choses futiles, les détails de notre existence. On ne vit plus dans le passé, on vit dans le présent. Toutefois, le passé féconde le présent & le futur. On aura beau dire que le passé est une chose révolue, le passé reste tout de même ancré dans les mémoires, malgré les années qui passent. Il nous arrive certes de ne plus de souvenir de quelque chose d’important ou pas mais il y a des moments, des souvenirs qu’on ne peut pas oublier, ils restent en nous & même si on tente à maintes reprises de les faire disparaître, ils ressurgissent brutalement, telle une claque inattendue. Les fantômes du passé reviennent nous hanter, comme s’ils étaient mécontents du fait qu’on souhaitait ne plus les voir dans notre vie. Le passé sème le trouble dans notre esprit. On ne pourra jamais dormir la conscience tranquille avec le passé qui persiste. Les catastrophes qui nous ont particulièrement marqué étaient là pour nous prouver que tout cela n’était pas un mensonge. Il y a des choses qu’on oublie facilement & d’autres qui feraient mieux de partir de notre vie pour toujours. Même si on s’entêtait à les faire disparaître, ils restaient une emprunte sur nous, sur notre vie, sur notre comportement. En deux ans tout peut changer, comme rester. C’est la loi du passé.

Paisiblement installée sur son lit, Sachiko regardait la vue que sa chambre lui donnait. Il n’y avait rien d’exceptionnelle à voir, à vrai dire, il n’y avait rien mais cela faisait un moment que Sachiko était subjuguée par le paysage. Elle ne pouvait pas détacher ses yeux du panorama, troublée par ses pensées les plus obscures. Des souvenirs lourds de sens ravivaient son esprit d’une faible flemme. Elle n’avait pas l’impression que deux ans s’étaient écoulées depuis cette fameuse tragédie qui avait affecté son moral & la vie de Sachiko. Elle avait le sentiment de cet incident ne datait pas de bien longtemps, qu’il était même survenu hier. Sachiko se sentait lasse, nostalgique, déboussolée, affligée, pitoyable, maussade. En résumé, elle n’allait pas bien & encore les mots étaient faibles comparés à la douleur que Sachiko ressentait à cet instant précis. Elle avait le sentiment qu’on lui arrachait une partie de sa vie, comme si plus rien n’avait de sens, comme si la mort arrivait peu à peu,; marchant dans les couloirs sombres de l’université à la recherche de sa proie. Elle avait si mal qu’aucunes larmes n’arrivaient à destination. Son cœur était vide, comme si elle n’était plus que le spectre d’elle-même. Son visage était blême & ses mains moites, serraient fermement sa fine couverture. Plus rien n’avait de sens. Elle avait si mal à l’intérieur qu’elle avait l’impression que tout en elle périssait sous les flammes de la douleur qui la lacérait de toute part. Elle n’arrivait plus à penser correctement. Elle se sentait mal à l’aise. Pendant un lapse de temps, elle resta de marbre, les yeux dans le vide. Elle rependait à chaque détail. Elle voyait encore son sourire, ses différentes expressions, ses mimiques. Elle entendait son rire, sa voix. Rien de tout cela n’avait disparu. C’était une sorte d’écho perpétuelle. Deux ans avaient eu beau passer, Sachiko se rappelait encore parfaitement de sa tendre amie qui n’était plus de ce merveilleux monde. Elle constatait enfin l’importance de la vie. C’était plus précieux qu’on ne pouvait le penser. La mort arrivait parfois sans même qu’on ne s’y attende, sans même qu’on ne soit prêt. Elle se souvenait des moments avec son amie, sa sœur de cœur, comme elle le disait si souvent. Elles étaient si proches, si soudées, elles étaient comme les deux doigts de la main, inséparables. C’était une belle amitié qui avait duré 10ans, voir plus. Sachiko l’avait connu grâce à ses parents qui étaient des amis intimes des siens. Au départ réticente, elles finirent par s’entendre à merveille. Sachiko se rappelait de tellement de choses & c’était si pénible à supporter. Soo Mee lui manquait. Elle lui manquait. On lui avait enlevé son amie qu’elle aimait tant & maintenant, elle n’était plus là pour l’épauler. Le souvenir de son visage crispé par sa maladie ressurgit comme une claque. Malgré le fait qu’elle avait souffert durant la période de sa maladie, Soo Mee avait toujours gardé le sourire, rassurant son entourage. Elle ne voulait pas de compassion & était heureuse de partir en sachant qu’il y avait des êtres sur Terre qui étaient formidables & qu’elle allait pouvoir les protéger. Elle était forte, le contraire de Sachiko. Sachiko avait toujours pris exemple sur son amie. Elle était presque parfaite même si elle avait des défauts, comme tout être vivant. Elle était douce & se faisait rapidement des amis. Sachiko l’avait souvent envié, mais les moments étaient rares. Sachiko entendait encore la chanson qu’elle avait écouté en boucle après la mort de son amie. Les souvenirs revenaient encore & encore, de plus en plus terribles à supporter. Sachiko se revoyait encore, assise dans un coin de sa chambre, se demandant comment une chose comme ça avait pu se produire. Pourquoi Soo Mee & pourquoi pas une autre ? Toutes les émotions que Sachiko avait cru enfoui tout au fond d’elle refaisaient surface. Elle s’ennuyait terriblement d’elle. C’était tellement immense ce qu’elle pouvait ressentir au moment même qu’aucun mot ne pouvait décrire combien elle pouvait lui manquer. Même après deux ans d’absence, son absence était encore palpable, dans son quotidien. Il ne se passait pas un jour sans qu’elle n’y pense, c’était plus fort qu’elle. Aujourd’hui son cœur avait horriblement mal. En pensant à Soo Mee, elle repensa à son protégé, celui qui était sorti avec son amie & qui l’avait rendu heureuse. Yutsuki. C’était celui qui était le plus atteint par la mort de Soo Mee, ce qui était normal car il l’avait réellement aimé & ils avaient probablement passé de très bons moments ensemble. Il n’arrivait pas à remonter la pente & Sachiko tentait maintes & maintes fois de l’aider mais ce n’était pas une chose facile. Il ne voulait pas de son aide & il refusait tout conseil venant de sa part. Sachiko regrettait amèrement de ne pas avoir fait le souhait de Soo Mee qui était de lui donné une lettre de rupture qu’elle avait écrit depuis longtemps. Elle n’avait jamais osé, craignant la réaction de Yutsuki. Elle n’avait jamais eu l’audace & pendant plusieurs jours avant la mort de Soo Mee, elle s’était tut & n’avait rien dit à ce sujet. Elle n'avait pas eu le temps de donner la lettre car Soo Mee était morte avant qu'elle ne puisse le faire. A présent elle devait le faire, elle le savait pertinemment, si ça pouvait aider Yutsuki à l’oublier, elle devait le faire.

Flash Back
Errant devant la porte de son amie, Sachiko se demandait bien ce que Soo Mee avait à lui remettre de si important. Elle n’avait aucune idée de la raison de sa venue & de l’empressement de Soo Mee. Au téléphone celle-ci avait apparu triste & pressée. Sachiko avait eu peur & s’était immédiatement rendue devant chez elle. Attendant dans le froid son ami, elle se posait une multitude de questions pour connaître le motif de l’angoisse de son amie. Elle espérait que ce n’était pas en rapport avec sa maladie & que ce n’était pas une mauvaise nouvelle. Elle qui était d’habitude pessimiste, elle voulait être optimiste concernant la maladie de Soo Mee. Entendant la porte claquait, elle se retourna subitement & constata que son amie avait une mine déplorable. Avançant calmement vers elle, elle s’inquiéta immédiatement de sa santé, lui posant plusieurs questions à la fois pour comprendre ce qu’elle avait. Très vite Soo Mee la rassura en lui disant qu’elle lui attribuait une mission de la plus haute importance & qu’elle devait absolument remettre quelque chose à une personne. C’était une lettre pour Yutsuki.

- Une lettre ? Mais pourquoi veux-tu donner une lettre à ton petit copain.
- Ex petit copain; précisant-elle.

Ne comprenant pas ses propos des plus étranges, elle s’installa sur le perron de la porte, la regardant intensément. Soo Mee aimait bien trop Yutsuki pour le quitter, il la rendait heureuse & vice-versa. C’était tout bonnement incompréhensible.

- Je ne comprends pas. Tu ne sors plus avec lui ?
- ( soupir ) Ecoute Sachiko fait ce que je te demande s’il te plaît. C’est une lettre de rupture.
- Quoi ? ( cria Sachiko ) Tu ne peux pas. Tu l’aimes &. . . .

Sachiko constata alors que son amie était en pleure, elle l’a pris dans ses bras, la berçant & la consolant du mieux qu’elle pouvait. Elle sentait la peine que son amie ressentait. Elle avait les larmes qui coulaient mais elle avait toujours du mal à comprendre la raison de son désir de rompre surtout si elle l’aimait.

- Pourquoi ?
- Il ne pourra vivre sans moi. Il ne va pas m’oublier. Je connais Yutsuki, il ne va pas remonter la pente après ma mort. Il ne va pas refaire sa vie sans moi & ce n’est pas ce que je souhaite. Même si je l’aime, même si je suis réellement amoureuse de lui, même si c’est douloureux pour moi, je ne souhaite que son bonheur. Il doit m’oublier & pour cela je dois rompre. Tu es ma plus précieuse amie Sachiko, je compte sur toi pour lui donner cette fameuse lettre, pour qu’il continue à sourire. Je sais que tu peux l’aider, j’ai confiance en toi. Je veux mourir en paix & savoir que tu seras là pour le surveiller & pour l’aider.


La lettre disait :
Citation :

Je ne sais pas comment m’y prendre, je ne sais pas par quoi commencer. Je n’ai jamais fait ce genre de démarche & je dois avouer que je suis une piètre écrivaine. Je n’ai pas ce don inné pour l’écriture & je m’excuse d’ors & déjà si ma lettre peut paraître futile & sans grande importance. Mes mots ne seront probablement pas assez forts, pas assez poétiques pour t’expliquer la situation délicate dans laquelle je suis actuellement. Mes phrases se seront en aucun cas agréables à lire & je crains que celles-ci provoquent une blessure morale & physique mais je n’ai pas d’autre solution. Mon intention n’est pas mauvaise mais je suis lasse, fatiguée de faire semblant, de croire encore en une flamme qui n’existe plus depuis des jours déjà. Je ne sais pas comment te l’annoncer sans te blesser alors j’ai opté pour une lettre. Je sais pertinemment que cela ne va rien changer à la rancœur que tu vas probablement avoir pour moi après avoir lu cette fameuse lettre qui va mettre fin à notre lien si précieux que je chérissais tant dans le passé.

Pour moi, l’évidence est là, présente & malveillante. Toi tu ne parles pas, en tout cas rares sont les fois où j’entends ta charmante voix, alors que moi, je ne cesse de te parler. Je te parle de moi & toi mais tu ne sembles pas en prendre conscience. Le problème du mutisme, il est évident qu’il fallait l’aborder. Je t’ai à maintes reprises fait des sous-entendus pour te faire comprendre que j’avais le sentiment de parler à un mur froid & dur, mais tu ne voyais rien. En tout cas, tu faisais semblant de ne pas voir mes gestes. Un couple, c’est comme une maison : il y a les fondements, les murs, les étages & le toit. Les fondements, c'est les sentiments que l'on a l'un pour l'autre. Les murs c'est l'engagement. Les étages ce sont les projets. Au fur et à mesure que l'on avance dans la vie on ajoute des étages. Et le toit, c'est la confiance que l'on a en l'autre. Si on enlève le toit pendant trop longtemps, les murs se détériorent, et avec le temps, il ne reste plus qu'une ruine. Si on remet un toit rapidement, ça tient le coup. S'il n'y a pas de murs ou de fondements, la maison finie par s'écrouler.

Alors quand tu dis que tu vis le jour, le jour : Tu enlèves les murs. Ces écarts que tu as fait avec ta torpeur, ces mots que tu m'as dit quand on s‘est disputé la dernière fois, ta jalousie qui est inexistante, c'est le toit que tu as cassé. Et puis, tu as bien du mal à me répondre sur tes sentiments, je me dis que si ça se trouve, il n'y a pas de fondement. La maison va s'écrouler. C'est dur de construire une maison pendant plusieurs mois et de voir qu'elle risque de s'effondrer.

Voilà ce que tu m'as montré de la réalité, Il faut bien que je me rends à l'évidence. Que j'arrête de rêver. C'est triste mais c'est comme ça. Alors que puis je faire? Et bien, puisque je peux considérer que je n'ai plus d'attaches, autant envisager de larguer les amarres.

J'aurai espéré que ce n'était qu'une mauvaise passe comme il peut y en avoir parfois. Qu'avec du courage, de la volonté et beaucoup d'amour, on pouvait tenir le cap.
Mais mon amour à moi ne suffit pas. Mon courage, ma volonté et au final mon engagement non plus ne suffisent pas. Il faut aussi ton amour, ton engagement, ton courage et ta volonté. Et là, je crains qu'il n'y ait qu’ un gouffre, qu’un vide.

Je ne suis plus la rose de mon petit prince. Je ne suis plus rien. Je suis simplement là dans son jardin, parmi les autres plantes et les meubles.

Je sens tout au fond de moi, que le moment de se dire adieux est imminent ! Les sentiments ne suffisent pas toujours à faire avancer la machine ! Je n’oublierai jamais notre premier rendez-vous, le jour où l’on s’est embrassé, le moment où l’on s’est avoué nos sentiments, le jour où tu m’as donné cette bague qui comptait à nos yeux & qui l’était aussi pour moi.
Je ne veux pas pleurer sur nous, je ne veux rien regretter, mais continuer serait une grossière erreur, et pour toi et pour moi, et je sais que tu en es conscient, même si tu n’oses me l’avouer, de peur de me blesser !

La tiédeur de nos sentiments ne peut pas être cachée plus longtemps, elle finira par éclater au grand jour, et ce, en provoquant toujours plus de malheurs. Je souffre de la tournure que prennent les choses et je suis convaincu que cette séparation ne manquera pas de nous attrister. Cette distance qui s’est installée entre nous ne saurait qu'être passagère. Seule une séparation définitive allégera nos cœurs et nous fera aller de l'avant.

Je voudrais te remercier pour tous les agréables moments que nous avons passés ensemble et qui sont gravés à tout jamais dans ma mémoire. Je te demande pardon pour toute la peine que j'ai pu te causer.
Je te dis Adieux, avec le cœur emplit d’amour, que je garderai au chaud tout au long de ma vie, une jolie histoire, qui m’a fait rêver, une jolie histoire, qu’il vaut mieux couper, plutôt que déchirer !
La vie est surprenante !!! non ?
C’est comme partir en voyage, découvrir des paysages, prendre des photos, clichés plus ou moins brouillons, poser ses valises, repartir, mais ne jamais partir le cœur aigrit.
Fermes tes yeux & passes à autre chose, mais n’ oublies jamais, sans quoi, la vie n’aurait pas suivi sa logique & notre amour n’aurait été qu’éphémère.
Te revoir, dans un futur proche, je ne pense pas pouvoir le gérer, je m’apprête à classer notre histoire dans le dossier « Souvenirs », ta présence ne pourrait que perturber cette tâche !
Que dire de plus, sinon du fond de mon âme : « Prends soin de toi, le meilleur est à venir ».

Ps : J’ai mis la bague dans l’enveloppe. N’en veux pas à Sachiko. C’est moi qui l’ais choisis pour faire le pont entre toi & moi. C’est une fille très sympathique tu devrais faire plus ample connaissance avec elle, on ne sait jamais !
Bisous. Respectueusement Ton Ex Adorée.

Fin du Flash Back.

Sachiko n’avait jamais réussi & elle avait gardé la lettre avec elle, ne dévoilant jamais cela à Yutsuki. Toutefois deux ans étaient passés & il allait devoir faire son deuil. Sachiko était déterminée à lui donner cette fois cette lettre qu’elle avait gardé depuis trop longtemps. Elle se précipita hors de sa chambre, cherchant des yeux Yutsuki qui devait probablement être dans le cachot. Sachiko hésita à s’y rendre. Ce n’était pas que cet endroit lui faisait peur mais, elle ne s’était jamais aventurée dans ce lieu sinistre. Elle prit son courage & partit dans les profondeurs du cachot. Appelant faiblement, elle cria le nom de Yutsuki qui résonna plusieurs fois. La fièvre de la peur lui montant peu à peu, elle faillit faire demi tour jusqu’à ce qu’elle entendit un bruit.
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Shinoda YutsukiShinoda Yutsuki
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" La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ] _
MessageSujet: Re: " La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ]   " La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ] EmptyJeu 9 Sep - 23:37


Chaque chose à une fin. La journée que tu passais hier et qui te semblait si longue n’est aujourd’hui qu’un souvenir. Toi qui étais en train de suivre tes cours, en train d’embrasser ta petite amie, te voilà face à un renouveau, tout juste bon à recommencer encore et encore cet espèce de train-train qu’est ta vie. Pourtant, un jour, tout s’arrête. Toi qui étais persuadé que cela durerait encore des années, des siècles, des vies, tu te retrouves confronté à un gouffre. Tu y as survécu, mais pas elle. Elle, elle est juste tombée, comme ça. L’être humain qu’elle était a fini par retourner à l’état de poussière, comme si elle n’avait jamais existée. Au final, seul le monde reste, tandis que le temps dure. Tu es seul, tu n’arrives pas à t’y faire, pour la simple et bonne raison que les souvenirs de ce rêve merveilleux te hantent jours et nuits, sans que tu ne puisses rien y changer. Oh, comme tu aimerais retourner en arrière, juste pour la revoir, elle que tu aimais tant. Juste pour la voir sourire, te parler avec vivacité, juste pour la regarder avec amour. Mais quels que soient tes désirs, tu ne pourras rien changer. Il y a des fois où la magie, ça n’existe pas.
Je vivais dans ma bulle. Le temps et l’espace n’était que secondaires. Mes yeux étaient clos et son image dansait dans mon esprit tel une hérétique. Cette fille que je n’avais jamais pu oublier. Qui était-elle pourtant, à part un amour d’adolescence ? Elle était celle avec qui j’avais de grands projets d’avenir, celle avec qui je me voyais déjà fonder une famille, avoir un ou deux enfants et une grande maison. Je ne regardais qu’elle, je ne vivais que pour elle. Avec mes amis à côté, ma vie était on ne peut plus parfaite. Pourtant, le bonheur n’est jamais éternel, ce n’était qu’une idée abstraite qui voulait bien nous sourire lorsque son cœur le lui disait. Le fait est que comme le destin, il n’en avait rien à faire de nous. Son seul intérêt était d’avoir son salaire à la fin du mois. Il se nourrissait des souffrances, des peines. Au final, c’était lui le plus cannibale de tous. A cause de lui, j’enjolivais mon passé, trouvais mon présent des plus ennuyant tandis que mon avenir n’était pour que quelque chose de trouble et incertain. Après tout, ce n’était pas formellement faux : un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Cela m’apprendra à ne plus me montrer aussi passionné que je l’ai été à l’avenir. Avenir …

Deux ans. Deux ans que j’errais comme une âme en peine, en attendant quelque chose qui n’arrivait pas. Quoi ? Même moi j’étais incapable de déterminer ce que cela pouvait bien être. Qu’elle ressuscite ? Hm. Je pouvais toujours courir ? L’oublier ? Hm. Impossible. On ne pouvait pas oublier quelqu’un que l’on avait tant aimé et qui nous avait été enlevé comme ça, en un claquement de doigt. Elle était si forte, mais pourtant si fragile … La vie me l’a enlevée.

Soo Mee. Une fille. Une rencontre. Une amie. Un amour. Nous nous étions connus d’une façon des moins originales. J’attendais tranquillement dans un compartiment du véhicule qui allait nous emmener à Akiwa, quand cette fille, sortie de nulle part, vint me demander si elle pouvait s’installer là, tous les autres compartiments étant pleins. Je n’avais pas protesté, et ce fut ainsi qu’elle commença à faire la causette à un moi timide et peu loquace. Plus tard, je ne fus vraiment pas étonné de la voir être envoyée à Yongwang, tandis que moi je partais chez les sages Geobuks. A partir de là, elle venait souvent me voir en m’entraînant parfois dans des histoires totalement saugrenues et incroyables. Je l’aimais beaucoup et nous sommes très rapidement devenus très proches l’un et l’autre. Et du jour au lendemain, je me suis rendu compte que mes sentiments à son égard commençait à changer. Je commençais à voir ma meilleure amie sous un autre angle, à la considérer vraiment comme une fille … Mais comment pouvais-je bien lui déclarer ma flamme sans risquer de briser notre amitié ? J’hésitais, j’avais peur. Et sans que je ne m’y attende, ce fut elle qui vint à moi, un soir, alors que je n’étais tranquillement attablé face à mon repas. Pour la première fois, je la voyais rougir et pour la première fois, j’étais inconditionnellement heureux. A ce moment-là, je ne pensais que rien, absolument rien, ne pouvait ébranler mon bonheur. Soo Mee m’aimait, j’étais alors le roi du monde …

Mais sa témérité l’a menée à sa perte. Pourquoi cette fille s’était-elle tellement évertuée à contourner les règles ? L’interdiction de visiter la forêt de Coraux n’était pas anodine. Ce soir-là, j’aurais du me montrer plus insistant. Ce soir-là, j’aurais du l’empêcher de sortir après le couvre-feu. Mais je n’avais aucune force face à elle. Je n’ai jamais ce qu’il s’est réellement passé là-bas. La seule chose dont je suis certain, c’est que je n’ai pu que la regarder, impuissant, revenir à demi-morte, atteinte d’une maladie que même les plus grands médicomages du pays n’ont pu décelée. La seule chose dont j’ai été capable fut de la laisser mourir … Tout est de ma faute. Je n’ai jamais été en mesure de la protéger comme je l’ai toujours voulu.
Et un jour, elle est partie. Partie vers un monde meilleur, partie vers un monde où l’ange qu’elle était pourrait enfin reposer en paix. Et moi je suis resté là, sur cette maudite Terre, mes pensées toujours hantées par elle, elle et encore elle. J’étais jeune, et pourtant je me sentais aigri, comme quelqu’un qui en avait trop vu, trop vécu. J’ai longtemps eu envie de mourir, de la rejoindre. Je ne pouvais pas vivre sans elle. Pourtant, grâce à ceux qui m’étaient proches, j’ai réussi à refaire légèrement surface, certaines de mes idées noires nouvellement enfermées dans un coffre bien au fond de mon cœur. Les séquelles étaient pourtant bien présentes … Depuis sa mort, j’étais plus susceptible qu’avant, moins « gentil », moins affectueux. Pas que je l’étais des masses avant mais … J’avais pris une sacrée claque en pleine figure.

Cependant, en ce 5 Septembre 2010, tout me revenait en tête d’une manière beaucoup plus vigoureuse. En ce jour, cela faisait exactement deux ans que ma chère et tendre Soo Mee nous avait quitté, en laissant derrière elle un trou béant dans mon cœur. Je lui en voulais de m’avoir laissé, mais je m’en voulais aussi de n’avoir rien pu faire pour la retenir. Si j’avais été moins faible, peut-être qu’aujourd’hui, elle serait encore à nos côtés. A mes côtés.
Mes parents avaient rempli pour moi une autorisation exceptionnelle de sortie. Eux aussi avaient fini par la connaître. Ils l’aimaient bien pour ses bonnes manières et ce charisme naturel qu’elle dégageait. D’autant plus qu’elle était une sang-pur, alors ils ne pouvaient qu’approuver notre relation. Même si j’étais un peu contre cette raison, j’étais tout bonnement content d’avoir leur bénédiction. Rien ni personne n’aurait pu m’empêcher de l’aimer. C’est ainsi que je partis, au début de cette journée, dans le village moldu de Kyongju, en Corée, là où elle avait souhaitée être enterrée. Une fois là-bas, je me suis comporté de la même manière qu’un an plus tôt. J’avais nettoyé sa tombe, avant de l’enjoliver avec des fleurs de toutes les couleurs. Elle était pétillante, et quiconque passerait devant sa tombe devait se dire « tiens, ce devait être une bonne personne ». Et puis, quelques minutes avant de partir, je m’asseyais et lui racontait ce qu’il s’était passé dans ma vie l’année précédente. De la même manière, je repartais, le cœur lourd, en me disant à chaque fois que je ne pourrais plus jamais la revoir.
Il m’aurait été si simple pourtant de concocter une potion, ou encore trouver un sort qui me permettrait de l’oublier. De ne plus souffrir. Pourtant, je ne voulais pas ça. Une personne comme elle ne méritait pas d’être oubliée.

Revenu à Akiwa, je ne savais plus trop quoi faire. A chaque fois que nous arrivions dans la période où était morte Soo Mee, j’étais déboussolé, perdu. Ouest, Sud, Est et Nord m’étaient alors inconnus. Je déambulais dans les couloirs de l’école, telle une âme en peine. Je ne savais plus trop où j’en étais alors que, perdu dans mes pensées, je ressassais nos souvenirs, plus douloureux les uns que les autres à l’heure actuelle. Heure où elle n’était plus là pour se les remémorer en ma compagnie. Que pouvait-elle bien faire là-haut ? Continuait-elle de nous regarder nous autres ses anciens amis pour veiller sur nous, ou bien s’était-elle trouvé un bel ange à aimer ? C’est idiot comme question à se poser, pourtant, qu’est-ce que je n’aurais pas donné pour avoir une réponse … Comme toujours, comme cela avait toujours été le cas, je m’inquiétais pour elle. S’il existait réellement, j’étais sûr et certain qu’elle se trouvait au paradis, seul endroit fait pour une personne aussi exceptionnelle que Soo Mee.

L’esprit embrumé, fatigué, je m’étais retrouvé par le plus grand des hasards dans les cachots. Enfin, pas si grand hasard que ça lorsque l’on savait à quel point le bruit m’importunait au moment présent. Les élèves se montraient si peu courageux, croyant à de bêtes légendes qui dataient de je ne sais combien d’années. Il est certain que les cachots n’étaient pas vraiment accueillants, mais ils n’en étaient pas pour autant dangereux. Après tout, les Ineos pionçaient bien par ici …
Alors que j’étais plongé dans mes pensées, quelqu’un cria mon nom ? J’étais assez rationnel pour ne pas croire en l’existence d’un fantôme, et même si c’était le cas, j’étais assez courageux pour pouvoir garder mon sang-froid et ne pas prendre mes jambes à mon cou. Je rebroussai chemin partant à la recherche de celui qui me … Cherchait. Une fille, me semblait-il. Après à peine cinq minutes, je finis par apercevoir, dans la pénombre des cachots, une silhouette. Le mystère allait rester encore entier pour quelques minutes, jusqu’à ce que je finisse par être assez près de cette personne pour pouvoir la reconnaître.

Et contre toute attente, je découvris qu’il s’agissait de Sachiko. Matsuo Sachiko. Partie trop intégrante de mon passé, je m’évertuais à la fuir comme la peste. Elle ne m’avait pourtant rien fait de mal … C’était juste moi qui restait braqué à chaque fois. Je la connaissais depuis presque aussi longtemps que Soo Mee et toute la bande. Cette fille, au caractère bien trempé, était à l’époque beaucoup plus effacée. A vrai dire, je crois que si Soo Mee ne me l’avait pas présentée comme étant sa meilleure amie, je n’aurais jamais fait attention à elle.

- Sachiko-chan.

La pauvre avait l’air paniqué. Etait-elle si effrayée à l’idée de s’être aventurée dans cet endroit maudit ? De toute manière, maintenant que j’étais là, elle n’avait plus rien à craindre. Je n’étais pas du genre à abandonner quelqu’un pour pouvoir mieux me sauver moi. Chevalier servant ? Peut-être un peu. Pour continuer mon histoire, Sachiko ne s’était jamais montrée méchante à mon égard. A dire vrai, je l’appréciais bien … Mais quand Soo Mee est morte, j’ai voulu tourner le dos à beaucoup de personnes, dont Sachiko. Seul Hikaru et Kimitaka ont réussi à me « garder auprès d’eux ». D’autant plus que Sachiko, qui avait été aussi invitée à l’enterrement de Soo Mee, avait été la première personne après Soo Mee à m’avoir vu pleurer. Pleurer de tristesse. De désespoir … Elle a ensuite essayé sans relâche de me faire remonter la pente, de me booster, comme on dit. Pourtant, je ne voulais rien savoir. Tout ce que je désirais, c’était me laisser mourir, bouffé par mon deuil. Mon cœur devait mourir en même temps que Soo Mee et aussi amies qu’elles avaient pu être, Sachiko ne pouvait rien faire pour moi. Je ne voulais pas qu’elle fasse quelque chose pour moi. Ma tristesse me convenait très bien, et loin de moi l’envie de … De quoi au fait ? Je ne saurais le dire. Mon regard clair s’ancra dans celui de Sachiko, alors que je lui disais, d’une voix basse, calme et posée :

- Qu’il y a-t-il ? Si c’est pour me remonter les bretelles encore une fois, ce n’est pas la peine. Comme tu le sais très bien, aujourd’hui n’est pas le bon jour pour faire ça.
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Matsuo SachikoMatsuo Sachiko
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" La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ] _
MessageSujet: Re: " La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ]   " La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. " [ Feat Yutsuki ] EmptySam 18 Sep - 6:32

Le cachot n’était certainement pas le lieu idéal pour passer sa journée entière. Une heure était amplement suffisante & encore, c’était même trop. De toute manière, rares étaient les personnes qui s’aventuraient aussi loin dans l’école. Les étudiants préféraient l’animation, les lieux sûrs ou encore un endroit moins sinistre & plus lumineux. C’était vrai que le cachot n’avait aucune de ses qualités, mais plutôt l’inverse. Cela faisait des années que cet endroit était abandonné par tout être vivant, pas une once de lumière filtrait à l’intérieur, éblouissant légèrement la pièce, rien n’était visible à l’œil nu & des toiles d’araignées faisaient leur apparition tout le long de la route. C’était comme entrée dans une crotte où séjournait une bête terrifiante, féroce qui n’avait qu’une envie, vous réduire à l’état de poussière. Certaines rumeurs disaient que le cachot était hanté par des esprits malveillants & que quiconque franchissait la porte du cachot était maudit, damné jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais c’était sûrement un moyen d’effrayer les nouveaux venus pour en quelque sorte se moquer de leur bravoure exemplaire. Au fil des années, les histoires variées & ne se ressemblaient pas. Il y avait toujours des versions différentes de plus en plus troublantes. Etant dans un monde de sorcellerie, Sachiko n’avait réellement peur de ses superstitions, & n’y croyait pas vraiment. Elle était assez lucide pour faire la part des choses & savait pertinemment que ce genre de choses étaient plausibles. Peut être qu’un banal sortilège avait été jeté dans le but que les élèves ne s’approchent jamais de cet endroit. Sachiko ne s’était jamais aventurée dans les cachots par manque de temps probablement ou parce qu’elle n’avait pas envie de connaître les secrets qui vivaient sous ses barreaux. Ne pensait surtout pas qu’elle craignait de faire une mauvaise rencontre, cependant, le fait de penser à cet emplacement, si oppressant, remplit d’innombrables araignées de tout genre, lui donnait froid dans le dos. Elle n’aimait pas les araignées, ces petites bêtes velues étaient une sorte de phobie incontrôlable pour Sachiko. Elle était arachnophobe & cela depuis sa tendre enfance. Elle n’a jamais supporté la vue de ces bestioles avec des milliers de petits yeux vous observant depuis le sol. C’était pour ce motif que Sachiko ne s’était jamais attardée dans le cachot. Elle penchait plus pour une approche lointaine & optait pour d’autres lieux abordables.
Pourtant, aujourd’hui était d’une certaine manière, un jour exceptionnel. Elle était venue dans le cachot mais son arrivée ici n’était pas anodine & elle avait une raison bien spécifique. Elle devait trouver immédiatement une personne, Yutsuki plus précisément. Elle ne savait pas s’il était réellement ici mais elle connaissait trop Yutsuki pour se dire qu’il était autre part que dans ce cachot, peu accueillant. Il avait besoin d’être seul & le coin possible était le cachot, reflétant les mœurs de Yutsuki. L’université regorgeait de lieux plus angoissants ou plus tranquilles Sachiko avait le sentiment que son ami, si elle pouvait le considérer comme tel, était dans le cachot. Ce n’était sûrement qu’une impression, rien de bien concret. De toute manière, elle ne perdait rien. Une carte indiquant l’endroit, où Yutsuki se trouvait, aurait été profitable. Elle n’aurait eu le besoin de le chercher. Elle ne s’était malheureusement pas encore procurée une carte comme celle là, il fallait absolument qu’elle y remédie. Ça pouvait toujours servir à quelque chose.

Entrant doucement dans le cachot, Sachiko prit son inspiration pour ne pas avoir la vision de tout ce qui pouvait l’entourer à cet instant précis. Si ça ne tenait qu’à elle, elle aurait fait demi tour tout de suite, fuyant les affreuses pattes des araignées, sans même chercher Yutsuki. Toutefois, aujourd’hui était un autre jour. Elle devait être courageuse & mettre de côté sa fameuse phobie. Dans la pénombre la plus totale, elle appela avec force Yutsuki, faisant une sorte d’écho avec sa propre voix. Perdant patience & n’entendant pas de réponses venir, elle faillait faire le chemin inverse, mais la voix de Yutsuki parvint brusquement jusqu’à ses oreilles, telle une aide précieuse à sa panique. Elle s’approcha calmement vers son ami. Le pire était à venir & elle appréhendait déjà la frustration, la colère, la tristesse qui allaient accaparer le pauvre Yutsuki. Devait-elle vraiment montrer cette lettre ou devait-elle continuer à cacher son existence ? Sachiko hésitait encore entre ces deux choix qui s’offraient à elle. Elle ne pouvait plus partir car Yutsuki était déjà devant elle, le visage blême & creusé par la peine. Le voir dans cet état lui donnait l’impression de le revoir le jour où il avait perdu sa bien aimée à cause d’une maladie. Jamais elle n’avait vu Yutsuki éprouvait autant de chagrins que le jour de l’enterrement de Soo Mee. Il avait été si accablé par la tristesse qu’au départ, Sachiko ne l’avait pas reconnu. Elle avait eu du mal à se faire à l’idée que c’était l’ex copain de Soo Mee & qu’il était certainement plus taciturne qu’elle ne l’avait été au moment de la mort de son amie. Pendant plusieurs mois, elle avait évité de le croiser par le plus pur des hasards, voyant en lui le reflet de son amie décédée. Elle avait finalement pris les choses en main & c’était dirigé un beau jour vers lui, l’aidant & le rassurant même si cela n’avait pas eu la moindre répercussion sur son humeur. Elle avait tenté, elle s’était acharnée mais à chaque fois, ses tentatives étaient vouées à l’échec. De temps en temps, le comportement de Yutsuki avait tendance à faire désespéré Sachiko & même s’il lui arrivait de s’énerver de manière brutale avec Yutsuki, elle se faisait rapidement pardonner pour les mots dures qu’elle avait utilisé. Elle persévérait, ne se laissant pas marcher dessus par Yutsuki qui faisait tout pour la pousser à bout. Par moment, elle était peut être un peu trop condescendance à l’égard de Yutsuki, mais c’était plus fort qu’elle & elle n’arrivait pas à faire autrement. Elle avait ce besoin de le protéger, de le protéger contre son entourage, contre ses humeurs & contre lui-même. Elle n’avait pas l’habitude d’être comme ça avec les autres garçons qu’elle côtoyait mais Yutsuki était une particularité. Elle espérait que son engagement vis-à-vis de Yutsuki, n’allait pas avoir de remontrances. Elle ne faisait pas ça dans le but de blesser ou d’énerver Yutsuki, son but n’était pas celui là, mais elle voulait juste qu’il retrouve le sourire, qu’il soit plus heureux, qu’il réapprenne à vivre sans ses fantômes l’entourant. Ce qu’elle faisait n’était en rien mal, même si parfois elle avait le sentiment de consterner son protégé.

Elle regarda Yutsuki dans le blanc des yeux, légèrement démoraliser par les propos qu’il venait de tenir. Croyait-il vraiment qu’en ce jour elle allait lui faire la moindre réflexion. Elle n’aurait pas eu l’audace de le croiser rien qu’une fois si elle n’avait pas cette stupide lettre à lui remettre. Certes, elle avait accoutumance de lui faire chaque fois une remarque mais aujourd’hui, elle allait s’abstenir. Elle savait très bien qu’aujourd’hui n’était pas le bon jour pour lui donner la lettre, ce n’était pas le bon jour pour le croiser, ce n’était pas le bon jour pour le faire pleurer, ce n’était pas le bon jour pour tout à vrai dire. Mais elle devait prendre une décision, raconter ou se taire à jamais. Elle regretta amèrement d’être venue ici. Pourquoi n’avait-elle pas donné ça avant ? Mais ça n’aurait rien changé & elle aurait toujours tergiversé, c’était indubitable. Elle s’éclaircit la voix,, essayant de ne pas faire transparaître son trouble & son angoisse. Elle prit un air détaché.

- Salut Yutsuki ! Ça va ? Je suis aussi heureuse de te voir. Merci de ne pas faire ressortir le contraire. Ça me ferait plaisir pour une fois.

Elle avait dit ça d’un ton assez ironique. Ce n’était pas vraiment la méthode qu’elle avait entrepris pour arriver directement à parler du sujet qu’elle souhaitait aborder, mais elle n’avait pas réussi à se contrôler, pour ne pas changer. Elle prit un air lasse, comme si elle en avait marre de se battre avec une personne qui ne voulait même pas de son aide & qui faisait tout pour détruire ses projets. Elle ne savait vraiment plus s’y prendre avec Yutsuki, à force de se faire rejeter par lui, elle commençait par prendre l’habitude, néanmoins, ça avait toujours le don de l’agacer. Elle soupira d’impatience & passa sa main sur son visage. Par quoi devait-elle commencer pour arriver à la lettre. Elle ne savait plus les mots qu’elle devait dire. Le pire était qu’elle avait préparé son discours depuis longtemps mais chaque fois qu’elle se trouvait dans la situation, elle perdait ses moyens & ne disait jamais ce qu’elle devait dire auparavant. Elle déglutit difficilement. Elle devait le faire absolument ou jamais elle n’aurait d’autres occasions. Elle devait exaucer les derniers souhaits de sa défunte amie.

- Ecoute Yutsuki, si je suis venue aujourd’hui te voir ce n’est certainement pas pour la raison que tu crois. Je t’aurais même évité aujourd’hui & tu connais très bien le pourquoi. Te voir ne m’aide sûrement pas pour faire mon deuil mais il faut bien qu’une personne veille sur toi. Je crois que je suis la personne la plus apte à supporter tes sauts d’humeurs qui commencent vraiment à m’énerver, autant te le dire. Trêve de bavardage. Je sais la douleur que tu traverses aujourd’hui & ne crois pas que c’est en restant seul dans ton coin que tu vas réussir à survivre. Tu es égoïste Yutsuki & désolée de te le dire mais c’est la pure vérité. Ne penses-tu pas qu’en réagissant comme tu réagis tu fais du mal autour de toi. Ne vois tu donc pas que tes amis aimeraient que tu sois plus heureux, que tu retrouves le sourire. Tu leur fais de la peine, j’en suis certaine. Soo Mee n’aurait certainement pas aimé que tu sois dans cet état. Je sais que c’est dur je sais que ce n’est pas facile d’oublier, mais sache que tes amis & moi, nous sommes là, pour t’aider & non pas pour t’enfoncer. Arrêter de faire le Gamin & revis !

Sachiko reprit son inspiration, en espérant que Yutsuki ait compris le message qu’elle voulait lui transmettre. Elle avait parlé si vite qu’elle avait du mal à respirer à présent. Elle avait enfin dit ce qu’elle pensait réellement & même si ça le blessait ou autre chose, elle s’était dévoilée, point final. Elle savait que ses mots n’allaient pas lui plaire, mais elle s’était comme ça & pas autrement. Soit il acceptait ses mots, soit il faisait comme d’habitude, c’est-à-dire rien ou le dédain. Ne lui laissant pas le temps de dire quoique ce soit sur ses paroles, elle continua rapidement. Il devait tout entendre, jusqu’à la fin & elle allait enfin pouvoir lui donner cette lettre, la terrible & effroyable lettre.

- Je suis sincèrement désolée si ce que je te dis ne te plais pas, mais il arrive des fois où il faut savoir se reprendre en main & continuer sa vie malgré les embûches douloureuses que la vie nous réserve. Plusieurs personnes sont là, prêts à te soutenir coûte que coûte mais tu ne sais pas voir ça, en tout cas pas encore, à croire que tu fais exprès d’être aveugle. C’est pour cela qu’aujourd’hui, j’ai décidé de te remettre une lettre que Soo Mee m’avait remis bien avant de mourir, je n’ai jamais eu assez de courage pour te la donner & je sais que le contenu risque de te démolir mais c’est le seul moyen pour que tu réalises enfin la chance que tu as d’avoir autant de personnes qui souhaitent ton bonheur & de tourner la page sur Soo Mee.

Elle prit la lettre dans sa poche & pointa celle-ci sous les nez de Yutsuki, l’obligeant presque à la prendre. Elle l’avait enfin fait & même s’il n’acceptait de la lire, elle avait essayé. A présent, son destin était entre ses mains, il devait choisir, lire ou ne pas lire, telle était la question.
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