Mais que les cours sont ennuyeux... je me demande bien ce que je peux bien faire ici. Quoi, j'étudie la sorcellerie ? Et alors ? Mes parents sont tout deux des moldus, j'aurais très bien pu ne jamais avoir à mettre les pieds dans cette académie et pourtant m'y voici. Personnellement, une vie totalement normale m'aurait suffit. J'avoue que c'est plus intéressant d'étudier ici après tout, la magie c'est toujours mieux que les cours de maths ! Bon... oui, je me suis tout de même attachée à l'endroit depuis le temps que j'y suis. Beaucoup de gens auxquels je tiens s'y trouvent et je m'amuse beaucoup. Mais j'ai tout de même du mal à accepter le fait que j'ai été forcée à me ramener ici. Peut-être que je devrais m'y être habituée depuis six ans que j'y suis mais je suis rancunière : j'ai donc du mal à pardonner le fait qu'on ne m'ait pas demandé mon avis avant de me convoquer. Oui, bon, avec le « don » que j'ai, j'aurais peut-être été malheureuse dans une vie normale. Je ne saurais pas contrôler la magie et elle pourrait n'en faire qu'à sa tête. Imaginez un peu le truc en compagnie d'un moldu... Ne me forcez pas à avouer que je me plais bien ici !

C'est vrai que Akiwa n'est pas si mal après tout. Mais les cours de potion sont d'un ennui ! Enfin, la pratique est intéressante mais la théorie : il n'y a rien de mieux pour vous donner envi de terminer votre nuit. Habituellement, je ne suis pourtant pas fatiguée en pleine journée mais là... ça me pompe l'air, j'ai chaud, je m'ennuie et entendre le professeur – passionné dans par ce qu'il fait – faire son discours me donne tout simplement l'affreuse impression d'avoir sommeil. Mes paupières sont lourdes et je dois faire un énorme travail sur moi-même pour ne pas succomber aux bras de Morphée. Je ne dois pas dormir ! En plus, ce monstrueux professeur oserait me réveiller avec une brutalité impardonnable. Je dois m'occuper. Alors que je suis à moitié allongée sur la table, mon bras gauche retenant ma tête, je me redresse lentement et m'assoit plus convenablement avant de regarder autour de moi tout en bidouillant un crayon dans mes mains. C'est avec une moue que je me rend compte que la majorité des élèves écoutent le cours, donnant l'impression d'avaler les paroles du sorcier comme s'il s'agissait d'un fondant au chocolat. Merdouille.

Je tourne alors la tête vers la droite et pose mon regard sur mon voisin. Hm... mignon. Il est dans la même maison que moi, dans la même classe que moi et pourtant, je vais vous avouer une chose : je ne le connais pas. Enfin si, de vue mais c'est tout. Peut-être est-il sympathique ? Ça ne peut pas être le contraire : il a l'air de s'ennuyer autant que moi. Je devrais peut-être entamer la conversation ? Franchement, ça m'occuperait et même s'il me trouve gonflée, au moins la discussion aura le mérite de le sortir de cet ennui fatal. Et puis, ça me fera faire une nouvelle connaissance ! C'est pas plus mal. Je souris intérieurement tout en me demandant comment je pourrais aborder un sujet... Je ne vais pas me mettre à lui raconter ma vie ou je ne sais quoi. Ça devrait plutôt tourner autour du cours pour le moment. Oui, voilà ! J'ai un sujet, mais que dire ? Et puis, je dois faire attention à ce que l'autre ne me remarque pas. En fait, ça va être un véritable parcours du combattant !

L'air de rien, à m'amuser avec mon crayon, je me tourne légèrement vers mon voisin avant de prendre la parole en chuchotant :

« La théorie est d'un ennui... suis-je la seule à ne pas apprécier ce cours ? »

Cette fois, je regarde le jeune homme, un sourire amusé sur le visage. Mais la voix du professeur attire mon attention :

« Veuillez donc répondre à cette question avec l'aide de votre voisin ou voisine. Vous avez dix minutes. »

Répondre à quoi ? Dix minutes ? Bravo Manami, discuter t'a fait défaut. Mais prenons ça du bon côté de la chose : si l'on travailler à deux, forcément on parle, du coup, le bruit de la classe pourra couvrir le fait que je papote sur tout autre chose tout en faisant semblant de travailler. A moins que mon voisin ne soit un bon élève... ?

« Personnellement, je n'ai rien entendu de ce que le prof' disait. Tu as envi de travailler ? »

Je prend alors un air malicieux, comme pour lui faire comprendre que je n'en avais pas envi. Sans vraiment savoir pour quoi, je n'ai pas peur de me faire remballer. Après tout, je sais me défendre. Mais tout de même, on ne jète pas une fille de cette façon, si ?