I know you're happy just to sit and hate me.

L

a jeune femme passa ses fins doigts dans ses longs cheveux blonds. Un sourire flottait sur ses lèvres, l’observant avec joie dans le miroir qui était devant elle. Elle valsa un instant sur elle-même pour se jeter un dernier coup d’œil. S’aimait-elle à ce point? Non pas spécialement, seulement elle devait s’assurer qu’elle était parfaite de la tête au pied avant d’aller rejoindre les autres élèves dans le réfectorium. La fierté allait surement lui causer sa perte, jugeant chaque détail de son allure avec soins et méticulosité. Il fallait savoir que la jeune femme était somme toute admirative envers sa propre maison, la considérant probablement sous un œil différent des élèves d’Akiwa. Alors lorsqu’il était question de se pavaner parmi les autres étudiants, la jeune blonde n’omettait aucun détail. Obsessive. Pas un seul cheveu sur ses vêtements, bien. Pas de faux pli, parfait. Pas de – OMO ! Ses yeux s’écarquillèrent rapidement, ses doigts n’osant pas toucher le fil qui dépassait du bas de sa jupe d’un bleu royal, tout près de son genou. Parce qu’évidement, même lorsqu’elle ne portait pas l’uniforme de l’établissement, sa garde-robe restait dans les teintes de sa maison. Elle inspira lentement, redressant les épaules et le dos, la tête haute – Exactement comme maman lui avait bien appris. Pas de panique, pas de panique, ce n’est qu’un fil. Il suffisait seulement de le faire partir et le tour était jouer non? Elle afficha une moue, observant ce qui l’entourait avec une teinte de panique dans les yeux. C’était seulement elle ou tout semblait si sale? Peu importait pour le moment, elle devait trouver un objet coupant pour se débarrasser de ce fil. Rien, évidement.. Pas le choix, elle devait bien entendu tirer sur celui-ci pour le faire partir. Le truc était de le faire délicatement pour ne rien abimer. Sec, rapide mais avec doigté. Inspirant profondément, elle ferma les yeux pour resserrer ses doigts contre le fil … et tira d’un coup. Le bruit de craquement qui s’en résultait n’était en rien pour la rassurer. Les muscles tendus sous la nervosité, Jee Yie n’ouvrit qu’un seul œil. Les lèvres pincées, elle osa finalement regarder cette immense déchirure qui partait de la base jusqu’à … beaucoup trop court. Elle fronça les sourcils, elle n’avait pas le temps d’aller se changer. Pas de panique, pas de panique.. il y avait sans doute une solution.

~

Kang Jee Yie. Les yeux clos, la jeune femme glissa le bout de ses doigts contre le bois de la porte d’entré. Il fallait faire avec, c’était un fait. Seulement c’était beaucoup trop court et beaucoup trop vulgaire pour une jeune femme de son rang. Sa mère devait sans doute se retourner dans sa tombe, et son père devait ressentir un frisson désagréable sans même savoir que sa petite fille adoré allait se trimballer avec une jupe qu’il qualifierait de trop courte pour une trainée. La fierté, je vous avais bien prévenue qu’elle causerait sa perte. Il fallait savoir que la madone ne baissait jamais les bras lorsqu’elle rencontrait des obstacles. Redresse le dos, la tête haute et fonce ma fille, regarde droit devant toi et surtout, surtout fait abstraction des commentaires. C’était tout de même fou comment les jeunes d’aujourd’hui étaient tous imbus d’eux même. Forcément que tout le monde allait la regarder ! Quoi qu’il en soit, elle poussa la porte comme si de rien était, affichant un grand sourire fier, comme si rien ne pouvait la faire ralentir, comme si rien ne pouvait lui gâcher la vie. Ahah, prend ça la malchance ! Tu ne viendras jamais à bout de Jee Yie ! Elle avança finalement dans la salle, ses talons hauts résonnant à peine dans le brouhaha ambiant de la salle. Elle avança d’un pas toute fois rapide, n’ayant pas réellement envie de s’exhiber dans cette petite jupe qui rebondissait au gré empressé de ses pas. Son sourire disparut toute fois rapidement lorsque quelque chose de mou se glissa sous son pied. L’impression du sang qui s’évaporait de son corps se fit rapidement sentir alors qu’elle posait les yeux sur une chose horrible. Sale, crasseux, dégoutant, horrible, gluant et – oh sweet heaven. Bordel. À première vue, quelqu’un était sans doute mort sur le plancher de la salle. Les sourcils froncés, le cœur au bord de ses lèvres rosées, la jeune femme semblait faite de pierre. Combien de personne dans cette école savait le nombre de phobie qui se constituait en son petit corps ? Beaucoup trop apparemment. C’était simplement beaucoup trop fort pour elle, observant avec peur ce qui l’entourait, oubliant rapidement sa petite jupe et les gens qui vaguaient à leurs occupations. C’était elle ou ses mains tremblaient déjà? Elle avait sans doute une mine affreuse, verte et probablement que certains avaient remarqué qu’elle était limite près de perdre conscience. Combien de bactéries se trouvaient sur le sol au moment présent? Combien longeaient déjà sa jambe, combien étaient présentement contre son ventre, tout près de ses lèvres? Nouveau haut le cœur. Dramatisation, canalisation, inspiration. Elle devait - ce concentrer – sur - autre chose, marcher et se rendre jusqu’à sa place habituelle. Vaincre sa peur. Elle redressa le menton, son regard se posant contre la table des Ineo qui se faisait silencieuse. Du moins une bonne partie. Ses sourcils se détendirent sous la constatation.

C’était donc eux ! C’est sale et horrible … MM! Par la barbe de merlin, Cette fois s’en était de trop. Elle ne flancherait certainement pas. D’ailleurs, pourquoi chaque fois qu’il lui arrivait une humiliation publique, les Ineo y étaient pour beaucoup? Ses doigts tiraient nerveusement contre le bas de sa nouvelle jupe, mordillant sa lèvre sans toute fois arrêter de leur lancer des regards meurtrier. Au final, si elle aurait put les tuer sur place, elle l’aurait fait. Mais elle ne pouvait pas, son regard se posant finalement sur la table des professeurs au fond de la salle. En l’occurrence, elle ne pouvait même pas se tirer d’affaire avec un sortilège pour tout nettoyer.

Sales rats !

Voilà. Ils avaient réussit à lui faire dire des mots déplacés. Elle baissa les yeux, pour remonter rapidement la tête avec désespoir. Alors, quand faut y aller, faut y aller. Elle posa un pied devant elle, tout en essayant avec peine d’afficher une expression sereine. Elle posa un autre pied, et ainsi de suite. Tout allait bien, tout irait bien, ce n’était pas si pire … tentait-elle de se convaincre alors qu’elle grinçait des dents.

Elle resta simplement bouche bé lorsqu’elle arriva devant sa table, observant avec horreur qu’elle était effectivement la personne visée. Évidement elle n’allait certainement pas leurs donner victoire, non certainement pas. Elle savait se relever avec grâce, avec classe, avec – MERDE – pardonnes moi maman. Ses deux mains s’accrochèrent aux dos de deux élèves qui se trouvaient à proximité entre les deux tables où elle venait tout juste de mourir sur place. Elle était sans doute tout près de la crise de nerf, mainte chose se classait dans une liste terrifiante qui lui faisait perdre la bonne humeur. Entre autre, ne rien contrôler de A à Z en faisait partie. Ce n’était définitivement pas une bonne journée. Elle n’avait certainement pas envie de rester ici, premièrement aller se laver devenait primordial pour elle. Elle se redressa finalement, son pied glissant malheureusement encore une fois contre le sol gluant. Elle devrait jeter ses talons et ce sans aucun regret. Elle observa ses mains couverte de saleté, inspirant avec difficulté. La jeune blonde prit finalement place contre sa chaise, ses yeux recherchant le fautif parmi la table de devant, les lèvres pincée sous la rage.

3, 2, 1, 0. Le silence se fit à la table des Ineo tandis que Mademoiselle Demie-vélane approchait. Allait-elle tomber dans le piège ? Oui, sans aucun doute. Cela tombait sous le sens. Dès qu'il y avait une stratégie pour la faire sombrer, à croire qu'elle était cruellement maladroite, elle se faisait avoir. Par chance, elle se relevait toujours avec grâce. Ce pourquoi le brun s'obstinait à lui faire des sales coups : il aimait à la voir s'en sortir comme aucune autre ne le faisait. Simple : si les Ineo avaient décidé de faire le coup de la nourriture écœurante étalée sur le sol à une autre étudiante, celle-ci aurait sûrement pleuré. Bah quoi ? C'est humiliant de tomber là-dedans. Qui plus est sous le regard des autres. Bien que le pire n'était pas d'être victime de ce piège mais victime des méchants de l'école. C'est ça surtout qui faisait verser des larmes aux proies, non pas une robe tâchée (quoi que). Mais avec la belle blonde c'était différent : elle ne pleurait pas. Ce qui avait le don d'à la fois agacer et amuser le sang-pur. Quelles valeurs Madame Kang avait-elle inculquées à sa fille pour que celle-ci ait autant de sang froid ? Il n'en savait rien, mais ça rendait son étude de Jee Yie intéressante ; étant lui-même persuadé que pas mal de mamans avaient sans nul doute voulu enseigner les mêmes choses à leurs filles mais que cela avait misérablement échoué. Oui, un bon nombre d'étudiantes essayaient de se la jouer fières, mais rares étaient celles qui y arrivaient. Comme la vélane. Tandis que chacun observait la coréenne se diriger dans leur direction, Jae Hyun, lui, se lanca dans la dégustation d'une pomme rouge écarlate. Si le spectacle ne l'intéressait pas ? Bien évidemment que si. Seulement, il voulait qu'elle sente que si il lui arrivait encore malheur c'était à cause de lui : le seul grossier personnage ne lui accordant pas un seul regard alors qu'elle se noyait dans une masse de microbes. D'ailleurs, pauvre enfant. Elle qui détestait tellement la saleté. Une vraie Hypocondriaque. Quelle jouissance, cela devenait tellement facile de la dégoûter.

"Juteux ce fruit."

Lança le brun tout en croquant de nouveau dans la pomme qui trônait entre ses mains. Quelques élèves des autres tables se retournèrent vers lui, apparemment choqués du fait qu'il n'avait rien à cirer de ce qui se passait en cet instant précis sous ses yeux (en même temps, à quoi pouvaient-ils donc s'attendre ? Qu'il court au secours de la vélane ? Ah, ah) ; les Ineo, pour certains, s'impatientaient de la réaction de la jeune femme qui avait encore les fesses par terre, apparemment sidérée. Les autres, eux, mangeaient de nouveau en reprenant leurs sujets de discussions abordés un peu plus tôt. La situation devint alors intéressante : Jee Yie s'était relevée, furieuse. Mais le fait qu'elle soit énervée n'était pas visible aux yeux de tout le monde. Il faut dire qu'elle cachait bien ses émotions. Mais elle n'échappait pas au regard d'aigle de Jae qui avait enfin daigné poser ses yeux sombres sur elle : tiens, elle n'avait pas encore fait une syncope à cause de tous les microbes se trouvant au sol (à la base ce n'était que de la nourriture, mais sans doute pas dans l'esprit de la jeune vélane) ? Époustouflant. Mais ce qui l'était encore plus, c'est qu'elle venait à nouveau de tomber. Ma parole, qu'elle était maladroite. Mais il faut aussi souligner que le fait de marcher avec des talons sur un sol graisseux n'était pas chose aisée, même pour une lady. Soupirant d'amusement, Jae Hyun prit un nouveau morceau de son fruit sucré en fixant la belle. Non, là il n'était plus question de regarder ailleurs : la robe bleu roi de la demoiselle était joliment craquée et pleine de tâches. Comment Jee Yie allait-elle survivre à ça ? Apparemment, elle avait encore le courage de s'asseoir à une table plutôt que de se ruer vers la douche la plus proche. Bravo, dix points pour toi. Pourtant, la cerise sur le gâteau fut les regards meurtriers qu'elle ne tarda pas à lancer à la table des Ineo, cherchant le coupable. Et c'est avec un fin sourire (reflétant bien sa cruauté) que Jae Hyun répondit à son appel désespéré quelques secondes plus tard. Oui. C'était lui le chasseur : et la petite biche devait sans doute se trouver dans un état d'esprit loin d'être bon. Entre l'envie de tuer son agresseur et la peur d'être contaminée par toutes sortes de maladies. Ah, ah. Coldford, haut perché sur le verre de son maître, agita sa queue vers la jeune fille comme pour lui faire comprendre que lui aussi lui transmettait ses amitiés. Fier de son animal de compagnie, le sang-pur lui caressa doucement la tête :

"Poli avec les dames, c'est bien."

Cette phrase prononcée par sa propre personne le fit sourire inconsciemment : ce qu'il pouvait être drôle. Coldford n'était autre qu'un lézard parfaitement éduqué par un maître égoïste et cruel. Et ce responsable était fier de ses enseignements et de la loyauté de son reptile.

"Toi aussi tu es une lady."

Lança à voix haute le membre d'Ineo, toujours autant amusé par son humour déplacé. Oui, comme vous le devinez, il ne faisait ça que pour énerver la vélane qui n'allait sans doute pas tarder à se venger. Mais comment ? Elle ne pouvait tout de même pas se mettre à lui crier dessus en public ou à lui lancer des aliments ou des objets au visage devant tout le monde ? Cela ne lui ferait pas une bonne pub. Et ça, c'était un autre détail qui faisait de Jae Hyun un être adorant pousser à bout la blonde. Cela faisait bien 4 mois qu'il essayait de la faire céder. Mais elle tenait bon : mais pour combien de temps encore ? Sous le regard brûlant de sa victime, Jae joua le rôle du parfait innocent : il ne la regardait plus, adoptant une attitude de petit ange. S'était-il passé quelque chose ? Il n'en avait pas le souvenir. L'avait-on vu faire le moindre coup bas à l'étudiante ? Pas le moindre. Le sourire qu'il lui avait accordé était-il mauvais ? Cela restait un sourire. Qu'en était-il du fruit du démon qu'il avait mangé ? Ce n'était pas une preuve de sa culpabilité. La seule chose qui pouvait sans doute le trahir en ce moment précis était qu'il avait l'air beaucoup trop innocent pour l'être. Mais il faisait exprès. Il ne cherchait qu'à rendre Jee Yie davantage furieuse. Cela marchait-il ? Il faudrait qu'il la regarde pour ça. Mais il n'en était pas question ; il savait qu'elle ragerait d'autant plus si il l'ignorait. Cependant, Jae Hyun était humain (sorcier, mais dans le contexte ça n'a pas d'importance) ; et de ce fait, il n'était pas insensible au charme des sirènes. Et la blonde faisait partie de cette charmante race. C'est donc contre son gré qu'il posa les yeux sur elle. Quand il s'en rendit compte, il détourna rapidement son regard, mal à l'aise. C'était quoi ce délire ? Jee Yie ne lui plaisait pas. Pas le moins du monde. Plutôt mourir dans une fausse à purin. Nouveau regard vers la vélane. Qu'est-ce qu'il disait déjà ? Ah oui, magnifique. Ses cheveux sont d'un blond...

Ta gueule.

Jae Hyun inspira fortement avant de mettre sa tête dans ses mains pour sortir de ce cauchemar. Il avait lu pas mal de choses sur les vélanes. Mais c'était une des premières fois où il était spectateur de sa propre folie. Il ne pouvait plus contrôler ni son corps ni son esprit. Il la trouvait belle, belle à mourir. Ce qui, il le savait, était complètement faux. Elle était passable et drôle à observer, rien d'autre. Un beau spécimen, oui voilà. Mais il n'avait jamais, en aucune façon, ressenti d'admiration ou d'attirance pour elle. Et ça, il en était sûr. Alors que quelqu'un lui explique pourquoi il était en train de se demander comment il pourrait l'aborder et de qui elle tenait ses yeux si captivants ? Achevez-le. C'est horrible de se rendre compte qu'on pense à des choses positives concernant un adversaire. Surtout quand on ne le pense pas vraiment. Ceci n'était lié qu'au charme ancestrale de cette race de poissons. Voilà tout. Il la regarda de nouveau, cette fois plus longuement et surtout volontairement : il fallait qu'il l'analyse. Qu'il comprenne ce qui faisait d'elle une vélane. Ses cheveux, son corps, son élégance, sa bouche, ses yeux ? C'était quoi le secret ? "Sans doute pas sa robe" songea le brun avant de rigoler légèrement. Ce qui étonna son meilleur pote qui vira un regard inquiet vers lui. C'est vrai qu'il était rare qu'il rigole. Encore plus seul. Mais bon, il avait le droit de penser à quelque chose d'amusant, tout de même. Et le vêtement de Madame était la cible parfaite. Jae Hyun pouvait d'ici voir la cuisse de la blonde, ce qui lui décrocha un sourire charmé. C'était d'une perfection incroyable. Son corps entier, même. Est-ce qu'un homme y avait déjà touché ? Il n'en savait rien mais il sentit un léger et incontrôlable sentiment de jalousie se coincer dans sa gorge. Pardon, jalousie ? Il y a erreur. Le sang-pur est un être blasé et simple. Il se fichait de savoir le passé de Madame Poisson et ne pourrait être dans aucune situation jaloux d'un pecnot (surtout à cause d'elle) ; cette fois-ci ce fut un soupir de lassitude qui s'échappa des lèvres du membre d'Ineo alors qu'il regardait Coldford : "Tu la trouves belle, toi ?"

S

on souffle se faisait de plus en plus rapide et difficile, l’impression que ses poumons semblait sur le point de se fendre. Elle hyper ventilait, c’était un fait. Non elle ne pleurerais pas, non elle ne leurs laisserait pas ce plaisir. Son regard se posa enfin sur le fautif, du moins sur le concepteur de cette farce immonde. Parce que non, ce n’était pas la vie qui se jouait chienne, mais la présence du brun dans les parages. Kang Jae hyun. Quelle sotte, elle aurait dut y penser dès le début. Ses mains se serrèrent en deux petits poings de rages, ses dents faisant de même pour ne laisser échapper aucune plainte de souffrance, ne portant pas attention aux quelques goutes de sang qui se laissait tomber contre le bois vernis de la table. Si les vélanes étaient réputé pour leurs beautés, les gens oubliaient bien trop vite leurs caractères colériques sans fin. Au final, même si elle n’était point une vélane à proprement parler, cette démence de rage se pointait assez rapidement. Ce petit prétentieux devrait remercier le ciel qu’elle n’ait pas le pouvoir de lancer des boules de feux tel une vrai vélane lorsqu’elle était en colère. Ses lèvres se pincèrent alors qu’elle observait le jeune homme faire son petit numéro. Bien entendu qu’il ne lui donnerait pas le loisir de pouvoir l’accuser! Si non la jeune blonde aurais d’ores et déjà été le dénoncer aux supérieurs. Il fallait toute fois comprendre qu’un point venait s’ajouter à la présente cause. Comprendre que malgré ce tiraillement jouissif de le voir payer par la justice. Parce que pour ce qui était de convaincre quelqu’un, son charme sans faille lui était bien utile.

Son rang. Évidement que cela était de mise! Sa mère le lui avait bien fait comprendre lors de sa jeunesse. Jamais, ô grand jamais elle ne devait trainer une noble famille dans la boue. Et ce pour aucun caprice. C’était donc pourquoi le plus vieux passait une parcelle de son temps à se jouer d’elle depuis quatre mois. Quatre mois sans parler, sans répliquer, sans même oser s’apitoyer sur son sort et se plaindre à quelqu’un, pas même un élève. Quatre ongles qui entraient dans la chaire de sa paume pour lui faire passer cette rage incontrôlée. Moment d’inattention, moment meurtrier. Ses yeux s’ouvrirent grand alors que celui-ci clamait que son lézard était une lady. Parce qu’il était … polit. C’était quoi cette attaque? Une remarque bien placé pour lui faire comprendre qu’il prenait à bien son éducation beaucoup trop bien inculqué et apprise pour ne pauser aucun geste en sa direction? Elle inspira longuement, soupirant par la suite silencieusement. Ses paupières se fermèrent un instant alors qu’elle tentait désespérément de trouver une certaine faille. Au final, la jeune femme ne put qu’ouvrir à nouveau les yeux alors qu’elle sentait ses yeux se poser sur elle. Elle voyait clair dans son jeux, son père avait parfaitement été clair en ce qui concernait ce genre de personne. La beauté ne suffisait pas toujours, en l’occurrence lorsqu’elle tomberait sur une femme qui ne serait pas sous son charme artificiel, elle devrait user d’intelligence pour se tirer d’affaire. Qui plus est, si elle ne voulait pas terminé comme une simple femme au foyer, elle devait bien apprendre les choses de la vie, de la magie et des convenances. Il l’analysait. Soit, elle en ferait de même. S’il voulait se la jouer psychologique, elle en était tout autant capable. Probablement que personne dans cette salle n’avait remarqué la joute incessante entre ces deux paires de yeux perçant qui se livrait à l’instant même. Personne ne remarquait que la jeune femme se faisait de marbre pour comprendre ce qui se tramait dans le crâne de cette fausse gueule d’ange.

Touché, coulé.

Un sourire triomphant se dessina aux coins de ses lèvres, relevant enfin le menton pour afficher sa propre victoire intérieur. Pourquoi avait-elle omis se détail au final? Cette caractéristique faisait partie de sa vie de tous les jours. Il était intelligent, rusé et sournois … mais restait un homme. Un homme qui plus est avec la réputation d’un briseur de cœur. C’était sans doute dit beaucoup trop facilement, elle l’imaginait mal – de ce qu’elle avait put remarquer depuis tout ce temps – promettre ciel et terre à une femme simplement pour assouvir les plaisirs de la chair. De toute façon, qu’en tiraient-elles réellement? Sa mère et son père avaient été formel, le sexe ne servait à rien d’autre qu’à l’accouplement, voilà pourquoi elle devait rester chaste jusqu’à son mariage. L’orgasme ne faisait pas partit de son dictionnaire, et donc par ce fait … lui était inconnu. Il avait montré faiblesse malgré lui, son regard se contredisant toujours sur l’endroit réel qu’il voulait regarder. Parce qu’il savait. Il savait parfaitement que s’il la regardait trop longtemps, il était complètement foutu. Combattre le feu par le feu et l’eau par l’eau? … foutaise. Il était évident que s’il pouvait se permettre de l’attaquer ainsi en toute liberté, il n’en n’était pas de même pour elle. Elle devait trouver ses propres moyens pour prendre son pied et lui causer problème. La chasse était ouverte, croyante ou pas, ce garçon devrait déjà prier son dieu pour se sortir du pétrin. Son regard glissa contre sa cuisse dénudé, comprenant ainsi là où sa malchance avait été bénéfique. Elle lui adressa son plus charmant sourire, haussant un sourcil dans une tentative réussit d’attraction. Ce n’était pas difficile au final, ce n’était pas comme s’il était réellement laid non plus. Plutôt beau en fait devait-elle avoué. Sa lèvre inferieur se coinça entre ses dents alors qu’elle laissait échapper volontairement ses baguettes contre le sol – même si cette parcelle de planché était propre, il était évident qu’elle n’allait pas manger avec celles-ci par la suite. Pourquoi se forcer à faire la bonne actrice, il ne le faisait pas lui-même, autant lui montrer qu’elle n’avait –elle non plus – aucun remord à le faire souffrir d’une façon si déloyale. Elle ne méritait pas cette victoire sans doute … mais elle ne méritait pas non plus être victime de sa propre éducation si parfaite. Elle inclina lentement la tête, observant un instant le jeune homme d’un regard mielleux, détourant finalement son attention en direction de son plan déjà lancé. Elle se pencha finalement vers le sol, sa main gauche venant chercher l’objet tandis que la droite remontait lentement le bout de ses doigts contre son genou, sa cuisse. Mauvaise joueuse sans doute. Elle remonta finalement pour poser son attention contre son assiette vide. Pas la peine d’y penser, elle n’avait plus faim. Elle s’accouda contre ses coudes, ses doigts s’amusant contre ses cheveux blonds, prenant soins de le regarder directement dans les yeux, un magnifique sourire abordant son visage. Murmurant des paroles à double sens, clairement lisible contre ses lèvres rosées.

«Monsieur veut jouer avec moi?»

Quelle saloperie. Elle avait trouvé de quoi le faire baver. De quoi le faire payer. Son physique, sa magie. Son charme de poisson. Posant ses yeux malgré lui sur la jambe découverte de la demoiselle alors que celle-ci se penchait pour ramasser ses baguettes, il s'humecta les lèvres en s'apercevant qu'elle se caressait la cuisse d'un geste discret mais terriblement excitant. Mais qu'est-ce qu'elle foutait là ? Elle comptait vraiment se servir de ça pour se venger ? Ah, ah, c'était ridicule, ça ne marcherait jamais. Personne n'était assez bête pour se faire avoir par une fille montrant ses atouts. Du moins, pas tout le monde. Pas Jae Hyun. Sauf que ce n'était pas n'importe quelle demoiselle ; c'était la lady. Une vélane. Une bombe à retardement. Le brun souffla, faisant mine d'être désintéressé : elle était bien foutue, certes, mais pas assez pour le monopoliser. Il vira donc son regard vers Yeonnie, plissant les lèvres de façon à ce que l'on remarque son ennui : bon, de quoi ils parlaient eux ? Hélas, à peine quelques secondes plus tard, après avoir tenté de trouver le moindre intérêt à écouter la conversation des membres de sa maison, il reposa ses yeux sur la blonde un peu plus loin. Mon dieu, qu'est-ce qu'elle était rayonnante. Ses cheveux dorés encerclant son visage de porcelaine et ce sourire d'ange étaient simplement magnifiques. Et hypnotiques, de toute évidence, car il n'arrivait plus à s'en décrocher. Jee Yie en profita pour lui demander si il voulait jouer avec elle. Avait-il vraiment le choix ? Il devait avoir l'air malin, là, à la fixer avec une lueur d'admiration sans dire un mot. Espérons juste que ses potes ne le voient pas dans cet état : son ego en prendrait un coup. Lui, sensible au charme d'une sirène ? Cela était normal, humain, oui. Mais tout de même : il avait beau ne pas être le seul à la regarder en ce moment, il se sentait ridicule. Bien qu'extrêmement heureux : disons juste que sa personnalité était tellement tournée vers sa propre personne qu'il était difficile, même dans un état second, de ne sentir aucune gêne face à une telle faiblesse. Oui, Jee Yie était sa faiblesse, sa faille. Et quelle femme intelligente elle faisait : elle n'avait eu besoin que de quelques minutes pour trouver de quoi le remettre à sa place. Oui, c'était plus ou moins ironique comme remarque. Après tout, elle aurait pu le faire depuis pas mal de mois déjà : mais non. Elle n'avait pas dû sentir la menace planer au dessus de sa tête : ne savait-elle pourtant pas que l'asiatique était borné comme pas deux ? Peu importe, là, c'était lui qui souffrait. De quoi me direz-vous ? Observer une fille, c'était une chose, mais la vouloir au point d'avoir une érection alors qu'on se trouve au milieu de centaines de jeunes gens en était une autre. Lorsque Jae Hyun se rendit compte de ce détail, il s'en mordit la lèvre : "Quelle merde", murmura t-il pour lui-même. C'était pas possible ça ! Qu'elle lui fasse de l'effet, d'accord, mais qu'il en arrive à ne plus contrôler son corps ça devenait grave. Surtout qu'elle n'avait rien fait de spécial. Enfoiré de charme ancestral : ce n'était pas très équitable de donner un tel pouvoir à des personnes. Encore moins à des femmes. Glissant discrètement sa propre main entre ses cuisses pour que son problème soit moins visible, il décrocha son regard de la vélane : pour l'instant, sa honte l'emportait plus sur son admiration totale pour la demoiselle. Mais ce n'était qu'un léger gain de temps ; il savait d'avance qu'il allait perdre. Soupirant fortement, il fit signe au lézard de filer : que ses potes voient qu'il était dans une mauvaise situation à cause de cette sorcière, d'accord. Mais Coldford ? Alors ça, non. Pourquoi ? Problème d'hommes, pas d'animaux. Enfin, de toutes façons, ce n'était pas discutable. La petite créature fila aussi vite que possible vers la porte alors que Jae Hyun sentait ce regard si pesant sur lui. Si attractif. Il savait qu'il ne fallait pas tourner la tête. Oui, il le savait. Mais il n'y pouvait rien. C'est comme si une puissance invisible prenait son menton entre ses doigts et le forçait à regarder vers la vélane : oh non.

Une déesse, voilà ce qu'elle était. Sa pureté était visible sur chaque trait de son visage, attirant un peu plus le coréen au fil des secondes. Que devait-il faire ? Sa patience sombrait. Il sombrait. Il ne faisait presque plus preuve de résistance : mais en même temps, comment résister à une telle beauté et à un tel pouvoir d'attraction ? C'était aller contre la nature humaine. Être hors du commun. Ce que, même si il était persuadé du contraire, Jae Hyun n'était pas. C'était un homme comme les autres. Une personne qui a des désirs, des fantasmes et des pulsions. Et Jee Yie était en ce moment même la proie de toutes ces choses-là : le fait qu'elle respirait la virginité à plein nez jouait sûrement un rôle dans toute cette histoire. Le bridé était bien entendu au courant qu'elle n'avait pas de copain et qu'elle ne connaissait rien au sexe. C'était à se demander si elle connaissait au moins la définition du mot orgasme ou si elle s'était déjà touchée ; cela avait ses avantages d'être plus ou moins le grand frère du cousin de la vélane, Kessy. Bien entendu, par pur respect, le brun n'avait jamais pensé à mettre la lady dans son lit : elle appartenait à la famille de Key, pas moyen qu'il y touche. Un principe entre potes : la famille doit être tenue à l'écart de toutes relations de ce genre. Parce que si il y a un problème, ça fout la merde partout. Cependant, là, il s'en foutait. Ou disons plutôt que cette règle d'or avait carrément disparu de son esprit. Les yeux toujours rivés sur la belle blonde, Jae Hyun entra dans un état pire que second : elle l'obsédait. Elle, ses belles jambes, ses beaux yeux et son beau sourire. Et ses cheveux aussi. Et sa taille, et... qu'est-ce que c'était que ça ? Des éloges. Une malédiction, clairement. Pourquoi la cherchait-il autant, au fait ? Ah oui, c'est vrai. La lady était une personne qui l'irritait : toujours trop sûre d'elle, trop fière et trop coincée. Et trop innocente aussi. Elle méritait un bon coup de fouet et c'est avec plaisir que Jae lui en donnait un lorsqu'il la croisait. Aujourd'hui, il avait décidé de jouer fort : il l'avait fait plonger dans des bactéries. Juste comme ça, pour le plaisir, afin de voir jusqu'à quel stade elle demeurerait patiente. Malgré le fait qu'elle avait eu l'air très énervée, elle s'en était sortie : elle lui faisait face. L'ineo, lui, subissait : il devait supporter son énorme pouvoir charismatique sans une seule chance de s'en sortir. Et le pire, c'est qu'il avait conscience de son échec. Passant une main sur son front pour essayer de se ressaisir, fermant les yeux de toutes ses forces afin de briser l'intense lien qui les liait même quand ils ne se regardaient plus , Jae Hyun soupira : était-il si faible ? Ce n'était que superficiel. Que de la magie. Qu'une créature. Plongé dans ses réflexions, tentant une dernière fois de se raisonner, il ne se rendit pas compte qu'un jeune yongwang se dirigeait actuellement vers son bourreau. Ce ne fut que lorsque sa table commença à parler du "courage dont il faisait preuve pour aborder une telle fille", qu'il releva la tête, curieux. Il suffisait qu'il entende belle pour tout de suite sentir que Jee Yie était concernée. Qui était l'inconscient qui allait tenter sa chance ?

Posant son regard sur la scène qui se déroulait devant lui, il sentit sa gorge se serrer : d'où il prenait la confiance ce première année ? Il croyait vraiment que la blonde était une proie facile et qu'elle allait tomber dans ses bras ou quoi ? Serrant lentement les poings sous l'énervement naissant, l'ineo planta son regard sur le yongwang qui engageait une discussion avec Jee Yie. Et le pire dans tout ça, c'est que mademoiselle n'avait pas l'air d'être gênée : ah ça non, ça avait carrément l'air de lui faire plaisir d'être abordée, même. Soit elle faisait mine de, soit elle était vraiment flattée. Soit elle voulait encore plus pousser le brun à bout. Flirter limite sous les yeux de Jae Hyun... quelle idée. Bien qu'il ne soit ni possessif ni jaloux à la base, il n'y pouvait rien : son corps le démangeait, particulièrement ses bras, et une envie de tout simplement défoncer la tête de ce type se pointait. Difficile de ne pas céder à la tentation, même quand son image était en jeu. Se lever pour régler des comptes qui ne le regardaient absolument pas le ferait passer pour dépendant de la muneo. Ce qui était tout à fait faux. Lui, vivre sans elle ? Pas de soucis. Souriant avec fierté, comme si il essayait de se convaincre, il posa finalement sa tête sur la table, déconcerté : non, il pouvait pas. C'était impossible. Aussi incroyable que cela puisse paraître, quand elle était dans les parages elle le rendait heureux. Certes, elle l'énervait parce qu'elle le rendait impuissant, mais elle lui donnait une joie qu'il ne trouvait pas ailleurs. Ceci n'était que superficiel, certes, mais il en avait besoin. Alors voir cette grande gueule s'approcher de sa belle était quelque chose qui ne lui plaisait pas. Mais alors vraiment pas du tout. Pourquoi ? Parce que mademoiselle n'accordait de ce fait plus aucune attention à l'ineo. Une vague de jalousie se propagea dans son corps, le faisant resserrer les poings. C'est simple, il allait tuer ce mec si il ne partait pas dans 10 secondes. Son regard se faisant plus sombre, il se redressa, comptant.

Et dix. Trop tard, ce gars était encore en train de parler à Jee Yie. Se levant sans même dire un mot à ses potes, Jae Hyun se dirigea vers les deux étudiants. Qu'on le regarde étrangement ? Il s'en fichait. Là, il ne sentait pas le regard des autres : la seule chose qui l'obsédait était la sirène. Elle lui avait fait du charme directement, il était perdu. Impossible de se poser la moindre question, son esprit s'était refermé. Arrivant à la table, il poussa sans gêne les deux demoiselles qui se trouvaient devant la blonde, avant de lancer d'une voix pleine de dureté : "Hey, connard, je crois que tu t'es trompé de fille. Celle-ci c'est la mienne. Dégage."

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