Ce matin là était un jour parmi tant d’autre, le ronronnement de Shii venait petit à petit réveiller son maitre à coup de tête dans son visage. Drôle de réveil en quelque sorte mais c’était tous les jours comme ça depuis qu’il était à Akiwa. Il avait pris l’habitude de nourrir Shii dès son levé et de lui laisser assez de croquettes jusqu’au soir. Contrairement à l’ensemble de ses camarades muneo, ils ne se levaient pas extrêmement tôt pour réviser ses cours et il se demandait toujours comment il avait pu tomber dans cette maison. Non il n’était pas particulièrement contrarié d’être à Muneo, c’est juste qu’il n’arrivait pas très bien à saisir leur raisonnement. Pour lui, les cours n’étaient pas si importants en fait. Ils apprenaient certes énormément de choses mais les cours particuliers qu’il avait eu dès sa tendre enfance était surement pour quelque chose. Yano faisait partie d’une famille de sorciers d’assez grande renommé, un petit prince selon certains…Et ils n’avaient pas tort mais il en avait pas honte. Chacun était ce qu’il était et il n’était pas du genre à démentir, une vérité dont il avait conscience. Dès sa naissance, ses parents avaient fait des grands projets pour lui : Des cours sur la sorcellerie dès sa naissance enseignaient par ses oncles et tantes sans oublier ses parents et ses grands parents. Il devait rentrer à Akiwa en connaissant en théorie, tout ce qu’il devait savoir : tous les programmes de la première année à la dernière année, tous les sorts utiles et obligatoires. En fait Akiwa devait être l’endroit où ils se perfectionneraient tout simplement. Certes les cours étaient intéressants car les professeurs prenaient le sujet sous un autre angle et il approfondissait ainsi ses connaissances bien que déjà bien approfondies par sa famille. En fait, les cours s’étaient pour lui des cours de rappel comme au début de l’année pour bien rafraichir la mémoire. Il pouvait donc se permettre de ne pas réviser à tue tête comme ses autres camarades et profiter de sa vie d’étudiant en dévorant tous les livres de la bibliothèque traitant des créatures magiques et de la divination. Il savait bien que la majorité de ses camarades désapprouvaient son fonctionnement, mais ils ne disaient rien –pour certains- car ils savaient qu’il était un des meilleurs de la maison. Enfin bref, il montrait en aucun cas ses facilités et respectait ceux qui faisait de leur mieux en travaillant d'arrachepied.

Comme d’habitude lorsqu’il se leva, sa chambre était vide, tout le monde devait être debout à réviser, soit prendre leur petit déjeuner. Il sortit donc la boite de croquettes préféré de son persan et versa une bonne dose dans la gamelle prévue à cet effet. Lorsque son chat décida qu’il avait fait assez de câlins pour mériter sa gamelle, il s’éloigna des jambes de son propriétaire pour se jeter sur sa nourriture. Yano se retenait comme d’habitude de rire de sa réaction car bien que, Shii soit un chat, celui-ci avait une fierté à toute épreuve. D’ailleurs les parents du jeune homme en étaient sidérés et c’est donc tout naturellement que Yano ne faisait rien pour le contrarier. S’il l’avait eu le malheur de rire, le lendemain il se serait coucher sur lui pour le réveiller et en plus n’aurait pas du tout dénié lui faire des câlins, ça c’était une chose dont il était sur ! Il se dirigea alors vers sa penderie et en sortir son uniforme tout juste repassé de la veille. Etre propre et net était une habitude dans sa famille. Il était tout à fait impossible donc pour lui de montrer aux autres une tenue décontractée et dépravée. Même si cette habitude lui pesait parfois surtout lors des jours de repos, il avait tellement l’habitude que c’était devenu un magnétisme. Prenant donc bien soin de se changer en portant un jean propre et un T-shirt noir, il prit sous ses mains le nécessaire de toilette et se dirigea vers les douches d’un étage plus bas, les plus proches des quartiers des Muneos. Comme il s’y attendait, toutes les douches étaient prises lorsqu’il arriva dans les douches masculines de l’étage. Patiemment et en silence, il attendit comme d’autres. Lorsqu’une douche se libéra lorsque cl fut son tour, il entra tout simplement dans la douche et commença à se dévêtir en prenant bien soin de ne pas froisser ses vêtements, bien qu’il savait qu’il devait –selon cette sale habitude – se changer de nouveau en remontant après son petit déjeuner, il décrétait comme d’habitude qu’il ne le ferait pas et personne ne pourrait lui reprocher. Enfin bref lorsqu’il fut dévêtu, il se rendit sous la douche qui se trouvait à trois pas de sa personne, mais assez éloignée pour ne pas avoir des vêtements mouillés à la fin de la toilette, il ouvrit tout simplement les robinets et se lava tout simplement. Il venait à peine de finir de se laver les cheveux lorsqu’il vit quelque chose passer derrière lui au sol, se retournant donc, il cru tout d’abord à un rat appartenant à l’un des élèves surement, mais c’était en réalité une baguette. Quelqu’un l’avait-il perdu ? Surement et il se promit d’attendre le propriétaire à la sortie de sa cabine pour le lui remettre lorsqu’il aurait fini sa toilette. Alors qu’il était sur le point d’en informer le dit propriétaire de la baguette, il entendit.

« Eh ! Tu veux bien me passer ma baguette ? Elle a roulé dans ta cabine ! »

Rempli de gel douche désormais sur les parties de son corps, il ne voulait pas risquer de mouiller ses vêtements sans être contraint de devoir retourner à l’étage des Muneo et se changer. Il décida donc que le propriétaire pouvait patienter qu’il ait fini sa douche avant de le lui remettre.

« Je finis ma toilette et je te la passe à la sortie, ça te convient ? »

Le ton de sa voix était neutre et comme il avait une voix assez grave, il donnait souvent l’impression d’être en colère sans que cela soit le cas, une chose était sure que le garçon en question soit d’accord ou pas, il attendrait qu’il sorte de la douche.

Yano n’attendait pas vraiment de réponse de la part de son voisin de cabine, car quoiqu’il dirait il lui donnerait une fois qu’il aurait fini sa toilette, et vu l’état des choses, c’était juste une question de secondes vu qu’il était déjà en train de se rincer à l’eau claire. Lorsque ce fut fait, il attrapa sa serviette et commençait déjà à s’essuyer lorsqu’il entendit la réponse de son voisin.

« Non, ça ne me convient pas. Tu n’as qu’à t’avancer et la pousser avec le pied dans ma cabine. Ça ne prend que dix secondes. »

Le ton de la voix du jeune homme énerva tout particulièrement Yano. Il lui semblait qu’il lui avait parlé poliment et en contre partie, il devait se contenter d’une remarque acerbe ? Le garçon savait-il seulement à qui il s’adressait ? Il ne dit rien préférant se muer dans le silence en se dirigeant vers la dite baguette qu’il prit désormais dans ses mains. S’il croyait qu’après ça, il allait le lui remettre tout gentiment, son voisin se mettait le doigt dans l’œil. Il regarda attentivement la baguette et l’analysa. C’était une baguette faite en bois de troène, mesurant plus de 25 cm, elle était assez légère et devait être donc parfaitement facile à manier. Il se contenta alors de la regarder de toute sa longueur et de sa largeur pour tenter de comprendre pourquoi son propriétaire ne voulait pas attendre. Le prenait-il pour un voleur de baguette ? Un sourire sarcastique apparut sur son visage, comme si cette baguette valait le coup de se prendre une expulsion…collé à l’autre partie de la partie, il se contenta seulement de voir le dit propriétaire à chercher à tâtons une baguette qui était désormais dans ses mains à lui. Il avait envie de rire face à la stupidité de la situation mais ne dit rien et ne sourit même pas. Détrompez-vous en temps normal, il n’aurait jamais fait un geste pareil mais selon lui le propriétaire méritait parfaitement de perdre son temps à chercher sa baguette dans le vide. Méchant ? Non du tout mais il avait une fierté de fer et était particulièrement rancunier. De plus le garçon ne faisait rien pour venir adoucir la première impression qu’il s’en était fait. Il lui disait de la lui faire glisser mais il se permettait de s’immiscer dans son espace personnel. Il décida alors de s’habiller sans prêter attention au jeune homme, attrapa son boxer noir qu’il mit ainsi que son jean. Ses cheveux étaient encore trop bien mouillés pour remettre son t-shirt. Il ouvrit donc le clapet de sa douche et sorti tout simplement en se tournant vers les bras toujours à la recherche de la baguette.

« Fais attention, y’a un pervers qui a tenté de s’infiltrer dans ma douche mais il est coincé on dirait… » Dit-il au prochain qui voulait prendre sa place dans la cabine.

Il pouvait se montrer fort mesquin mais c’était le prix à payer pour l’affront et le manque de respect que ce garçon lui avait fait subir. Sans un mot, il se dirigea vers les éviers des douches et profitant d’une place, il se mit devant un.

« Oh, oh, toi mon joli tu as la mine contrariée derrière tes airs de poupée… » Lui lança le miroir devant lequel il était désormais. Il faut dire que contrairement aux autres miroirs, celui-ci avait tendance à vouloir en savoir trop sur la vie des élèves.

« Dis-moi, ce qui te tracasse, mon petit… » Continua-t-il.

Il ne lui accorda aucune attention et se contenta de continuer à se coiffer, ses cheveux étaient désormais à peu prêt sec, grâce à un séchage accéléré avec une deuxième serviette propre qu’il avait également apporté. Son T-shirt ainsi que la baguette du garçon, encore inconnu, se trouvaient bien calés entre ses cuisses, donc impossible de les égarer par mégarde ou de se les faire voler. Lorsqu’il eu finit sa coiffure habituelle, il se tourna vers la dite cabine. Il ne savait pas si le dit propriétaire était toujours en train de chercher sa baguette ou s’il s’était résolu à attendre sa sortie mais il jugea qu’il s’était assez bien vengé de l’affront qu’il lui avait fait subir. Donc en passant devant la dite cabine, il se contenta simplement de la faire passer sous la dite porte et lança.

« La prochaine fois que tu demandes quelque chose, si tu veux que la personne te rende un service, évite de le prendre pour un voleur ! »

Oui il lui faisait la morale, car non il n’avait réellement pas du tout apprécié qu’il le prenne pour un voleur…Comme s’il ne savait pas qu’une baguette, ce n’était pas le sorcier qui la choisissait, mais bien elle. Il soupira exaspéré par ce comportement et se leva, enfin prêt à quitter les lieux.

Bon il avouait que sur ce coup là, il s’était un poil montré trop orgueilleux mais que voulez vous, monsieur était un petit prince et pour lui la politesse était quelque chose de primordial. Si le garçon s’était montré plus poli, il aurait surement pris la peine de lui rendre sa baguette sans faire d’histoire comme il en avait eu envie dès qu’il avait vu cette baguette dans sa cabine. Mais voila, le propriétaire s’était montré autoritaire et en plus l’intimait sur le champ de lui rendre sa baguette, comme si c’était un criminel qui ne méritait aucune politesse. C’était justement ça qui avait fait qu’il se soit comporté d’une façon bien honteuse en fin de compte. Oui maintenant qu’il avait regagné son calme, il savait qu’il s’était comporté comme un gamin mais bon voila, ça arrivait à tout le monde de prendre la mouche à Yano comme à un autre. Bon en lui rendant la baguette et en l’ayant traité de pervers, il avait remit les compteurs à zéro enfin c’était ce qu’il pensait. Alors qu’il s’était déjà retourné pour quitter les lieux, il entendit le fracas d’une porte retentir derrière lui. Interpellé par ce même bruit, il se retourna et se retrouva face au fameux propriétaire de la baguette. Il était torse nu et avait des traits asiatiques. Oui je sais jusqu’ici rien de bien étrange mais ses traits étaient plus typés japonais que coréen. Il supposa donc qu’il avait à faire à l’un de ses compatriotes sans pour autant y attacher une quelconque importance à la chose. Il se contenta alors de le regarder simplement sans aucune idée particulière, se muant dans un silence froid. Cependant il remarque que le regard de son inconnu était brulant de haine, il avait du surement l’énerver et il savait qu’il devait au moins s’excuser mais il jugeait encore qu’ils étaient quittes. Il l’avait fait passer pour un potentiel voleur, il lui avait rendu l’appareil en le faisant passer pour un pervers tout simplement. Les pendules étaient remises à l’heure, un point c’est tout.

« Pour ne pas t’avoir fait confiance et t’avoir pressé à me la rendre, gomenasai. »

Bien que le regard du jeune homme fût aussi froid que de la glace, le ton de sa voix était calme. Yano se demanda même s’il ne tendait pas plutôt de canaliser sa colère, en tout cas c’était vraiment surprenant. Il évoqua pour sa défense qu’il ne le connaissait pas et qu’il ne savait pas à quelle maison il appartenait, des problèmes qu’il avait rencontré en ce lieu, s’excusa de sa maladresse. Il reconnu ses tors mais en plus de cela narra les siens. Il ne disait rien mais il n’en pensait pas moins. Oui il s’était comporté comme un vrai gamin en le voyant chercher sa baguette alors qu’il la tenait dans ses mains et qu’il pouvait très bien la lui rendre à ce moment, oui il aurait pu également éviter le passage de morale qu’il venait de faire mais bon voilà, il avait agi sur un coup de tête et il était évident qu’il reconnaissait également ses torts. Le garçon devait vraiment être en colère car il s’était déjà retourné après lui avoir dis ses quatre vérités. Yano aurait très pu le laisser partir et faire comme si cette rencontre n’avait jamais eu lieu mais ce n’était pas dans ses habitudes. Le garçon s’était excusé, c’était donc à son tour de le faire, c’est pour cette raison qu’il l’interpella en lui disant d’une voix calme.

« Écoute, je suis également désolé, je n’aurai pas du réagir de cette façon et je m’en excuse. Mais cependant même si tu as eu des mauvaises rencontres ici, ce n’est pas une raison pour t’en prendre aux autres en les mettant tous dans le même panier. Tu aurais gardé un ton calme et poli, je n’aurai surement pas fait autant de chichi. Quoiqu’il en soit, on est quitte. Pour ta gouverne je suis Wada Yano et j’appartiens à Muneo, essaye de t’en souvenir la prochaine fois que tu voudras me prendre pour un voleur de baguette. »

C’est sur qu’en disant cela, il n’allait pas calmer le jeu mais c’était ainsi que le garçon devait réagir. Il supportait pas qu’on décide de mettre tout le monde dans le même panier donc il ne fallait vraiment pas qu’il compte sur lui pour se montrer un poil amical avec lui. Même s’il avait sa part de responsabilité, ce japonais avait aussi la sienne et c’était sa partie de responsabilités qui avait entrainé la situation, un point c’est tout.

Pendant qu’il avait parlé, il avait remarqué parfaitement l’air désintéressé et distrait de son homologue japonais mais il ne s’en formalisait pas, si ça avait tenu qu’à lui, il serait surement parti sans rien ajouter. Mais voila bien qu’il s’était excusé, il n’avait pas pu s’empêcher de rajouter une pique derrière. Il s’en voulait d’ailleurs de nouveau, après tout ce n’était pas dans ses habitudes de dire aussi ouvertement ses pensées. Non Yano préférait les garder au fond de lui et de tenter de les surpasser pour éviter toute situation pénible et si son orgueil n’avait pas été atteint, il aurait surement pu faire abstraction comme à ses habitudes…Mais voila le destin en avait décidé autrement. Il remarqua le froncement de sourcils de son compatriote, il semblait ennuyé par ce qu’il était en train de lui raconter mais qu’importe, ça sortait et il n’arrivait pas à se retenir. Il était même sur le point de refermer la porte de sa cabine lorsqu’il se stoppa net, surprenant par la même occasion Yano qui venait de finir sa phrase, mais qui n’en laissait rien paraitre trop bien habitué à masquer ses émotions.

« Wada Yano…Wada Yano de la famille Wada d’Osaka ? »

Comment la connaissait-il ? Enfin ce n’était pas comme si personne dans cette école ne connaissait la famille du jeune homme mais il existait bien d’autres Wada dans cette école qui n’étaient point rattachés à sa famille. Après tout on trouvait bien dans cette école toute une flambée de Kim, Kwon, Park sans qu’ils soient forcément partis de la même famille. Ce qui l’intrigua le plus surtout c’était le timbre de sa voix, elle était blanche et surprise, tout comme son visage. Son visage avait pâlit et ses yeux le fixés surpris et un peu inquiet. Est-ce que ce jeune homme, ne le prenait pas pour un gosse de riche imbu de sa personne et qui pourrait se venger de lui en profitant de son nom ? Bien que Yano n’ait eu jamais accès à de telles débilités, il semblait que le garçon l’avait déjà jugé. Fini le regard méchant et place à celui soumis. Pour dire franchement, cela le blessa de le voir se comporter de cette façon, il avait toujours eu une sainte horreur qu’on le place sur un piédestal ou qu’on le considère comme un petit Prince bien qu’il faisait en sorte qu’on pense le contraire de lui. Mais il savait qu’il avait blessé ce jeune homme, pour preuve, il avait bien remarqué ses poings se refermer sur sa baguette et le regard qu’il venait de baisser. Il s’excusait d’une façon bien trop formelle et surtout, Yano qui arrivait à lire à travers les expressions grâce à son sens de l’observation voyait bien que le garçon était mordu de rage mais il la contenait parfaitement, peut être trop justement. Au fond de Yano, bien que cela ne puisse être vraiment détectable quelque chose l’avait profondément blessé : cette forme de politesse bien trop formelle pour deux camarades, cette manière de le regarder, ce regard qu’il avait eu avant de refermer la porte de sa cabine. Il resta d’ailleurs quelques secondes devant cette cabine ne sachant pas vraiment quoi faire. C’était sur qu’il n’avait plus rien à dire et pourtant il n’était pas satisfait de la situation. Pourquoi ? Parce qu’il savait parfaitement qu’il avait sans le vouloir cependant bafoué l’orgueil de ce garçon et cela le déprima vraiment. Il sentait le regard des autres garçons présents dans les douches sur lui, il se devait donc de garder le contrôle de lui-même mais une chose était sure, c’était qu’il allait trouver un moment pour lui demander de l’excuser. Il ne savait pas vraiment s’il était vraiment fautif mais il se sentait vraiment coupable juste en portant son nom. Quand les gens disent que c’est un honneur de porter un nom réputé, ils se trompent, ils sont justes relégués à des simples objets qui sont sujets à admiration et craintes. Il se contenta alors de prendre ses affaires restantes, mit son t-shit et sortit tout simplement des douches en direction des dortoirs des Muneo.