Il était désormais dans sa chambre. Sur le trajet il n’avait eu de cesse de revoir encore et encore le regard de ce jeune homme. Ça l’énervait et le blessait en même temps. Ce fait d’être considéré comme quelque chose qu’il ne faut pas offenser ni même s’approcher au risque de voir ses mains se bruler. C’était ce sentiment qu’il avait eu en voyant la réaction du garçon. Finalement même si le premier contact avec celui-ci n’avait pas été des plus agréables, au moins il s’était dit que cela c’était passé entre deux camarades sur un pied d’égalité et il avait seulement fallut qu’il lui dise son prénom pour qu’il change totalement. Passant du noir au blanc. Vraiment énervant. Il secoua sa tête pour tenter de chasser ses idées, bien qu’en temps normal il n’attachait que peu d’importance à ce que les gens pouvaient penser de sa froideur qui était plutôt considéré comme de la réserve, il n’aimait pas du tout montrer son côté orgueilleux et savait parfaitement qu’il s’était mal comporté. Ce n’était vraiment pas le moment de penser à ça. Il devait encore mettre son uniforme, préparer ses livres et parchemins et aller déjeuner. Il se leva donc de son lit sur lequel il s’était assis pour se poser. Il se dévêtit et mit son uniforme avant de prendre ses affaires en direction du réfectorium.

Lorsqu’il arriva sur les lieux, il s’installa auprès de son meilleur ami et dans une mine assez sombre attrapa un morceau de pain qu’il tartina de beurre et de confiture de fraise. Il avait beau se dire qu’il n’y pouvait rien, si le garçon avait pris la décision de le mettre sur un piédestal mais rien n’y faisait, cette culpabilité était bien présente et il voulait s’en décharger.

« Tu t’es levé du pied gauche ? » lui lança alors son ami.

Il soupira de nouveau au souvenir de ce qu’il s’était passé et raconta toute l’histoire au garçon. Quand il donnait sa confiance, il avait tendance à dire tout ce qu’il avait sur le cœur sans penser aux conséquences, c’est pour cette raison qu’il prenait bien soin de choisir les personnes à qui il l’accordait.

« Je vois…Tu m’étonnes que ça t’énerve, toi qui déteste ça. D’ailleurs tu sais qui sait. »
« Non, même pas…Je ne suis même pas sur de pouvoir le croiser de nouveau un jour pour tenter de m’expliquer…Mais tiens regardes c’est lui, tu le connais peut être... » Avait-il dit en montrant de sa tartine la personne qui était en train de traverser la porte qui se trouvait en face d’eux.

Il savait qu’il devait aller le voir mais une partie de son orgueil était toujours bien présente et l’intimait de rester assis, ce qu’il fit en fin de compte. Ça l’énervait vraiment, le fait d’être ballonné par son orgueil et sa conscience, c’était vraiment usant.

C’est alors que son ami lui répondit que oui il le connaissait, qu’il était même son professeur particulier et que ça l’étonnait même pas désormais. Il l’informa que le jeune garçon était quelqu’un de très gentil en fin de compte mais terriblement réservé et s’étonna même qu’ils aient pu se prendre le bec même s’il connaissait le tempérament orgueilleux de son ami. Ce qu’il découvrit également, c’était que ce fameux, Yokota-san était un senpai et donc qu’il lui avait manqué cruellement de respect. Il était mortifié par cette idée et se contenta d’observer son verre de lait. Que devait-il faire ? Maintenant que Ki Suk lui avait parlé de ce garçon, il avait l’impression qu’ils étaient fait de la même trempe et que c’était juste un malheureux concours de circonstances s’ils s’étaient pris le bec tous les deux. Il soupira encore une fois. Aujourd’hui il était à lui tout seul le pont des soupirs et son ami ne manqua pas de lui rappeler.

« Allez, je suis sur que si tu vas lui présenter tes excuses, il les acceptera et puis vous êtes tous les deux d’Osaka, vous êtes plutôt laxiste en général, non ? »

C’était donc pour ça qu’il semblait être si effrayé ? s’était-il dit en regardant son ami. Oui c’est vrai qu’à Osaka, sa famille représentait la digne aristocratie des sangs purs : les plus riches, les plus réputés, les plus admirés, les plus haïs et il en passait encore. Donc oui, maintenant la réaction excessive du garçon prenait un sens. Ayant fini de boire son verre, il se leva et lança à son ami.

« Oui, tu as raison si je n’y vais pas maintenant, je sais que ça va me perturber pour le restant de la journée. »

Il se dirigea donc d’un pas maitrisé mais sur et vint du côté de la table des Geobuk où son sempai prenait son petit déjeuner accompagnait surement par ses amis, supposa-t-il. Ce qui était bien pendant le petit déjeuner, c’est que ce n’était pas inhabituel de voir les maisons se mélanger, on voyait souvent accoudé à la même table, les quatre maisons réunis et donc le fait qu’il soit de ce côté de la salle ne semblait en aucun cas étrange. Il s’avança jusqu’à lui et dans une voix calme bien qu’elle semblait un peu trop froide, il lança à l’intention du jeune homme.

« Excusez moi de vous déranger, Yokota-senpai, pourrais-je vous dire quelques mots, enfin si vous me le permettez. »

Il s’inclina d’ailleurs par la même occasion. La situation prenait une tournure des moins attendues mais pourtant celle qui aurait du se passer si elle s’était passée dans des conditions normales. Il ne savait pas si celui-ci allait accepter de l’écouter mais au moins il pourrait soulager sa conscience en se disant qu’il avait fait le premier pas…

La voix naturelle de Yano pouvait vraiment porter à confusion. Il avait malgré lui une voix bien rauque et surtout cassante qui donnait surtout l’impression qu’il était aussi froid que de la glace. De plus, la manière qu’il avait de s’exprimer ne venait pas jouer à sa faveur. Il sentit les regards interrogateurs des amis de son sempai sur lui. Il faut dire que le ton qu’il avait utilisé malgré lui portait tout lieu de croire qu’il était toujours énervé, ce qui n’était pas du tout le cas. Il était juste venu lui présenter ses excuses en portant le blâme de cette malheureuse rencontre, car oui, Yano avait beau être un poil orgueilleux, il n’en restait pas moins humble, assumant et répondant de ses erreurs. Ce qui était le cas ici. Il se contenta uniquement de poser un regard neutre sur son sempai pour ne pas le brusquer. Il faut dire qu’en temps normal, il aurait surement tout fait pour l’éviter après un si fâcheux accident. D’ailleurs la personne en question se raidit d’un seul coup et il ne s’en étonna même pas, après tout c’est ce qu’il aurait surement fait dans son cas. Face au regard inquiet du jeune homme, il se contenta seulement de le saluer de nouveau comme un kouhai est sensé le faire avec un sempai.

« Ha ? »

Réaction des plus naturelles en fait. Il se contenta alors de rester droit comme un piquet attendant que le jeune homme comprenne où il voulait en venir. Il faut dire qu’il était bien tranquillement en train de prendre son petit déjeuner et il ne devait surement pas s’attendre à le voir de sitôt, ou un jour. Il s’excusa alors de manger sa tartine et manqua même de s’étouffer pour pouvoir lui parler sans avoir la bouche pleine. Il aurait surement pu rire de la situation, si celui-ci avait été son ami, mais leur relation actuelle était très loin d’être si avancée pour pouvoir se permettre une telle chose. Il se contenta alors de rester neutre, regardant son sempai reprendre sa respiration en buvant son verre et le suivit lorsque celui-ci lui pria de le faire.

Ils étaient désormais au dehors du refectorium. Un peu à l’égard pour éviter à toute oreille indiscrète d’écouter mais assez prêt pour ne pas paraitre suspect non plus. Ils étaient donc désormais face à face et alors qu’il était sur le point de se lancer, Yokota-san prit les devant et le pria de s’exprimer. Qu’avait-il donc lui à lui dire ? Même Yano, ne le savait pas. Il ne comprenait pas pourquoi il voulait éclaircir la situation entre eux…Enfin si, s’il y réfléchissait un temps soit peu. Yano n’était pas un garçon de bonne famille imbue de sa personne et qui ne faisait pas attention aux sentiments d’autrui. On pouvait même dire que c’était le contraire…Enfin de ne pas blesser une personne, il avait toujours tendance à se muer dans un silence, mais cette fois ci et en plus sans le vouloir, il semblait vraiment avoir blessé l’orgueil de son sempai. C’était bien une chose qu’il ne pouvait supporter et surtout il devait s’excuser de son comportement également. Indigne de sa personne, surtout que c’était exactement le genre de comportement qu’il ne pouvait pas supporter chez les autres. Mais voila, c’était un sujet délicat autant pour son sempai que pour lui. Habitué à être servi et respecté, il n’avait pas apprit à bien se comporter avec les autres, ou du moins leur parler en leur donnant le respect qu’ils méritaient. C’était également pour cette raison qu’il restait si fermé aux autres ou du moins tenté de l’être car au fond, Yano était quelqu’un de très ouvert, facile d’approche si on n’avait pas peur de l’approcher. Cette froideur dont tout le monde semblait l’accabler et même lui, n’était qu’une réserve de sa part due à sa peur de faire mal à autrui. Cependant c’était à son tour de parler, d’exprimer ses regrets et de faire abstraction de son orgueil de petit prince pour reconnaitre ses fautes. C’est pour cette raison qu’il ne prit pas la peine de réfléchir à ce qu’il allait dire et lança simplement :

« Je suis venu vous présenter mes excuses pour l’accident de tout à l’heure…Je me suis comporté comme un garçon orgueilleux et je vous ai manqué de respect…Je ne peux pas y penser sans me sentir mortifié et j’ai pleinement conscience que j’ai du également vous blesser. C’est pour ces raisons que je tenais à venir vous présenter mes plates excuses.»

Il reprit son souffle un instant. Il avait fait en sorte que sa voix soit la plus agréable possible, bien qu’elle avait toujours ce ton froid et cassant.

« Je suppose que l’image que je vous ai montrée de ma personne ce matin n’était pas des plus agréables et je vous prierais de mettre ça sur le compte de l’idiotie et d’un manque de discernement de ma part. Voila Yokota-san. » Dit-il en s’inclinant de nouveau.

Reconnaitre ses fautes étaient une chose qu’on lui avait toujours apprit à faire. C’était donc une chose naturelle de le faire et il ne pourrait en aucun cas en rougir car il était persuadé d’avoir prise la bonne décision. Quelle allait être la réaction de ce sempai vis-à-vis de sa confession ? Il ne le savait pas mais au moins il pourrait se consoler en se disant qu’au moins il avait fait le bon choix.

La réaction de Kimitaka étonna énormément le jeune homme. Il ne voyait vraiment pas en quoi recevoir des excuses qu’il méritait amplement pour la façon dont il s’était comporté pouvait le gêner à ce point. Il avait au moins dit ce qu’il avait à dire en tâchant d’y mettre la forme comme on lui avait apprit à le faire. Ses habitudes étaient parfois encombrantes car il s’en référait toujours lorsqu’il devait faire quelque chose. En tant qu’héritier, il se devait d’être un modèle de sagesse, de classe et de prestance, c’était de cette façon qu’il avait été élevé. Cependant en toute honnêteté parfois cette rigueur l’énervait et il se sentait oppressé dans ce rôle de petit prince bien trop parfait pour être réel. Lui aussi, il lui arrivait d’avoir envie de tout casser, d’envoyer au diable toute cette politesse qu’il avait l’habitude d’utiliser à tout vent, cette apparence assez froide pour tenter de garder ériger des frontières entre lui et les autres. Oui parfois il avait vraiment envie de se montrer tel qu’il était : réservé, poli, respectable, amusant, gentil, un peu orgueilleux sur les bords mais rien de bien grave. C’était un solitaire dans l’âme car il n’avait pas l’habitude d’être entouré par pleins de gens, il aimait cette solitude qui avec le temps était devenue plus qu’une amie qu’autre chose. Par contre il était loin d’être fermé, il écoutait toujours ce qu’on avait à lui dire et prenait toujours soin à la réponse qu’il allait donner, pour éviter de faire du mal à celle-ci. Il faut dire que les premiers mois à Akiwa avait été pénible pour la bonne et simple raison que non il ne connaissait personne et les seuls personnes qu’il avait fréquenté jusqu’alors était sa sœur et son frère. La peur de l’inconnu, le fait de ne pas savoir s’il devait faire confiance ou non aux autres, l’avait rendu hyper méfiant et aussi dur et froid qu’un roc mais sa rencontre avec Ki Suk l’avait énormément changé. A sa présence, il redevenait lui, celui qui se cachait derrière cette apparence. Et puis avec le temps, il avait tendance à prendre confiance en lui et à laisser les gens l’approcher plus facilement. Pourtant cette prestance due à son éducation, ce regard neutre aussi expressif qu’une poupée était toujours là et il avait toujours autant du mal de se faire des amis. Il ne faut pas penser qu’il cherchait en Kimitaka, un ami potentiel, c’est juste qu’il voulait qu’ils repartent sur des bonnes bases. Après tout, étant l’élève de Ki Suk, les chances qu’il le croise étaient nombreuses et il préférait que l’histoire entre eux sur cette affaire soit totalement réglée pour qu’ils puissent simplement l’oublier. Tout simplement, rien de plus, rien de moins.

« Merci... Ne… vous en faites pas... Je n'en tiendrais pas rigueur... C'est de ma faute... aussi. Je n'ai pas... je n’aurais pas dû vous juger... comme je l'ai fait. »

Une réponse des plus étonnantes que cette fois, il ne put s’empêcher de pousser un petit rire en s’excusant tout de suite après. Il fallait croire que le jeune homme ne s’attendait surement pas à sa réaction et s’attendait à toute autre chose. Et puis était ce normal qu’un sempai vouvoyé son kouhai ? Enfin même s’il était un « aristocrate » comme certains se plaisaient à l’appeler, il n’en restait pas moins un élève parmi tant d’autres. Il cacha derrière sa main, le sourire amusé qu’il affichait désormais. C’était quelque chose d’étonnant et surtout la situation actuelle l’amusait vraiment. Dans le plus absurde et idiot, il pensait qu’ils ne pouvaient pas faire mieux.

« Écoutez, il semble que vous soyez au courant que je fais partie de la famille d’Osaka…Mais ce n’est pas vraiment utile de faire autant de chichis…d’accord ? Je pense que nous sommes partis sur des mauvaises bases. De plus, comme vous êtes un ami de Ki Suk et qu’il se trouve être un de mes amis, je ne pense pas que cela soit agréable pour lui de se retrouver, comme balloter entre nous deux. Enfin bref, je suis ravi d’avoir pu éclaircir notre situation. » Dit-il simplement dans un sourire intimidé

Il n’était pas homme à sourire si facilement, ou du moins pas devant un parfait inconnu. Il se demandait s’il devait rajouter autre chose, ou s’éclipser dans une dernière courbette. Contrairement à ses habitudes, sa voix semblait moins cassante vu qu’il était amusé par leur situation, il espérait seulement que le garçon n’avait pas mal interprété son rire et ses paroles…

Il regretta son geste tout de suite après avoir vu le regard de son sempai. Celui-ci n’avait pas semblé apprécier ce qu’il venait de dire. Son regard était aussi froid que de la glace et Yano regretta immédiatement ce qu’il venait de faire, surtout blessé par cette si vive réaction que venait d’avoir le jeune homme. Qu’est ce qu’il avait pu dire pour blesser et énerver ce garçon ? Il n’en avait aucune idée, ce qu’il avait dit était ce qu’il pensait. Il ne voulait plus penser aux mauvaises circonstances qu’avait été le cadre de leur rencontre et faire table rase de ce qu’il s’était passé dans les douches. Mais il semblait que son sempai ne l’entendait pas de cette oreille. Et après on disait que c’était lui, le garçon orgueilleux dans cette histoire. Autant vous dire qu’il allait prendre mal tout ce qu’il allait se passer désormais. Il se raidit à la réaction du jeune homme et reprit son visage impassible. Il voulait bien être gentil, tenter de mettre son orgueil de côté mais il ne voulait surtout pas se manquer de respect envers lui-même. Si celui-ci avait l’intention de se moquer de lui, de bafouer pour son plaisir l’orgueil du jeune homme, il avait bien l’intention de ne pas se laisser faire.

Finalement les personnes d’Osaka étaient connus pour être des gens simples qui se prenaient pas la tête pour des futilités autant le jeune homme et lui-même ne rentraient pas du tout dans cette image préétablie. Mais il tenta de contenir son orgueil deux secondes, après tout, n’étaient-ils peut être pas en train de mal se comprendre ? Peut être que ce qu’il avait dit avait pu blesser le jeune homme d’une quelconque façon mais il était bien incapable de savoir quoi. Pour lui ce qu’il avait dit était la réalité, même s’il jugeait son sempai capable de contenir sa rancœur contre lui autant il ne voulait pas que Ki Suk se retrouve entre les deux, coincé dans une situation embarrassante au tant pour lui que pour eux. Peut être que c’était ça qu’il l’avait énervé ? D’avoir utiliser Ki Suk comme excuse ? Et bien pourtant c’était une des raisons qui l’avait poussé à venir s’excuser…Car non, il ne voulait surtout pas que son ami se retrouve dans une situation délicate. Etait-ce quelque chose d’idiot de penser à ça ? Pour lui, il pensait plus au bien être de ses amis qu’au sien. Il avait pris sur lui pour venir ici, essayer de soulager sa conscience et repartir sur des bases dites « normales », tout ça pour éviter une gêne pour son ami. Mais il semblait que le jeune homme en face de lui ne l’entendait pas de cette façon. Pensait-il qu’il avait l’intention de prendre Ki Suk en partie ? Lui demander de choisir son camp ? Mais pour qui il le prenait ? Il n’aurait jamais recours à une telle chose…Comme quoi ce garçon semblait avoir une image toute faite de ce que lui, Wada Yano, devait être réellement.

Pathétique, oui c’était bien le mot. Ce genre de politesse guindée tout ça parce qu’il avait peur que le grand et magnifique « Wada Yano » ne se venge sur lui, s’il le heurtait, cette trouille et craintes typique des Geobuk avait tendance à l’énerver, ou du moins dans le cas présent l’avait bien remonté. Il se demandait même s’il voulait vraiment entendre ce qu’allait lui dire Yokota-san…D’ailleurs qu’allait-il dire ? Aucune idée et là il s’en fichait pas mal à l’heure actuelle.

« Laisse-moi me venger. »

Te venger ? Faillit lancer Yano surprit et toujours autant énervé par la réaction du garçon. Se venger de quoi ? Il lui semblait qu’ils avaient remis les pendules à l’heure en s’excusant. Ce sempai était il aussi voir plus orgueilleux que lui ? Il trouva la situation complètement ridicule…Oui c’était le mot, Yano était rancunier mais jamais il ne se vengeait, non ce n’était pas son style. Quand il était blessé, il excluait tout simplement la personne de sa vie, comme si elle n’avait jamais existé et vu la réaction du jeune homme, c’était ce qui allait inévitablement arrivé. Il avait fait profil bas de son orgueil, avait admis ses fautes et il voulait en plus de cela qu’il le laisse se venger. Au nom de quoi, hein, il se permettait de vouloir se venger ? Ensuite on disait de lui qu’il était orgueilleux, à cet instant précis, il eu plus l’impression que c’était ce sempai qui était imbu de lui-même.

« Je ne sais pas quand, je ne sais pas encore comment. Je ne sais pas combien de temps ça prendra. Mais lorsque le moment viendra, laisse-moi me venger. Alors je te pardonnerai définitivement. »

Il soupira simplement mais sans le cacher. Ce type usait vraiment ses nerfs depuis le début de la matinée, pourtant à l’heure actuelle, il tentait réellement de les apaiser. Il se mua dans un silence quelques minutes tentant de se calmer mais rien n’y faisait. S’il croyait qu’il n’avait pas assez d’estime pour lui-même pour se laisser aller à une chose stupide, ce garçon se mettait le doigt dans l’œil.

« Tu sais quoi ? Fais comme tu veux. » Lança-t-il simplement en prenant congé sans lui accorder une courbette.

Ou était passé la politesse et la salutation habituelle à un sempai ? Qu’elle aille au diable cette satanée politesse. Face à des gens imbues de leur personne, elle n’avait pas son effet et pour rien au monde, il avait l’intention de bafouer son intégrité et l’image qu’il avait de lui. Oh ça non jamais. Yokota-sempai voulait se venger que grand bien lui fasse mais qu’il ne compte pas sur lui pour lui en donner l’occasion. Il l’avait pris dans le mauvais sens du poil maintenant ce mec allait comprendre ce que c’était de bafouer son honnêteté.