portrait psychologique;
Comprendre Ji Eun, c’est un peu comme comprendre les maths. A savoir que si quelques-uns y parviennent, d’autres peuvent la trouver beaucoup trop compliquée. Ils n’auraient pas spécialement torts. On sait tous à quel point les mathématiques, ça peut être prise de tête (non, j’ai jamais été traumatisée par les maths :p). N’allons pas non plus penser qu’elle est aussi chiante que ça (j’vais m’faire lyncher par tous ceux qu’aiment les chiffres, j’le sens, j’assume èé !). Simplement, elle déstabilise facilement. Savoir si c’est une simple gamine ou une personne mâture en réalité, déterminer si elle est stupide ou intelligente, voir si elle est gentille ou méchante… C’est loin d’être une mince affaire, malheureusement. Et pourtant, elle n’a rien d’un paradoxe. La seule chose que tout le monde devrait savoir avant de rencontrer Ji Eun serait : cette fille n’est pas ce qu’elle semble être. Disons qu’elle profite de la vie à sa façon, et que c’est une façon bien particulière, que la demoiselle trouve totalement normale. Profiter de l’instant présent, éviter de trop se prendre la tête par rapport au futur et à ce qui a pu se passer… C’est facile quand c’est ce qu’on fait depuis toujours. Moqueuse, la demoiselle est une professionnelle des imitations et caricatures en tous genres. Mettez la devant une grosse brute et, plutôt que de partir en courant les bras en l’air et le ridicule qui va avec, elle sera foutue de croiser les bras devant l’individu, se la jouer wesh et le provoquer. Pour un intello, elle sortira des lunettes énormes d’on ne sait où et un dico, inventera des formules et lèvera la main toutes les trois secondes. On devine pour les pouffes et autres styles bien particuliers. Observatrice comme elle est, elle n’a jamais eu de mal à trouver les défauts des autres d’un rapide coup d’œil. Et elle en profite largement pour améliorer ses imitations. Moqueuse donc, on l’aura compris, si beaucoup de personnes peuvent le prendre mal, parce que Ji Eun agit aussi bien devant que derrière la « victime », en réalité, il n’y a rien de méchant là-dedans. C’est juste pour rire quoi, et il faut bien savoir s’amuser dans la vie ! Elle-même est la première à se foutre d’elle. Enfin, c’est aussi parce qu’elle préfère que ça vienne d’elle plutôt que de quelqu’un d’autre, mais si elle ne se dérange pas pour se rendre ridicule de façon amusante, elle ne voit pas franchement pourquoi elle devrait se retenir pour les autres.

On la prendrait donc facilement pour une fille méchante, dans le sens où elle ne se gène pas pour se foutre des autres et qu’il est normal que cette attitude soit mal interprétée. Mais dans tous les cas, on ne pourra jamais la traiter d’hypocrite. Quand elle n’aime pas quelqu’un, ça se voit tout de suite. Elle voudrait être sympa avec la personne qu’elle n’y arriverait pas. Même ses traits la trahissent. Et c’est là qu’on pourrait la trouver moins enfantine que ce qu’on croit à la base. Contrairement à beaucoup de gens, elle ne cherche pas à créer de vrais problèmes. OK, elle a un certain côté chieuse qui fait qu’elle pourrait faire quelques petits trucs, mais jamais rien de bien méchant en réalité. En revanche, elle est incapable d’être à l’origine d’un coup bas. Lancer de fausses rumeurs qui pourraient réellement blesser, à part « Bidule suçait encore son pouce à trois ans », chose normale, Ji Eun ne fait pas. Ca n’est pas son domaine, tout simplement. Pas réellement méchante donc, comme on pourrait le penser, elle est en revanche énormément franche, que ce soit avec ses amis ou avec les personnes qu’elle n’apprécie pas spécialement. Quand la jeune fille a un problème avec quelqu’un, elle le dit, point barre. Et si ce quelqu’un peut le prendre mal, alors c’est que soit il ne veut pas être proche d’elle, soit il n’avait rien à faire dans ses amis. Très ouverte quant aux personnes qu’elle fréquente, il n’y a qu’une seule chose de nécessaire pour qu’elle les apprécie réellement : qu’ils sachent la faire rire. Que ce soit parce qu’ils sont trop sérieux, réellement drôle ou simplement parce qu’il y a quelque chose chez eux qu’elle trouve marrant, à partir du moment où il y a ça, alors vous avez gagné. Ji Eun vous appréciera. L’approcher n’est pas non plus très compliqué. D’un naturel bavarde, si vous ne trouvez pas un sujet de conversation, elle le fera sûrement. Mais ne nous attendons pas à ce que ce soit d’un niveau élevé. Quand il y a des blancs ou qu’elle-même ne sait pas quoi dire, on entendra obligatoirement venant de sa part des « c’est cool » et « qu’est-ce qu’on mange ce soir au fait ? »

Oui parce que madame aime la nourriture. Madame ne pourrait pas se passer de ça. Sans être une goinfre renommée, disons qu’il lui faut ses bons petits plats et que purée, elle comprend parfaitement pourquoi manger est vital. Mais pour elle, c’est avant tout un plaisir. Ce qui explique qu’elle parlera souvent de nourriture. Ben oui, quand on aime quelque chose, on en parle ! Et c’est ce qu’elle fait, logique. Stupide ? Pas tant que ça. Si elle en a l’air, Ji Eun a en réalité la chance d’avoir beaucoup de facilités. Si bien qu’elle n’a jamais eu de mal à obtenir des notes correctes. Quoiqu’après, il faut qu’elle ait un certain intérêt pour la matière, ou que le professeur lui convienne, sinon… Elle se ramasse, comme tout le monde. Mais si elle sort des conneries parfois plus grosses qu’elle, agissant comme une gamine, c’est avant tout parce qu’elle ne veut pas qu’on la prenne au sérieux. Le sérieux, quelle horreur. Elle-même ne l’apprécie pas tant que ça, et c’est bien parce que les membres de sa famille l’ont toujours été qu’elle ne le supporte qu’à petite dose chez elle. En réalité beaucoup plus mâture que ce que l’on peut croire, s’étant prise pas mal de baffes dans sa vie qui l’ont rendue telle qu’elle est aujourd’hui, elle est la première à venir en aide à ses amis, à voir déjà lorsqu’ils vont mal, et à les conseiller ou à simplement les écouter si elle sent qu’ils ont besoin de parler. C’est comme ça. Très présente pour les personnes qu’elle apprécie, elle pourrait presque avoir une attitude de grande sœur si elle n’avait pas trop la figure de la petite. Mais en ce qui concerne ses propres problèmes, elle n’en parle pas. Ses vrais problèmes, elle préfère les garder pour elle, simplement parce qu’elle ne veut pas qu’on pense qu’elle ne va pas bien. Ce qu’elle veut, c’est avoir cette image de la fille qui rit toujours, parfois pour rien ou dans des situations inappropriées, cette image de la nana parfois maladroite qui dit ce qu’il vaut mieux taire, mais qui le prend toujours avec humour. Elle supporte mal qu’on puisse savoir tout sur elle, et si elle se confie, ça n’est jamais entièrement. Peut-être simplement parce que dans le fond, elle n’aime pas donner réellement sa confiance à ceux qui l’entourent. Et si son affection n’est pas difficile à acquérir, cette fameuse confiance, elle, est un bien que personne n’a réussi à obtenir depuis bien longtemps. Juste pour qu’elle puisse se protéger, n’acceptant finalement pas l’idée de pouvoir dépendre de quelqu’un d’autre qu’elle-même.