Ses paroles sonnaient fausses, tout comme son sourire ou même l‘expression sur son visage qui la trahissaient énormément sur comment elle pouvait se sentir en ce moment. Bien sûr, elle n‘allait pas bien. Pas bien du tout, même. Elle s‘en voulait énormément du comportement qu’elle avait pu avoir ses derniers jours à son égard, croyez-moi. Elle s‘en voulait tellement que les larmes menaçaient de couler. Ses yeux la piquaient, et même si son cœur s‘était légèrement calmé, ses battements étaient encore beaucoup trop douloureux, comme si il venait de prendre un coup. Croisant pendant quelques secondes son regard, elle ne put le soutenir un instant de plus, baissant les yeux lorsqu‘elle sentit ses joues virées au rouge. C‘était fou l‘effet qu‘il pouvait avoir sur elle. Autant, Taengoo aurait pu apprécier sentir son cœur battre aussi fort comme si il allait explosé, autant la situation actuelle le lui en empêchait. Un fort coup sur la table la fit sursauter, et, surprise, elle leva son minois vers la source du bruit. Eeteuk était debout, et en élevant légèrement la voix, il affirma :

EETEUK - « Je pense qu’au contraire, ça va très mal. Je t’emmène te rafraichir les idées un instant. On fera vite... »

Ni une ni deux, le jeune homme quitta sa place pour se rendre prés de la coréenne qu‘il empoigna par le poignet. Contrainte de le suivre, elle lâcha son crayon et se leva brusquement de sa chaise. Il l‘empoignait avec force, et cette force laissa une légère grimace s‘affichée sur son visage. Bien sûr, elle n‘allait rien dire, puisque la situation le lui en empêchait. Soudainement, la panique la prit lorsqu‘ils furent dans le couloir. Laissant une légère distance entre eux, Taengoo sentit des frissons parcourir son corps. Tête baissée, elle n‘osait même pas poser si ce n‘est qu‘un simple coup d‘œil sur son interlocuteur. La coréenne le savait, elle était finie. Après tout, même si elle avait cru un instant pouvoir échapper aux explications, il fallait se rendre à l‘évidence, celles-ci étaient maintenant revenues au galop, pour son plus grand malheur. Plus question de faire demi-tour, désormais. Malgré elle, il fallait qu‘elle fasse face à la réalité, quitte à tout lui avouer … Ou pas.

EETEUK - « Tu vas vraiment... Si bien que ça ? Tu as de la chance, moi pas. Je suis complètement mort de peur. »

Avait-elle vraiment l’air d’aller si bien que ça ? Son regard et sa façon de s’exprimer la trahissaient plus qu’autre chose, et malgré le fait qu’à l’habitude Taengoo se révélait être une plutôt bonne menteuse, dans cette situation, elle en était incapable. Elle qui avait longtemps hésité avant de venir au club, aurait dû au bout du compte s’abstenir de le faire. Incapable pour le moment de placer si ce n’est qu’un mot, la belle hocha négativement la tête, espérant qu’il la regardait pour ne pas qu’il se mette à croire qu’elle ne voulait plus lui adresser la parole. Osant à présent le regarder simplement du coin de l’œil toujours tête baissée, Taengoo le vit se tourner vers elle, lui tenant une des deux canettes qu’il avait précèdemment prit au distributeur de boissons. Tout en la prennant, elle l'écouta dire :

EETEUK - « Tu ne m’aimes plus ? »

Et bam. Son cœur se mit à battre encore un peu plus, comme si il allait s‘arracher de sa poitrine, tandis qu‘elle ravalait difficilement ses larmes qui menaçaient de couler. C‘était de sa faute si il se mettait à poser de telles questions. C‘était de sa faute si la situation était ainsi. Tout était de sa faute, à vrai dire. Si elle aurait pu, et aussi, si elle en aurait eu la force, elle se serait enfuie en courant, pour ne plus avoir à entendre de telles choses. Seulement, au vu de ce qu‘il venait de se passer, il lui était impossible de partir. En effet, après avoir lâcher sa canette qui toucha rapidement le sol, Eeteuk l‘attrapa dans ses bras, geste qui la fit rapidement lâcher la sienne à son tour. Elle était surprise de ce qu‘il venait de faire. Il lui en voulait, non ? Pourquoi la prenait-il dans ses bras ? Peut-être parce que, malgré tout, elle lui avait manqué, chose qu‘elle espérait. Posant brusquement son bras dans le dos de son ami, elle empoigna son gilet, resserrant encore un peu plus étreinte. Sentant les larmes lui montées aux yeux, Taeyeon renifla légèrement, essayant du mieux qu‘elle pouvait de retenir ses foutues larmes, avant de répondre avec un peu de retard à sa question, osant désormais prendre la parole.

TAE YEON - « C’est pas ça, Teukie … C’est vraiment plus compliqué que ça. »

Elle lui avait soufflé cette phrase à l’oreille, presque comme un murmure pour ne pas qu’il l’entende. Bien sûr, ils étaient tellement proches désormais que ses mots avaient sans doute dû être entendus. Elle espérait simplement que cette phrase n’allait pas éveiller des soupçons chez le jeune homme, parce que, dans une situation déjà compliquée, elle allait signé son arrêt de mort. Contre son gré, une larme coula sur l’épaule d’Eeteuk, et, reniflant une nouvelle fois, elle essuya d’un revers de main son œil.

EETEUK - « Tae Yeon… Je t’aime… Tu le sais, n’est-ce pas ? Alors pourquoi tu agis ainsi ? »

Oh ça oui, elle le savait. Seulement, ses mots avaient l’air d’être purement amicaux lorsqu’ils sortaient de sa bouche que cela la poussait à vouloir le fuir de nouveau. Si il savait à quel point ses sentiments envers lui ont changés. Que, malgré toute les fois où elle avait eu l’occasion de lui dire ses quelques mots, ceux-ci n’ont jamais vraiment été dans le même sens que les siens. Prendre le risque de tout dire maintenant ? Pas question. Elle ne voulait pas prendre le risque de le perdre à cause de ses sentiments à son égard. Quitte à choisir, elle préférait rester dans la souffrance. Acquiescant ses paroles, elle finit par répondre.

TAE YEON - « Parce que … »

Lui dire, ou ne pas lui dire ? Se libérer d’un poid, c’est bien, mais risquer de le perdre, ça ne l’est pas. Laissant une pause, elle reprit.

TAE YEON - « Parce que rien. »

Finalement, elle aurait dû ne rien dire, si ce n’était que pour sortir une phrase aussi inutile que celle-ci. Soupirant, Taengoo desserra son étreinte, et, lui faisant de nouveau face, elle baissa pour la énième fois sa tête, ne voulant croiser son regard.